Estelle, une habitante de Vacoas de 39 ans, lutte contre une déficience visuelle sévère depuis l’âge de 15 ans. Aujourd’hui, elle ne voit plus d’un œil et sa vision de l’autre est extrêmement réduite. Pourtant, la Sécurité sociale a suspendu sa pension d’invalidité, estimant qu’elle n’atteint pas le seuil d’incapacité de 60 %.
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Il y a deux ans, Nicolas, l’époux d’Estelle, qui est malvoyante, a entrepris les démarches nécessaires pour qu’elle bénéficie de la pension d’invalidité. Après de nombreuses procédures administratives et consultations auprès du comité médical, elle avait finalement commencé à percevoir cette pension en 2019. Cependant, depuis octobre 2024, les paiements ont cessé, laissant la famille dans une situation financière précaire.
Incompréhension
Nicolas ne cache pas sa consternation face à cette décision. « Comment peut-on juger qu’une personne pratiquement aveugle n’a pas droit à cette aide ? Nous avons soumis tous les documents médicaux nécessaires pour prouver la condition d’Estelle, mais à chaque fois, notre dossier est rejeté. Nous avons suivi toutes les procédures et avons fait appel, mais rien n’avance », déclare-t-il.
Ismael Imrit, commissaire à la Sécurité sociale, a confirmé que le dossier d’Estelle a été examiné à plusieurs reprises. « En 2015, sa demande avait été rejetée à trois reprises. Cependant, à partir de 2019, elle a commencé à percevoir la pension d’invalidité. Cette année, elle est passée devant le comité en février et en juillet. Les médecins n’ont pas recommandé le renouvellement de sa pension, estimant qu’elle ne remplissait pas les critères requis », explique-t-il.
Selon les autorités, la décision a été prise dans le respect des procédures en vigueur. Cependant, pour Nicolas, cette justification ne tient pas. « Ma femme est pratiquement aveugle, elle ne peut pas rester seule à la maison et elle a besoin d’assistance en permanence. Comment peut-on dire qu’elle n’a pas droit à cette pension alors que d’autres, dans des conditions moins graves, l’obtiennent ? », fait-il ressortir.
La suspension de la pension d’invalidité pèse lourdement sur la famille. Nicolas, seul soutien financier, doit également faire face aux frais médicaux d’Estelle, qui incluent des traitements et des médicaments coûteux. Le couple a deux enfants encore scolarisés, ajoutant une pression supplémentaire sur leur budget familial. « Nous vivons une situation insoutenable. Sans cette pension, nous ne savons pas comment nous allons subvenir à nos besoins. Il faut que les critères de la Sécurité sociale soient revus pour éviter des injustices comme celle-ci », indique Nicolas.
Un appel aux autorités
Le mari d’Estelle lance un appel aux autorités compétentes pour qu’elles revoient leur position sur le dossier de sa femme. Il demande également une révision des critères d’attribution de la pension d’invalidité, estimant qu’ils ne reflètent pas toujours les réalités des bénéficiaires.
En attendant, la famille espère qu’un nouvel examen de son dossier pourra apporter une issue favorable. « Nous ne demandons pas l’impossible, seulement un soutien pour qu’Estelle puisse vivre dignement », conclut Nicolas, inquiet pour l’avenir de sa famille.
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