En 2024, plus de 315 000 contraventions ont été dressées à Maurice. Ce qui illustre des comportements routiers préoccupants. Malgré les efforts de sensibilisation et de contrôle, la vitesse, l’alcool et les imprudences continuent d’alimenter des accidents souvent mortels.
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Les chiffres sont édifiants : un total de 315 595 contraventions a été émis par la police pour diverses infractions à la sécurité routière en 2024, contre 263 348 en 2023. Et le permis de 2 919 personnes a été suspendu en 2024. C’était pour des distractions au volant comme l’utilisation du téléphone portable. D’autre part, le permis de 556 conducteurs a été résilié. Et ils devront faire une nouvelle demande et suivre une formation après la fin de leur période de probation.
C’est ce qu’a fait ressortir le surintendant de police Jagadisen Veerasamy, de la Traffic Branch, lors de l’émission Au cœur de l’info, animée par Alwin Sungeelee. Il a affirmé que la police mène des campagnes de prévention pour sensibiliser la population sur la sécurité routière, mais que tous ces efforts ne semblent malheureusement pas porter leurs fruits. Selon lui, il y a eu 2 620 campagnes de sensibilisation en 2024 et 149 ont déjà été réalisées depuis le début de cette année.
En parallèle, la police a intensifié sa présence sur le terrain pour mener des opérations de contrôle routier de jour comme de nuit, y compris les week-ends. Lors d’une récente opération baptisée « Force Level Operation », menée il y a quelques jours, 2 585 contraventions ont été émises, dont trente-trois pour conduite en état d’ébriété, huit pour consommation de substances illicites et quinze pour conduite dangereuse. Une autre opération effectuée le mercredi 22 janvier a permis de verbaliser une cinquantaine d’automobilistes pour dépassement sur ligne blanche et non-respect des feux rouges, entre autres. « La police est active et à la recherche des personnes qui commettent des infractions », a déclaré le surintendant Veerasamy, précisant que ces opérations seront menées à travers l’île, sans divulguer leur localisation.
Il a également souligné que la vitesse reste l’une des principales causes d’accidents mortels ou graves. À ce sujet, Alain Jeannot, de l’association Prévention routière avant tout (PRAT), présent sur le plateau, a noté que le Fatality Rate par 1 000 véhicules est passé de 40 % à 33 % de 2016 à 2019. Mais le Fatality Index (nombre de décès pour 100 victimes) a augmenté de 14 % de 2020 à 2023, malgré la pandémie de Covid-19. « Ce qui montre que les accidents deviennent de plus en plus violents. La vitesse est une cause aggravante des accidents de la route. Les scènes d’accidents diffusées sur les réseaux sociaux sont désolantes », a-t-il déclaré. Selon Alain Jeannot, les infrastructures routières doivent aussi être revues et adaptées à la flotte de plus de 700 000 véhicules qui circulent sur les routes mauriciennes.
Soni Gokool, monitrice d’auto-école, a fait remarquer que si les aspirants conducteurs respectent généralement le Code de la route lors de leur apprentissage, beaucoup oublient ces principes après avoir obtenu leur permis. « Nombreux sont ceux qui deviennent agressifs au volant et qui sont toujours pressés », a-t-elle déploré. Elle a observé que les automobilistes masculins provoquent plus souvent des accidents, tandis que les femmes, selon elle, se montrent plus disciplinées. « Les femmes savent garder leur calme et respectent les limitations de vitesse », a-t-elle ajouté, soulignant qu’elles utilisent rarement leur klaxon.
San Chaumoo, moniteur de moto-école et président de l’association Alpha Squad, a également participé à l’émission. Il a dénoncé de nombreuses imprudences sur les routes, notamment des motocyclistes qui équipent leurs motos d’accessoires non homologués. « Certains véhicules ne semblent pas posséder de certificat de fitness et sont donc inéligibles pour circuler », a-t-il expliqué. Il a de plus critiqué les comportements dangereux de certains motocyclistes. Certains zigzaguent entre les véhicules et dépassent par la gauche.
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