Selon les statistiques : les femmes au chômage plus diplômées que les hommes

Bien qu’elle soit plus qualifiée, la gent féminine est particulièrement touchée par le chômage. Statistics Mauritius fait état de ce paradoxe et les observateurs expliquent l’avantage que les hommes ont pris sur les femmes.

Au chapitre du chômage, Statistics Mauritius avance un fait troublant : il y a d’avantage de femmes sans emploi que d’hommes.  Bien qu’elles ne représentent que 39 % de la population active, six chômeurs sur 10 sont des femmes, selon les derniers chiffres de Statistics Mauritius sur les genres.

En 2016, on comptait 25 500 femmes sans emplois, contre 16 900 hommes. Le taux de chômage des femmes est de 11,2 % contre 4,8 % pour les hommes. Ce qui est troublant, c’est que les femmes au chômage à la recherche d’un emploi, sont plus qualifiées que les hommes se trouvant dans la même situation.

Environ 7 600 femmes chômeuses détiennent un School Certificate (SC) ou un Higher School Certificate (HSC) contre 4 500 hommes chômeurs ayant décroché les mêmes diplômes. Elles sont 6 000 à avoir un niveau d’éducation tertiaire contre 4 000 hommes sans emplois.

Discrimination flagrante

Pour Pradeep Dursun, Chief Operating Officer (COO) de Business Mauritius, plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. « Même s’ils n’ont pas les compétences requises, les hommes arrivent plus facilement à trouver du travail que les femmes. Il y a aussi plus de femmes au chômage que d’hommes qui n’ont pas les compétences basiques. Au niveau des qualifications académiques, c’est un fait qu’il y a plus de femmes diplômées au chômage que d’hommes diplômés. On peut expliquer cela par le fait qu’il y a plus de filles qui réussissent leurs études tertiaires. Il y a donc naturellement plus de femmes diplômées que d’hommes diplômés à entrer sur le marché du travail », souligne Pradeep Dursun.

Jessyca Joyekurun, directrice d'Expand Human Ressources, pointe du doigt les directeurs d’entreprise. « Il y a des hommes dans les équipes de direction qui diront franchement qu'ils ont besoin d'hommes dans leurs processus de recrutement, même si la loi dit autrement », affirme Jessyca Joyekurun.

L’experte en ressources humaines estime que les femmes s’investissent plus dans leurs études tertiaires mais qu’elles font face à des emplois d’avantage « adaptés » aux hommes. Là où les congés de maternité ne sont pas bien vus.  Il y a aussi des horaires de travail non adaptés aux femmes en raison de leurs responsabilités familiales, observe Jessyca Joyekurun.

Le COO de Business Mauritius partage le même avis. Selon Pradeep Dursun, les hommes se montrent plus flexibles que les femmes. Celles-ci sont moins disposées à prendre un poste où les horaires de travail sont particulièrement contraignants. Pradeep Dursun précise qu’elles préfèrent des emplois dans la fonction publique plutôt que de faire carrière dans le privé où les heures de travail ne favorisent pas la vie sociale et l’épanouissement de la famille.

Chômeurs par niveau d'éducation