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Self-employed : entre prise de risques et gros gains

Self-employed ​Travailler à son propre compte exige patience, sacrifice et persévérance.

Travailler à son propre compte présente des avantages, mais aussi des inconvénients. Cependant, bon nombre estiment que l’aventure vaut la peine d’être vécue.

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Néanmoins, lorsque l'on est self-employed, il y a le revers de la médaille.

Entreprendre est synonyme de prise des risques, de nuits sans sommeil et de stress, mais cela n’empêche pas certains de se lancer à leur propre compte. Car, être entrepreneur offre, aussi, la possibilité d’être self-employed et de jouir d’une indépendance financière.

Noorani Allybocus travaille à son compte depuis une quarantaine d’années. Il a débuté comme ferblantier et graduellement, dans son atelier à Chemin-Grenier, il s’est lancé dans la réparation des vieux abat-jours, marmites à pression, réchauds à pétrole et autres objets. Il confie que ce sont les fruits de son travail qui lui permettent de subvenir aux besoins de sa famille. « J’ai toujours travaillé pour moi-même, il y a des hauts et des bas, mais cela vaut la peine. »

Idem pour Poospajaye Luximon qui fabrique et vend des paniers en osier au Coin des artisans du Caudan Waterfront. Elle avoue qu’elle ne pourra jamais se mettre au service d’un employeur.  « Une fois que l'on s’est mis à son propre compte, c’est difficile de trouver un emploi dans une compagnie. »

Néanmoins, lorsque l'on est self-employed, il y a le revers de la médaille. Il n’y a pas de rentrées d’argent quand on ne travaille pas faute de commande ou pour cause de maladie. C’est le cas de Kursley, entrepreneur en maçonnerie et autres tâches. Souffrant de vives douleurs, il n’a pas pu travailler pendant des jours. « Contrairement aux salariés qui ont des congés de maladies payés, un entrepreneur n’a aucun revenu quand il chôme, parce qu’il est malade, fait-il comprendre et chaque jour d’absence représente un manque à gagner. » 

Les contraintes

Il explique qu’après quelques jours de repos prescrits par son médecin traitant, il a été contraint de reprendre ses activités malgré ses douleurs. « Si je ne travaille pas, où est-ce que j’aurais de l’argent pour mes dépenses familiales et mes factures ? » Parmi d’autres contraintes qui l’empêchent parfois de travailler, il cite les mauvaises conditions climatiques et l’absence de commandes. « Il est difficile de prévoir en avance combien de temps on va travailler, ce que l'on va gagner financièrement C’est ce qui explique que l'on doit, constamment, garder son réseau de contacts, mais malgré tout, cela vaut la peine d’être son propre patron », dit-il. Ainsi, il reconnaît que cela présente des avantages, dont des heures plus flexibles et des revenus financiers plus importants.

Raj Appadu, président du Front Commun des Commerçants de l’île Maurice, est du même avis. Ancien fonctionnaire, il a ouvert une quincaillerie après sa retraite, il y a 15 ans.  « En une année, on peut avoir un retour plus important sur les investissements que sur le ‘lump sum’ que l'on reçoit à la retraite après avoir travaillé pendant plus d’une trentaine d’années », dit-il. Toutefois, il concède que depuis la situation n’est pas si rose que cela dans le commerce et que bon nombre ont dû fermer boutique.

« On a tendance à oublier que les commerçants sont des self-employed qui ont investi leur argent et fait beaucoup de sacrifices pour ouvrir une entreprise tout en offrant de l’emploi à un nombre non négligeable de personnes », lâche-t-il.

Commerces paralysés

Il ajoute que près de 200 commerces, sis aux rues Farquhar et John Kennedy, seraient complètement paralysés, depuis l’installation des barrières bloquant un passage clouté emprunté par une majorité de piétons. « Du coup, ils ne passent plus devant les commerces et les ventes ont chuté par près de 100 %. Plusieurs commerçants se trouvent dans l’incapacité de payer des locations qui s’élèvent à Rs 50,000. » Soutenu par son avocat, Paul Cheong Leung, il se bat pour que ces barrières soient enlevées.

Les chauffeurs de taxi travaillent, aussi, en majorité à leur propre compte. Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors Union, explique qu’un chauffeur de taxi doit être disponible à n’importe quelle heure de la nuit pour sa clientèle. « Pour être chauffeur de taxi, il faut avant tout avoir la volonté de se sacrifier, notamment, sur le plan social, car ce sont les clients qui nous font vivre. » Il ajoute qu’un chauffeur de taxi doit pouvoir équilibrer son budget, car il y a souvent des fluctuations au niveau de ses revenus.


Les attentes des ‘self-employed’ pour le Budget

Dans le cadre du prochain Budget, Raffick Bahadoor, le président de Taxi Proprietors Union, réclame l’annulation du paiement du Trade Licence de Rs 500 que les chauffeurs de taxi paient annuellement à la municipalité et les Conseils de district. Il souhaite que les chauffeurs de taxi, affectés dans des établissements hôteliers, puissent renouveler leur voiture chaque 20 ans, au lieu de chaque cinq ans. Il plaide, aussi, pour que les chauffeurs de taxi paient une « flat rate » sur la déclaration de leurs voitures.

De son côté, Raj Appadu, président du Front Commun des Commerçants de l’Île Maurice, a fait un appel au Premier ministre et ministre des Finances, mercredi dernier, pour qu’il y ait un durcissement au niveau de l’octroi du Business Registration Number à la Mauritius Revenue Authority (MRA).  « Aujourd’hui, il suffit d’avoir ce document pour pouvoir importer de la marchandise », dit-il.

Ce qui donne lieu à des abus, car selon lui, plusieurs personnes, à la solde des marchands ambulants, utiliseraient ce document pour importer des marchandises dans un conteneur commun (container grouping) pour être écoulé sur le marché local. Il a plaidé auprès du chef du gouvernement pour que les autorités s’assurent que tout demandeur d’un Business Registration Number soit un commerçant enregistré et propriétaire d’un emplacement avant de lui octroyer un permis d’importation. Il souhaite, également, des vérifications plus strictes sur les conteneurs qui traversent la douane.

 

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