Selven Patten : le businessman philanthrope

La misère n’a pas empêché Selven Patten de devenir l’homme d’affaires qu’il est aujourd’hui. Pour avoir connu l’extrême précarité, il aide les plus démunis à entrevoir un avenir meilleur. Zoom sur un homme qui n’oublie pas d’où il vient et qui œuvre pour que d’autres sortent eux aussi du cycle infernal de la pauvreté. 

Tout faire pour surmonter les obstacles. C’est le principe qui a toujours guidé Selven Patten. Enfant, il a connu l’extrême pauvreté. Il se souvient que sa maison en tôle avait été détruite lors du passage du cyclone Claudette en décembre 1979, à quelques jours de Noël. 

Un an après, il a le malheur de perdre son père, Nitia, qui n’avait que 50 ans. Selven Patten était alors âgé de 14 ans. Sa maman Sarojini s’est retrouvée à élever seule quatre enfants. « Elle a travaillé très dur pour nous élever », dit-il. Il est  d’autant plus reconnaissant envers sa mère qu’elle l’a toujours encouragé à poursuivre ses études malgré la pauvreté dans laquelle ils vivaient. Aujourd’hui âgée de 82 ans, celle qui est connue comme « Maman Jini » est toujours prête à aider ceux qui sont dans le besoin. 

Le petit Selven n’a, quant à lui, jamais courbé l’échine face aux aléas de la vie. « Je savais que cela ne dépendait que de moi si je voulais un jour sortir de la misère », explique-t-il. Ce qui fait qu’il a toujours travaillé dur au collège. Faute de moyens, il doit arrêter ses études à 19 ans après la Form V. Il se fait embaucher comme helper à l’usine Caustat à Vacoas, entreprise dirigée alors par Marot Ramchandur. « J’avais hâte de trouver un emploi pour suppléer aux dépenses familiales », dit-il. 

À force de patience et de persévérance, il gravit les échelons jusqu’à devenir responsable de la production. Voyant son dévouement et son sens de la discipline, le directeur de l’entreprise lui conseille d’acheter une fourgonnette de 15 places pour assurer le transport du personnel. « Il m’a même aidé financièrement. Je lui suis reconnaissant de m’avoir lancé dans le monde des affaires », confie Selven Patten.

C’est en 2008 qu’il quitte la société pour lancer son entreprise. Mais il garde des liens étroits avec la famille Ramchandur. Après le décès de Marot Ramchandur, c’est la fille de ce dernier qui prend la relève. « Je lui suis très reconnaissant car, tout comme son père, elle m’a toujours accordé son soutien. C’est grâce à elle que je suis devenu ce que je suis aujourd’hui », avoue-t-il. 

« enfant, j’ai connu la misère »

Selven Patten lance d’abord Patten Transport avant de fonder, trois ans plus tard, une société de nettoyage. Quelque temps après, il fusionne les deux entreprises pour créer Transport Plus et Nettoyage Plus, dont le siège se trouve à Quinze-Cantons, Vacoas. Celle-ci compte, à ce jour, une quinzaine d’employés. Shivani, la fille aînée de Selven Patten, est directrice de la firme. Mevina, l’épouse de l’homme d’affaires, supervise, elle, les travaux. 

Le businessman explique que gérer sa propre entreprise n’est pas une mince affaire. Il se met au travail chaque jour à cinq heures. Malgré ses lourdes responsabilités, il trouve du temps pour s’occuper du social. « Enfant, j’ai connu la misère. Aujourd’hui je fais de mon mieux pour aider les plus démunis », dit-il.

Il a tout récemment aidé, avec le concours des habitants de la route Abattoir Vacoas, à fonder le Four Shoulders Social and Sports Group, qui œuvre tant dans le domaine social que sportif. Outre un déjeuner offert aux enfants à l’occasion de la fête Ganesh Chaturthi, l’organisation a distribué des aliments à des participants lors du pèlerinage au caveau du Père Laval. Elle a également aidé à rénover un kovil dans la région. 

Selven Patten explique que le groupe envisage aussi de soutenir les enfants défavorisés qui ont un potentiel pour des études au niveau primaire, secondaire et supérieur. Le Four Shoulders Social and Sports Group compte sur le soutien de sponsors pour mener à bien ses projets. Antonio Niclair, Public Relations Officer de l’entreprise, explique qu’à travers ses activités, dont le sport, le Four Shoulders Social and Sports Group veut aider à protéger les jeunes des fléaux sociaux.