Les services de l’immigration (Passport and Immigration Office) sont sur les traces d’Européens qui séjournent illégalement au pays. Ils ont débarqué à Maurice avec un visa de travail ou de touriste.
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Ils sont quelque 200 étrangers à séjourner clandestinement à Maurice. Parmi, on compte une vingtaine d’Européens originaires de Belgique et de France. Une source au Passport and Immigration Office (PIO) avance que ces clandestins européens travailleraient principalement dans le circuit hôtelier comme entertainers et animateurs sportifs.
Le sergent Roveendradev Jayeprokash, qui dirige la tracking team du PIO, ajoute que ces Occidentaux débarquent souvent avec un visa de touriste ou d’affaires. Une fois à Maurice, ils « touchent leurs billets retour et cherchent du travail ». Notre interlocuteur précise que « des tour-opérateurs jouent un rôle facilitateur dans la quête d’emploi pour ces Européens ». « Des agences feraient le pont entre les hôtels. Leurs tâches consistent à trouver du travail à durée illimitée pour ces étrangers, cela en violation de l’article 3 (1) de la Non-citizen (Employment Restriction) Act. »
Ce que dit la loi
L’ASP Narendrakumar Boodhram, patron du PIO, souligne que la loi est intransigeante envers ceux qui vivent dans la clandestinité à Maurice. Ils seront arrêtés pour illegal stay et déportés. « La loi est sévère concernant la clandestinité. Ceux trouvés coupables d’héberger des clandestins (harbouring offender) violent l’article 13 (2) de la Passport Act. Ils risquent une amende de Rs 1 000 et 12 mois de prison. Ceux dont le permis de résidence a expiré commettent un délit sous l’article 22 (e) de l’Immigration Act. Ils risquent une amende de Rs 10 000 et un emprisonnement n’excédant pas 12 mois ». Il souligne que l’une des raisons qui incitent les Européens à travailler à Maurice est « l’accessibilité au marché du travail pour les étrangers.»
Visa d’étudiant
Le PIO disposerait de renseignements sur des clandestins européens. Le département prépare une liste, incluant le lieu de résidence de ces illégaux. Des opérations crackdown sont prévues durant ce premier trimestre. Ils seront arrêtés puis inculpés d’illegal stay (séjour illégal), traduits en cour, puis expulsés du pays.
« La tendance actuelle, dit l’ASP Narendrakumar Boodhram, pour les étrangers est de se procurer un visa d’étudiant. Une trentaine de jours après avoir obtenu un visa d’étudiant (pour une durée de six mois), ils délaissent leurs études pour s’adonner à de petits boulots dans des fast-food ».
Ces « étudiants » sont principalement issus du Népal, d’Inde, du Pakistan, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Cameroun et du Nigéria. Asif Aslam, un Bangladais de 23 ans, est l’un des 40 étrangers arrêtés lors d’une opération crackdown, mercredi. « J’ai débarqué à Maurice en 2014 avec un visa d’étudiant. J’étudiais l’informatique dans une institution de Quatre-Bornes. J’étudiais le jour, j’étais serveur, la nuit. Puis, j’ai arrêté les études. Je travaillais à temps plein dans un ‘fast-food’ de la capitale, dans la soirée. Je gagnais Rs 8 000 par mois. Mon visa d’étudiant, renouvelable chaque année, a expiré il y a trois mois. Je me suis retrouvé dans l’illégalité », dit-il.
Selon le PIO, la douzaine de clandestins arrêtés mercredi détenaient tous un visa d’étudiant. Les autres avaient un visa de touriste et d’affaires. Shapon, 28 ans, a été recruté comme boulanger à Pailles. Ce père de famille d’origine indienne indique avoir abandonné son boulot après deux mois, car il était « victime de surexploitation ». « Je me suis tourné vers des fast-food pour trouver du travail. Mon work permit a expiré il y a un an. »
Quatre Français arrêtés
Août 2016. Quatre clandestins français sont arrêtés par le PIO pour travail au noir. Nicolas Bouffart, 20 ans, Kerwan Bonnal, 21 ans, Michelle Lambert, 27 ans, et Pauline Octave, 21 ans, étaient employés comme animateurs sportifs et guides touristiques, dans un hôtel du Sud. La Tracking Team du PIO les a interpellés dans l’enceinte de l’hôtel. Ils ont été arrêtés et rapatriés.
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