Faits Divers

Semaine noire: entre accidents, meurtres et suicides

Les deux cadavres ont été repêchés dans les eaux agitées de Gris-Gris. Le père Pierre René Guichoux (en médaillon).
Après la tragédie de Trou-d’Eau-Douce (voir en p. 11), il y a eu, dimanche, le double homicide de Pantin (en France), où un Mauricien est soupçonné d’avoir tué deux femmes. Le lendemain, à Eau-Coulée, le cadavre d’Anwar Nandoo est retrouvé à son domicile, alors qu’un  jeune homme perdait la vie dans un accident de la route à Midlands. Deux jours plus tard, la National Coast Guard repêchait deux cadavres à Gris-Gris et un ado découvrait le cadavre démembré d’une femme à Petit-Raffray. Ce samedi, c’est la route qui faisait sa 76e victime.

Double drame à Gris-Gris: un prêtre et une femme se jettent dans le vide

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/div> Les deux cas ne sont en aucune façon liés. Mais le père Pierre René Guichoux, âgé de 77 ans, et une dénommée Ranee, âgée, elle, de 46 ans, ont décidé d’en finir avec la vie le même jour. C’est dans les eaux tumultueuses de Gris-Gris que les corps des deux victimes ont été repêchés mercredi après-midi. La mort du père Pierre René Guichoux a bouleversé les catholiques. Le curé de la paroisse de Ste-Odile, à Camp-Levieux, s’était rendu au Foyer de la Charité, Notre-Dame de l’Unité, à Gris-Gris depuis dimanche dernier pour une retraite silencieuse. Mercredi matin, le vieil homme, qui se déplaçait à l’aide d’une canne, avait disparu du foyer. Le vicaire général Jean-Maurice Labour avait consigné une déposition au poste de police de Souillac. « J’ai vu le père Guichoux vers 21 heures la veille. C’était la dernière fois. Mercredi, vers 7 h 45, il ne répondait pas à l’appel à l’heure du petit-déjeuner. On l’a cherché partout, mais en vain. Je me suis alors rendu au poste de police de Souillac pour signaler sa disparition », explique le père Jean-Maurice Labour. Personne ne savait où se trouvait le père Guichoux. C’est quand la police s’est retrouvée en présence d’un cas de suicide à Gris-Gris (ndlr : le cas Ranee) que les éléments de la National Coast Guard (NCG) tomberont sur le cadavre du prêtre. Il a été repêché et identifié. Mercredi matin, le père Guichoux aurait appelé une jeune fille de 17 ans. Il lui aurait dit : « Ça y est ! Il fait assez jour pour que je fasse ce que j’ai à faire. Je suis à la plage. Au revoir et adieu ». Concernant le suicide de la dénommé Ranee, une habitante de Surinam de 46 ans, la NCG a dû avoir recours à l’hélicoptère de la police. L’opération rendue difficile par la forte houle et les courants.

Troubles psychiatriques

Par ailleurs, les proches de Ranee expliquent que la quadragénaire souffrait de troubles psychiatriques et suivait un traitement à l’hôpital Brown-Séquard. Avant de quitter la maison mardi après-midi, Ranee aurait lancé à sa belle-mère : « Mama mo pe ale, mo pa pou vini zame ». Personne ne se doutait qu’elle allait commettre l’irréparable. Un témoin l’a vue se jeter dans le vide. Il a informé la police.  
 

Un cycliste percuté de plein fouet

Un accident fatal s’est produit sur l’autoroute de Bois-Marchand vers midi samedi. Un cycliste a été fauché sur l’autoroute, à hauteur de Bois-Marchand, par une voiture. Il est mort sur le coup. La conductrice, une ressortissante australienne, habitant Péreybère, a été arrêtée par la police. Dans sa déposition, la conductrice, qui était au volant d’une Honda, a expliqué qu’elle était sur la voie rapide quand le cycliste a surgi devant son véhicule. Elle n’a pu l’éviter. L’alcootest s’est révélé négatif. Selon nos renseignements, l’Australienne passera la nuit en cellule policière. Elle comparaîtra devant la Bail & Remand Court ce dimanche sous une charge provisoire d’homicide involontaire. À ce stade, l’identité de la victime reste inconnue. Le cadavre est à la morgue. Une autopsie devra être pratiquée ce dimanche pour déterminer la cause du décès. L’enquête est supervisée par le surintendant de police (SP) Gunga. Avec ce nouveau drame, le nombre de victimes d’accidents de la route est passé à 76 depuis le début de l’année.  
 

