
Chargé par le ministre de la Santé Anil Bachoo de piloter les nouvelles Special Monitoring Teams, le Dr Vasantrao Gujadhur assure que leur mission n’est pas de contrôler les médecins, mais de débusquer les failles du système hospitalier et d’en rendre compte au ministre. Il est intervenu dans l’émission « Au cœur de l’info » mardi.
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«Santé publique – quelle réforme ? » C’était le thème de l’émission « Au cœur de l’info » du mardi 2 septembre 2025. Jane Lutchmaya a reçu sur le plateau le Dr Vasantrao Gujadhur, Senior Advisor au ministère de la Santé qui s’est vu confier la direction des deux Special Monitoring Teams (SMT) par le ministre de la Santé Anil Bachoo. Si le public a accueilli la création de ces unités fraîchement créées pour évaluer le fonctionnement hospitalier, la démarche est moins bien accueillie au sein du corps médical.
Réagissant à la polémique, le Dr Vasantrao Gujadhur a expliqué que le rôle des SMT est d’identifier les dysfonctionnements du système de santé afin de proposer des solutions, et non d’épier le personnel médical. « On ne va pas surveiller les médecins ou infirmiers », a-t-il dit, précisant qu’il travaillera en collaboration avec les Regional Health Directors (RHD), les Duty Managers et les Medical Superintendents.
Les deux équipes ont ainsi été constituées par le ministre pour examiner divers aspects hospitaliers : le nombre de patients, l’hygiène, la disponibilité des médicaments, l’équipement des pharmacies ou encore l’audit des décès. Face aux nombreuses plaintes régulièrement relayées par les médias, les SMT auront pour mission d’établir un état des lieux précis, de relever les problèmes rencontrés et de faire rapport au ministre de la Santé.
Recrutement en cours
En réponse aux réserves formulées par certains syndicats, qui redoutent un contrôle trop strict du personnel médical et qui estiment qu’il devrait se limiter à conseiller le ministre, le Dr Gujadhur a rappelé ceci : « Je ne crois pas qu’en tant que Senior Advisor je n’ai pas le droit de faire des visites dans les hôpitaux. »
Lors de son intervention, le Dr Gujadhur a confirmé que le service de santé publique souffre d’un manque de médecins. Il a insisté sur le fait que les SMT n’ont pas pour mission de cibler les professionnels de santé eux-mêmes. Il a précisé que le gouvernement, en place depuis fin décembre, a dû faire face à des dettes envers des fournisseurs, notamment pour l’essence, les vaccins et les médicaments, ainsi qu’au paiement des heures supplémentaires en suspens. « 125 médecins seront recrutés, ainsi que 40 généralistes et spécialistes sous contrat », a-t-il annoncé.
Le Senior Advisor a également souligné la nécessité d’un meilleur usage des ressources avec un budget limité. Il a donné l’exemple des Rs 67 millions de médicaments périmés en 2024, illustrant le gaspillage à combattre. Les SMT devront ainsi dresser un bilan global du système hospitalier et signaler les indicateurs déficients.
Le Dr Gujadhur a aussi commenté la fermeture du département « Unsorted » au SAJ Hospital provoquée par le refus de certains médecins d’assurer les Bank Sessions. « Où est la responsabilité des médecins en fermant ce département, alors que la conséquence a été que les patients ont été refoulés vers le Casualty ? » a-t-il lancé. Il s’est interrogé sur la responsabilité du Dr Meetheelesh Abeeluck, président de la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA), en tant que syndicaliste face à cette situation (voir encadré).
Manque de communication
De plus, le Dr Gujadhur a déploré des défaillances dans la transmission des informations. « Les informations qui doivent venir des RHD et des Duty Managers ne parviennent pas toujours au ministère », a-t-il soutenu. Un manque de communication qui, selon lui, complique la gestion des services et amplifie les difficultés.
Lors de ses visites, le Senior Advisor a pu constater des situations inquiétantes : un médecin exerçant à peine deux jours et demi par semaine sans réelle charge de travail ou encore une gestion inadéquate des déchets des hôpitaux, avec la présence de pigeons dans les structures, ce qui constitue un risque sanitaire. Des anomalies qui seront relevées par les SMT afin d’améliorer la qualité des soins dispensés.
Le Dr Gujadhur a alors rappelé que la mission du ministre et de son équipe est avant tout de s’assurer de la qualité des soins. « Je ne suis pas là pour faire la police, mais pour rassurer les patients et motiver le personnel », a-t-il affirmé, précisant que la supervision doit aller de pair avec l’« accountability ».

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