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Séisme meurtrier : des Mauriciens en Turquie racontent la peur

Les décombres dans la ville de Kahramanmaras, en Turquie.

Un séisme de magnitude 7,8 a frappé le sud de la Turquie et la Syrie, lundi. Il s’est révélé dévastateur avec un bilan provisoire de plus de 5 000 morts. Des Mauriciens qui se trouvent en Turquie racontent l’horreur. 

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Ils se trouvent tous deux à Istanbul. L’un y est pour affaire, l’autre s’y est établi. Mais ces deux Mauriciens témoignent de l’atmosphère lourde et pesante qui y règne actuellement, à la suite du puissant séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le sud de la Turquie et la Syrie, lundi.

Zaheed Golamhosen a mis le cap sur Istanbul le week-end dernier. L’homme d’affaires mauricien se rend régulièrement en Turquie depuis six ans. « Le séisme est survenu tôt lundi matin, dans le sud de la Turquie. Ici à Istanbul, on n’a rien ressenti. Or le mood, d’habitude jovial et festif, a laissé place à la morosité et à la tristesse. Cela pèse lourd », raconte-t-il. 

Selon lui, ce qui inquiète les Turcs résidant à Istanbul, c’est le fait que leurs familles habitent les régions affectées par le séisme. « Nombreux sont ceux qui délaissent leur région pour venir travailler à Istanbul. Ils sont tous préoccupés. L’atmosphère est tendue. La majorité suit de près tout ce qu’il se passe à la télé ou sur leur portable », poursuit Zaheed Golamhosen.

Après ce séisme meurtrier, n’a-t-il pas peur et n’envisage-t-il pas de raccourcir son séjour à Istanbul ? Non, répond Zaheed Golamhosen. « Ce qui est écrit arrivera. Je ne vais pas fuir. Si je dois mourir ici, tel sera le souhait de Dieu et je l’accepterai. Je compte rester jusqu’à la fin de mon séjour, la semaine prochaine. »

L’homme d’affaires dit avoir rencontré d’autres Mauriciens à Istanbul. « Ils sont perturbés et entament des démarches pour rentrer à Maurice le plus tôt possible », indique-t-il. 

C’est la quatrième fois en six ans que Zaheed Golamhosen se retrouve en Turquie en février. Selon lui, le climat a changé. « Le dérèglement climatique se fait sentir. Il neige et il fait plus froid qu’à l’accoutumée. Je pense que c’est ce dérèglement qui engendre des calamités », déclare l’homme d’affaires qui observe que le climat rend difficile le déblaiement. 

Selon lui, c’est « incroyable » que des animaux aient senti ce qui allait se produire, comme on peut en témoigner dans des vidéos qui circulent. « Il est vrai que je suis loin mais je vois en ce peuple turc un exemple de grande foi. Il est à terre mais finira par se relever », lance-t-il. 

De son côté, Arshad Ali Peeroo, un autre compatriote, s’est installé en Turquie il y a trois ans. Il travaille dans une compagnie dans le commerce et le tourisme. Comme Zaheed Golamhosen, il confirme qu’aucune secousse n’a été ressentie à Istanbul où il vit. N’empêche, le gouvernement turc a déclaré que toute onde de choc ne doit pas être totalement exclue et qu’il faut être vigilant et prendre les précautions nécessaires.  Il suit lui aussi la situation de très près. « Les autorités turques affirment que 13,5 millions de personnes dans la zone sinistrée ont été touchées par ce tremblement de terre. Un séisme de magnitude 7,8 est le plus fort qui ait frappé le pays depuis près d’un siècle, il y a donc un manque d’expertise pour faire face rapidement à cette tragédie », se désole notre compatriote. 

C’est pour cela que la communauté internationale et les ONG collaborent pleinement avec le gouvernement turc en envoyant des aides, des experts et du personnel, ajoute-t-il. Reste que le temps glacial de l’hiver entrave les efforts de recherches et de sauvetage.

« J’ai personnellement des amis turcs originaires de cette région, qui vivent maintenant à Istanbul. Ils n’ont pas de nouvelles de leurs parents pour l’instant et nous craignons qu’ils soient piégés ou même morts dans les décombres. C’est une période vraiment difficile et le président turc lui-même, Tayyip Recep Erdogan, coordonne l’opération de sauvetage dans la zone sinistrée », relate Arshad Ali Peeroo. 

Les Turcs sont connus pour leur unité et leur solidarité, avance-t-il, et les gens envoient volontairement toutes sortes de soutien et d’aides, de nourriture, de vêtements et autres aux victimes. Même certaines compagnies aériennes locales offrent des voyages gratuits à ceux qui souhaitent soutenir volontairement l’effort de sauvetage. 

« À l’heure actuelle, plus de 6 000 personnes ont été tuées et, malheureusement, il est certain que ce chiffre augmentera au fur et à mesure que les efforts de sauvetage se poursuivront. Turkiye a annoncé un deuil national de sept jours. » 

Il dit comprendre que des organisations sociales mauriciennes sont prêtes à contribuer pour venir en aide aux victimes. « Nous exhortons le peuple mauricien, connu pour sa générosité, à faire un don à ces organisations qui sont un pont pour atteindre les victimes ici », espère Arshad Ali Peeroo.

 

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