Faits Divers

Sécurité intérieure: au cœur de la cellule antiterroriste

À la Counter Terrorism Unit rien n’est laissé au hasard. Toutes les menaces sont traitées avec sérieux. C’est avec assurance que les hommes de cette unité d’élite affirment qu’il n’y a « aucun risque » sur le territoire mauricien. Ils sont aux aguets. À la moindre alerte, les limiers de la Counter Terrorism Unit sont mobilisés. C’est ainsi qu’ une escouade de cette unité a été dépêchée à l’aéroport Sir Seewoosagar Ramgoolam en vue d’interroger le ressortissant réunionnais Stephan Georges Mauritius, mardi. Ce dernier avait déclaré à l’immigration qu’il y avait une bombe dans son sac. Même s’il a présenté des excuses affirmant que ce n’était qu’une plaisanterie, la CTU a suivi ce dossier de très près. « Fode pa pran risk », lâche un responsable de l’unité.  Les menaces terroristes contre le pays, le vendredi 22 janvier, ont mis la CTU sous les feux des projecteurs comme jamais auparavant. C’est à la suite d’un travail de fourmi des enquêteurs de la cellule antiterroriste que la police a su que le courriel, envoyé de l’adresse isundrum@india.com, aurait été expédié du cybercafé Indra à Curepipe. La cellule antiterroriste est basée à l’Hôtel du gouvernement. Ses membres, menés par le surintendant de police Deal, assurent essentiellement des missions de surveillance. Récemment, un Réunionnais d’origine marocaine, en vacances à Maurice, avait fait l’objet d’une surveillance rapprochée. Cela après que son épouse eut signalé aux autorités marocaines qu’elle le soupçonnait d’être proche d’une mouvance radicale. Il a ainsi été fiché par Interpol, ce qui a amené la CTU à s’intéresser à lui. Le fait que le Réunionnais n’a pas séjourné à l’adresse qu’il avait indiquée à son arrivée avait augmenté les soupçons. Finalement, rien de répréhensible n’a été noté durant son séjour.
Outre les informations relayées par Interpol, la CTU suit de près des organisations à tendance radicale à l’échelle régionale. Leur mode d’opération et leur financement sont passés à la loupe. De plus, cette unité veille au grain, afin de déterminer si ces mouvances ont des contacts ou des influences sur des organisations locales. À l’échelle nationale, la CTU suit de près des organisations radicales. Qui sont-elles ? Comment fonctionnent-elles ? L’identité de ses membres, les points de rencontre, le mode de recrutement, le financement, le discours…

Le sergent Bundhoo: « Seki fane pou paye »

Le sergent Robin Bundhoo, de la Cyber Crime Unit, est catégorique. Tous ceux qui enfreigent la loi seront sanctionnés. « La police sera sans pitié. Lalwa pa fer provizion pou badinaz. Seki fane pou paye, martèle cet enquêteur du CCID.Chacun devra répondre de ses actes ».

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[row custom_class=""][/row] Le tout est décortiqué dans les moindres détails et des rapports détaillés sont soumis au QG de la cellule antiterroriste. Travaillant en étroite collaboration avec le bureau du National Security Advisor, Kanwar Brijendersing Katoch, les officiers de la CTU avaient été dépêchés à l’aéroport Sir Gaëtan Duval à Rodrigues l’année dernière. Le but étant d’identifier les failles et de faire des recommandations au niveau de la sécurité. À Maurice, le niveau de sécurité à l’aéroport de Plaisance, tout comme au port, fait souvent l’objet d’analyses pointilleuses. « Le niveau de sécurité ne cesse d’être revu à la hausse », laisse-t-on entendre à la New Government House.  
 

Les experts étrangers à la rescousse

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[row custom_class=""][/row] Un seul mot était sur toutes les lèvres, le vendredi 22 janvier : terrorisme. Le pays était en état d’alerte maximale à la suite d’un mail adressé au Prime Minister’s Office. L’email émanait de l’adresse isundrum@india.com. L’auteur, qui s’est présenté sous le nom d’Ismaël Sundrum, fait état d’attaques terroristes prévues contre des lieux stratégiques du pays. Les Casernes centrales ont redoublé de vigilance, avec une forte présence policière dans la capitale. Si la police était visible sur le terrain, dans les coulisses, les membres de la Counter Terrorism Unit (CTU), cellule antiterroriste, étaient sur tous les fronts. Les limiers de la CTU s’attelaient à remonter la piste de l’auteur du courriel. C’est ainsi que grâce à la collaboration d’experts étrangers, la cellule antiterroriste a pu obtenir la confirmation que l’email a été envoyé depuis Maurice. Cela par le biais d’un ordinateur de l’Indra Company Ltd basée à Curepipe. Dans un premier temps, les enquêteurs  postés à l’Hôtel du Gouvernement ont obtenu trois adresses, notamment dans la région de l’Est et à Curepipe. Après un travail de terrain enclenché tôt le 23 janvier, les membres de la cellule antiterroriste ont pu retracer le cybercafé Indra à Lakepoint, Curepipe. Le dossier est par la suite relayé au Central CID samedi après-midi. Les hommes de l’ACP Jangi arrêteront Ish Sookun et Kishan Sooklall avant de procéder à la saisie de plusieurs appareils informatiques. Les enquêteurs se sont particulièrement attardés sur l’ordinateur No 3 à l’Indra Cybercafé. Ils ont procédé à des prélèvements d’empreintes sur cet appareil informatique, car, d’après un rapport détaillé en présence des enquêteurs, il aurait été utilisé pour l’envoi du courriel en question.
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