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Selon deux rapports médicaux: Ramlogun et un autre suspect ont subi les mêmes tortures

Même si aucun officier n’a été confondu, des interrogations demeurent. Quelques mois avant la mort de Rajesh Ramlogun, un suspect entendu par la MCIT portait les mêmes traces de coups. Dix ans après la Commission des droits de l’homme, la Cour suprême est parvenue à la même conclusion, le 16 mars. Mais faute de preuves (la victime ne s’étant pas plainte de brutalité durant la garde à vue), elle a maintenu le verdict d’acquittement prononcé, en 2009, par la cour intermédiaire contre quatre membres de la Major Crimes Investigation Team (MCIT). Ils avaient procédé à l’interrogatoire du suspect dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat des belles-sœurs Jhurry à Lallmatie. Le Directeur des poursuites publiques (DPP) avait fait appel de ce verdict d’acquittement. « Although the evidence fell short of establishing, in accordance with the legal standards of proof, the infliction of any inhuman and degrading treatment by the particular police officers who were charged with an offence under section 77 of the Criminal Code, it is beyond dispute that Ramlogun was subjected to physical abuse and was killed whilst in police custody. Those responsible remain unpunished », déplore le juge Asraf Caunhye. Rajesh Ramlogun est mort d’une hémorragie cérébrale provoquée par les coups répétés infligés à la tête. Les Mauriciens gardent en mémoire les photos des traces rectilignes visibles sur la plante des pieds du défunt qui ont été publiées par la presse après le drame. Selon l’autopsie conduite par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, en présence du Dr Amah Charry Gujjalu, ces blessures n’ont pu être causées que par des tierces personnes.

« Silence complice »

Dans son verdict, le juge Caunhye note que, selon l’enquête menée par le Central Criminal Investigation Department (CCID), aucun membre de la MCIT interrogé n’aurait entendu ou vu Rajesh Ramlogun soumis à des sévices après son arrestation, le 12 janvier 2006. La victime est décédée deux jours plus tard à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Elle a été en contact avec une vingtaine de policiers, notamment ceux de la Special Support Unit qui l’ont escortée du centre de détention d’Alcatraz jusqu’en cour. Le juge n’a eu d’autre choix que de rejeter les points d’appel du DPP. « Les policiers ont, hélas, observé un silence complice. Cette affaire me rappelle les pratiques en cours en Afrique du Sud, durant et après l’apartheid. Si quatre ou cinq policiers molestent ou torturent un suspect, ils arriveront toujours à s’en sortir. Car lorsque la victime est invitée à témoigner en cour, il lui est difficile de préciser quel officier l’a frappée durant son interrogatoire. L’affaire est donc rayée en l’absence de témoin oculaire », se désole l’avocat Jean-Claude Bibi. L’ancien Attorney General a longtemps fait état des techniques d’interrogatoire de la MCIT, alors dirigée par le chef inspecteur Hurrydeo Raddhoa. « Il est dommage qu’aucune enquête globale n’ait été menée sur les pratiques de cette équipe. » Même si nul n’a « officiellement » tué Rajesh Ramlogun, un rapport médical révèle des similitudes troublantes entre les blessures notées sur le corps de cet ancien fonctionnaire de l’Agriculture et celles subies par un suspect entendu par la MCIT, en octobre 2005. Ancien médecin légiste reconverti en consultant, le Dr Gujjalu a ausculté Vinessen Subbaroyen, cerveau présumé du hold-up de Rs 51,8 millions commis au siège de la Mauritius Commercial Bank (MCB), le 11 février 2005.

Contusions similaires

Hurrydeo Raddhoa, s’impliquant dans l’enquête sur ce hold-up, a extirpé des aveux à Vinessen Subbaroyen qui avait avoué avoir touché Rs 6 millions lors de ce braquage. Le suspect s’était plaint d’actes de torture. Lorsque le Dr Gujjalu l’a examiné, il a noté des blessures sur le côté gauche de la tête, des marques de coups aux côtes et sur la plante des pieds. Le Dr Gujjalu a signalé la présence de « severe painful bruisings both plantar (feet) with difficulty to walk (because of pain) » et de contusions linéaires de 4 cm sur le flanc gauche du défunt. Ces hématomes, ces marques d’« abrasions » et de « swelling » sur le côté gauche de la tête, le Dr Gujjalu les attribue à deux jours de « sustained bodily injury ». Rajesh Ramlogun portait aussi des contusions linéaires sur les jambes, la plante des pieds et le côté gauche du crâne. Ces blessures au crâne ont été fatales à Rajesh Ramlogun. Les coups lui ont été portés par un droitier. Le cerveau n’a pas tenu le choc, d’où les hémorragies notées au lobe temporal droit. Selon l’enquête du CCID, un dénommé Seeder, détenu à Alcatraz en même temps que la victime, aurait révélé que Rajesh Ramlogun lui a avoué (le 13 janvier 2006) avoir été tabassé par la police. Le gouvernement a versé Rs 7,5 millions de compensation à la famille de Rajesh Ramlogun qui avait réclamé Rs 45 millions de dommages à l’État. L’enquête judiciaire, menée par le magistrat Raj Seebaluck, avait conclu à un « foul play ». « Nous réclamons justice. Ce jugement ne dit pas qui a tué mon mari. Kisann-la pou kone ?» s’interroge sa veuve Bindu Ramlogun.
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