Le secteur sucre va mal, très mal même. Et ce ne sont pas que les petits planteurs qui en souffrent. Les quatre principaux groupes sucriers du pays (Médine, Terra, Alteo, Omnicane) tirent la sonnette d’alarme et demandent des mesures urgentes.
« Les résultats de cette année ont à nouveau été catastrophiques avec des pertes pour nos opérations de raffinage qui ont atteint Rs 81 millions âpres les grosses pertes de Rs 87 millions de l’année dernière. Ce n’est plus soutenable », indique Daniel Giraud, Chief Executive Officer (CEO) de Médine, dans le rapport annuel pour 2017 du groupe. Ce dernier affirme même que le secteur sucre est compromis sans de profondes et urgentes réformes.
Tout comme Daniel Giraud, Philippe d’Arifat, CEO d’Alteo, exprime des craintes par rapport à l’abolition des quotas de sucre pour le marché européen. Elle est effective depuis septembre dernier. « L’industrie sucrière fait face à une série de circonstances difficiles. » L’industrie locale doit continuer à rationaliser ses opérations, à diversifier et à améliorer sa productivité.
Mais déjà il prédit que « nos activités sucre seront probablement affectées par des prix du sucre plus bas ». L’autre crainte est que cette abolition de quotas résulte en un surplus sur le marché mondial. Le CEO d’Alteo en parle dans le rapport annuel de 2017.
Chez Omnicane, les pertes opérationnelles du cluster sucre avaient atteint Rs 256,3 millions pour 2016. À cause d’une production de cannes en baisse, ce groupe a dû importer 42 000 tonnes de sucre pour éviter des arrêts de production de la raffinerie.
En 2016, Terra avait enregistré des pertes de Rs 32,2 millions pour ses opérations sucre à Maurice, contre Rs 84,4 millions en 2015. Le volume de cannes envoyé par les planteurs avait chuté à 400 000 tonnes en 2016 comparé à 600 000 tonnes dix ans de cela.
Le président du groupe, Alain Rey, en parle dans le rapport couvrant l’année 2016. « Ceux qui sont les plus sévèrement touchés sont les petits planteurs qui n’ont pas les ressources pour faire face aux pertes et qui quittent l’industrie, menaçant ainsi sa viabilité. Dans le Nord du pays, le développement économique est entravé, alors que les ressources disponibles depuis des générations sont en train d’être absorbées par des activités qui font des pertes et gérées par une main-d’œuvre vieillissante. »
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