Secteur textile : Quelles sont les opportunités d’emploi pour les jeunes ?

Les jeunes sont de moins en moins motivés à faire carrière dans le textile. Pourquoi ce secteur ne les attire plus  ? Quels sont les offres d’emploi disponibles, les créneaux qui prennent de l’ampleur ? Éléments de réponse.

« Lorsqu’on parle d’emploi dans le textile, on a tendance à penser que cela consiste à travailler sur des machines ou à faire des travaux manuels dans des conditions  difficiles. Mais il faut voir le secteur différemment », affirme l’économiste Vishal Ragoobur.

Il fait ressortir que le secteur s’est considérablement modernisé avec l’apport de nouvelles technologies et la demande d’une main-d’œuvre technique et qualifiée. « Il ne faut pas aussi oublier la gestion, l’informatique, l’administration et la comptabilité pour lesquels il faut de plus en plus de jeunes diplômés », soutient-il.

Un avis que partage Lilowtee Rajmun, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA). « Les jeunes commencent à réaliser qu’il existe d’autres opportunités d’emploi dans le secteur. D’ailleurs, maintenant ce sont les jeunes diplômés qui sont embauchés à des postes importants dans l’informatique, le design, entre autres », dit-elle.

Manque de main-d’œuvre dans les usines

Vishal Ragoobur soutient que ce ne sont pas seulement les jeunes qui ne veulent pas travailler dans le textile, mais les Mauriciens en général. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle les opérateurs ont recours à la main-d’œuvre étrangère surtout quand il s’agit de machinistes.

Les raisons derrière cette réticence des Mauriciens sont multiples : conditions de travail  difficiles, longues heures, faibles salaires. « C’est plus difficile pour les petites et moyennes entreprises du  textile d’attirer des jeunes diplômés, car ces derniers craignent un manque de sécurité d’emploi », explique l’économiste.

Redessiner l’image du secteur

Pour le Dr Vishal Ragoobur, le secteur textile offre d’énormes opportunités aux jeunes. «  Cependant, il y a un besoin de faire ressortir l’attrait du secteur. Si les grosses entreprises mauriciennes ont pu s’installer dans d’autres pays, c’est grâce au potentiel de ce secteur », soutient l’économiste. Il estime qu’il faut redessiner l’image du textile et le présenter comme un secteur à forte valeur ajoutée.

Lilowtee Rajmun soutient, pour sa part, que le textile reste un pilier important de notre économie. « Dans les années à venir, le secteur va se développer davantage et c’est la jeune génération qui devra assurer la relève », prévoit-elle.

Maurice Vigier de Latour : « Il y a une réticence chez les jeunes »

Le managing director de MVL Marketing Ltd et partenaire commercial de la Compagnie Mauricienne de Textile Ltée (CMT), Maurice Vigier de Latour, avance que malgré d’énormes opportunités d’emploi, les jeunes hésitent à travailler dans le secteur textile. « Cela est dû à une mauvaise perception.

Les gens  pensent que le textile est fait pour les ouvriers et cette image malheureusement  n’a pas changé », déplore-t-il. Or, certaines compagnies de textile sont aujourd’hui complètement informatisées. « Ainsi, on a besoin de jeunes pour travailler dans des créneaux qui prennent de l’ampleur », dit-il.  Les compagnies du textile, ajoute-t-il, sont toujours en train de recruter. «  À la CMT, sur quelque 8 000 employés, il y en a plus de 50 % qui ont moins de 35 ans », indique-t-il.

Les métiers porteurs du textile et les salaires

(Note : les salaires dépendent des qualifications et de l’expérience. Ils sont communiqués par les opérateurs et les agences de recrutement)

• HR Officer : Rs 15 000 à monter
• Marketing Officer: Rs 15 000 à monter
• Contrôleur de qualité : Rs 20 000 à Rs 50 000
• Technicien informatique: Rs 12 000 à  Rs 15 000
• Administrateur réseaux et systèmes: Rs 25 000 à Rs 45 000
• Web& Software Developer: Rs 25 000 à Rs 45 000
• Ingénieur : Rs 50 000  à  Rs 75 000
• Graphic Designer : Rs 25 000 à Rs 40 000
• Fashion Designer : Rs 20 000 à Rs 45 000
• Merchandiser : Rs 15 000 à Rs 30 000
• Supply Chain : Rs 20 000 à monter