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Sécurité routière: Bodha adopte la ligne dure

Après les cas de délit de fuite de la semaine passée, le ministre du Transport a décidé de sortir les crocs face aux chauffards. Il annonce une série de mesures quiseront appliquées “au plus vite”.

Amendements et nouvelles sanctions

La loi sera appliquée dans toute sa rigueur pour les cas d’alcool au volant, d’excès de vitesse et de conduite dangereuse. Les sanctions seront aggravées. « Certaines infractions pourront conduire à l’arrestation. Nous veillerons à ce que ce principe soit applicable dans la majorité des délits », a indiqué le ministre. Autres changements annoncés :
  • Le risque de détention pour conduite en état d’ivresse
  • Le délai pour rapporter un accident sera réduit (il est de quatre heures)
  • Le délit d’homicide involontaire remplacé par celui de ‘motor manslaughter’
  • La police autorisée à déposer une motion en cour pour obtenir la suspension du permis, jusqu’à la fin de l’enquête dans le cas d’un accident fatal.
 

Ce qui change pour les deux-roues

Durcissement des règles pour les motocyclistes. À partir du 1er novembre, les motocyclistes ont quatre mois pour mettre leur plaque d’immatriculation au standard britannique, soit des lettres noires sur fond jaune. Ces plaques seront lisibles par les speed cameras, à partir du 1er janvier, les ‘learners’ seront valides pour un an. Durant cette période, le motocycliste devra passer un test pour son permis. Des moto-écoles proposeront les formations nécessaires. Les permis émis tiendront compte de l’âge du détenteur : un jeune ne sera pas autorisé à conduire une grosse cylindrée. [row custom_class=""][/row]

Nouvelles institutions créées

  La Commission nationale de la sécurité routière, comprenant plusieurs ministres et présidé par le Premier ministre, a été créée. Elle se réunira pour la première fois au mois de novembre. Parallèlement siègera un Comité national de sécurité routière, présidé par Jean Maxy Simonet, Senior Chief Executive du ministère de tutelle. Il sera composé de représentants du ministère des Infrastructures publiques, de la Traffic management and Road Safety Unit, de la National Transport Authority, de la Road Development Authority, du bureau de l’Attorney General, du ministère de l’Éducation, du ministère de la Santé, des autorités urbaines, des conseils de district, des assureurs, de l’industrie du transport (un pour les autobus, un autre pour les poids lourds), d’un psychologue, ainsi que de Pradeep Goburdhun pour la communication.
[panel contents="Le ministre a rappelé son intention de consolider l’escouade de motards. Ils seront très présents sur les routes, notamment sur les autoroutes M1 et M2. Barrages routiers et contrôles de routine seront fréquents. De 18 heures à 2 heures du matin, huit motards quadrilleront les autoroutes M1 et M2 pour des ‘speed checks’ et des alcotests. De 10 heures à 6 heures du matin, des ‘check-points’ seront installés sur l’autoroute pour des vérifications sur le port de la ceinture, le type de phares utilisés, etc. La Road Safety Unit sillonnera les routes latérales alors que la Traffic Branch se concentrera sur l’autoroute. Une Traffic Enforcement Squad de dix motards avec cinq éléments additionnels fera office de tutrice. Cette équipe sera présente sur l’autoroute de 6 heures à 18 heures pour traquer les chauffards." label="Une police omniprésente" style="info" custom_class=""]
[row custom_class=""][/row] Daniel Raymond, de l’île de la Réunion a également été présenté comme le nouvel homme fort de la sécurité routière. Tous les départements ou agences qui s’occupent de ce problème lui rendront compte. Le consultant, lui, rendra compte au chef du cabinet.  

Délit de fuite: au-delà des mesures...

  104 cas de délits de fuite enregistrés depuis janvier, dont neuf fatals. Alors que le ministre multiplie les mesures de contrôle et que l’opposition réclame un durcissement de la loi, les familles des victimes, elles, essaient de panser leurs plaies... « Ma fille allait donner la vie. Deux chauffeurs imprudents et inconscients en ont décidé autrement en lui prenant la sienne », crie le père de Manisha Shamloll, 23 ans, décédée dans l’accident de Forbach. « Ces criminels ont tué mon enfant et son époux. Elle ne méritait pas de mourir ainsi. Heureusement, on a arrêté les coupables, sinon nous ne pourrions jamais faire notre deuil », se lamente la mère. Trois jours plus tard, Indrawtee Luchmun, 81 ans, est percutée à Gentilly Moka, par un chauffeur qui assure n’avoir pas vu la dame, car il « roulait trop vite ». Pour Barlen Moosamy, ancien policier et auteur du « Guide complet du Conducteur », renforcer la loi ne suffit pas pour que ces accidents diminuent. Il estime essentielle la combinaison des 3 E (Education, Enforcement of law, Engineering of the road). « Pour instaurer une culture de sécurité routière, il faut des campagnes de sensibilisation systématiques. Des études prouvent que l’éducation est la meilleure solution et que la répression modifie le comportement des conducteurs irresponsables. La répression ne sera efficace que si la punition est plus sévère », dit-il.

Rééduquer le conducteur

Alain Jeannot, de Prévention Routière avant Tout, est d’accord.  Il estime nécessaire de refaire l’éducation des conducteurs. « Le devoir civique se fait de plus en plus rare dans notre société. Certains n’ont aucune considération pour les personnes blessées », indique Alain Jeannot. « Maurice connait en moyenne 190 cas de ‘hit and run’ chaque année. Certains chauffeurs ne s’arrêtent pas pour porter assistance de peur d’être agressés par la populace dans les quartiers chauds. D’autres fuient pour échapper à un alcotest qui s’avérera positif.» La loi punit déjà par la prison le délit de fuite.  Selon l’article 140 de la Road TrafficAct, tout conducteur a le devoir de rapporter un accident. Au cas contraire, il s’expose à des poursuites, à une amende n’excédant pas Rs 20 000 et une peine de prison ne dépassant pas six ans.  Il peut aussi être poursuivi sous l’article 123 (B) de la Traffic BranchAct, inititulé « Causing death by dangerous driving ». Il risque une amende de Rs 25 000 à Rs 50 000 et un emprisonnement de trois ans au plus. Son permis de conduire sera suspendu pour deux ans. Pour les sanctionner, il faut encore arriver à mettre la main sur les chauffards. Dans certains cas, ils courent toujours. « On ignore toujours l’identité du chauffard qui m’a renversé le 19 mai dernier... », déplore Cyril Ravina, 55 ans. Cet habitant de Beau-Bassin traversait la rue Maingard lorsqu’un 4X4 lui a roulé sur le pied et ne s’est pas arrêté. Il a pu noter le numéro de la plaque d’immatriculation du véhicule. « J’ai porté plainte pour connaitre l’identité du chauffeur et entamer des poursuites légales contre lui. J’attends toujours...»
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