Double homicide à Pantin: la nuit meurtrière d’Anwar Goolfee

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Ce drame implique un Mauricien en France. Depuis le dimanche 10 juillet, Anwar Goolfee, 50 ans, est en détention. Il est accusé d’avoir agressé mortellement deux mères au premier étage du bloc d’appartements qu’il occupe à Pantin, dans les Courtillières. Les faits se sont produits sous les yeux d’un enfant de 12 ans. Ce double meurtre a fait grand bruit de par son atrocité. Le Mauricien, qui vit en France depuis 10 ans, a reconnu les faits. C’est sur fond d’attouchements sexuels que cette agression a eu lieu, selon les médias français. À Maurice, son frère Raffick Goolfee ne cesse de faire des démarches auprès de ses avocats pour assurer sa défense. « Mon frère n’est pas un pédophile. C’est un homme qui a toujours été embêté par certains enfants qui habitent les appartements d’après ce que j’ai appris. Ce qui s’est passé dimanche, c’est peut être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », explique l’activiste politique. « Ces gens ont fait irruption chez lui, alors qu’il regardait la finale de l’Euro 2016. Ils l’ont agressé et il n’a fait que se défendre. » Les enquêteurs ont épluché les antécédents d’Anwar Goolfee. Si dans la région de Pantin, ils n’ont rien trouvé d’incriminant, par contre dans le Val-d’Oise, il a été mis en examen en 2007 pour viol sur mineur. Dans le quartier où habite le Mauricien, les gens sont bouleversés. Des cellules de soutien psychologique ont été mises en place. Ce samedi, une marche blanche a été organisée à la mémoire des deux femmes tuées. Selon le journal Le Parisien, les enfants des victimes, âgés entre 4 et 11 ans, ont été placés dans des abris. Anwar Goolfee a comparu devant le juge d’instruction, mercredi. Il demeure incarcéré au commissariat de Seine Saint-Denis.  
 

Meurtre à Eau-Coulée - Bilkiss: « Mon père ne méritait pas une telle fin »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22316","attributes":{"class":"media-image wp-image-36458","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"360","alt":"Anwar Mohammad Nandoo"}}]] Anwar Mohammad Nandoo

Bilkiss Donovan est sous le choc. C’est elle qui a découvert le corps sans vie de son père Anwar Mohammad Nandoo, lundi soir, à son domicile à Eau-Coulée.  La victime, 56 ans, se trouvait sur son lit et portait des blessures. Un suspect a été arrêté. Bilkiss, 23  ans, n’en revient toujours pas. « Mon père ne méritait pas de mourir de la sorte. Il n’est pas du genre à chercher querelle avec le voisinage. Il était toujours calme. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais ses agresseurs n’auraient pas dû le tuer », dira la fille d’Anwar Nandoo aux enquêteurs. La jeune femme dit avoir vu son père dimanche chez sa mère à Castel. « Ma mère nous avait invités. On a discuté et rien ne semblait le tracasser. Li ti paret normal et li ti pe koze, rie », dit-elle aux limiers. Le lendemain, Bilkiss a tenté de l’avoir au téléphone, mais en vain. « Lundi matin, j’ai appelé mon père pour prendre de ses nouvelles. Il ne répondait pas. Je croyais qu’il dormait. J’ai alors essayé plus tard, toujours rien. Cela m’a inquiétée, car mon père répondait toujours à mes appels. Le cas échéant, il me rappelait. Vers 15 h 30, je suis allée le voir et c’est sur son cadavre que je suis tombée. » En voyant du sang sur sa couverture et ses blessures, Bilkiss explique qu’elle s’est ruée dans toutes les pièces pour un constat. Elle a alors informé la police. « Je souhaite que justice lui soit rendue », soutient la fille d’Anwar Nandoo. L’autopsie a conclu que la mort a été causée par une fracture du crâne et une hémorragie intracrânienne. Le médecin légiste a aussi décelé des fractures au niveau de la mâchoire. La CID de Curepipe a en sa possession des images des caméras de surveillance depuis mardi. Les limiers recherchent deux suspects aperçus sur les images. Les deux hommes avaient fait irruption chez Anwar Nandoo vers 1 h 47 du matin et sont repartis sept minutes plus tard. Ils avaient un sac à dos en leur possession. Or, à leur arrivée, ils ne portaient aucun sac. Jeudi, la brigade criminelle, avec la collaboration des officiers de la Major Crimes Investigation Team, a procédé à l’arrestation d’un proche de la femme d’Anwar Nandoo. Il s’agit d’un dénommé Saminaden Vyapooree, alias Jessen, 45 ans, habitant Castel. Ce marchand de kebab a nié être l’auteur du crime, tout en concédant une liaison avec l’épouse de la victime. Il reste en détention après avoir été provisoirement inculpé de meurtre devant le tribunal de Curepipe vendredi.  
 

Cadavre démembré à Petit-Raffray: la découverte faite par un mineur

Découverte macabre à Petit-Raffray, non loin de Goodlands mercredi soir. Le cadavre d’une femme en état de décomposition avancé a été découvert par un jeune de 15 ans qui faisait du jogging. La victime, dont l’identité reste inconnue, était décapitée et il lui manquait les bras et une jambe. Jeudi, la police a retrouvé le crâne lors d’une battue. Les médecins légistes n’ont pu déterminer la cause du décès qui, selon eux, remonte à une semaine. Vendredi après-midi, la police a lancé un appel à témoins. La victime est d’origine indienne et âgée entre 30 et 40 ans. Elle mesure 1 m 60, a les cheveux noirs et est de teint clair. Selon nos renseignements, elle portait un churidar fuchsia, un legging noir et du vernis rose pâle. Toute information doit être communiquée sur le 208 0034/35 ou sur le 264 9709.

Accident à Midlands: un mort et deux blessés

Le  temps s’est arrêté pour la famille Sunassee à Union-Park. Rajen Candasamy Sunassee, 61 ans, a perdu son fils Dylan, 26 ans, dans un accident de la route à Midlands lundi. La Peugeot 206, à bord de laquelle il se trouvait, a fait une violente sortie de route. Elle a fait plusieurs tonneaux avant de terminer sa course dans un terrain en friche. Sharvine, le cousin de la victime, 25 ans, a été grièvement blessé. La voiture était conduite par Dharmatma Ramhit, 27 ans. Ce dernier, un habitant de Curepipe, détenteur d’un learner, était sous l’influence de l’alcool quand il a pris le volant. Rajen Candasamy Sunassee tente tant bien que mal de surmonter cette épreuve. « La prière m’aide. Dylan est toujours présent dans nos cœurs », dit le père. Le jour de l’accident, son fils devait l’accompagner à Quatre-Bornes. « Mais Sharvine et leur ami sont arrivés. La voiture appartient au père de Sharvine. Ils travaillaient sur un projet informatique. Je la lui ai donc laissée. Les deux cousins étaient très proches. J’étais à Phoenix lorsque mon frère m’a informé de l’accident. Je me suis immédiatement rendu à l’hôpital Nehru. D’autres proches étaient là. Personne ne m’a annoncé la nouvelle. J’ai tout de suite compris. J’ai pleuré », relate Rajen Candasamy Sunassee. Dharmatma Ramhit, qui avait pris la fuite après l’accident, a été arrêté par un officier de la Traffic Branch à La Vigie. Il a été testé positif à l’alcootest. Il a comparu devant le tribunal de Curepipe mardi sous une accusation provisoire d’homicide involontaire.
 

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