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Secteur sucre : le GM veut mettre la main-d’oeuvre étrangère dans les champs

À l’instar des usines textiles, verra-t-on bientôt des travailleurs étrangers en grand nombre dans les champs de canne et usines sucrières ? Le gouvernement travaille activement sur le dossier. Et cela est loin de faire plaisir…

Quelle solution face à une main-d’œuvre vieillissante et une jeunesse qui n’est pas particulièrement intéressée par les conditions difficiles dans les champs de canne et à l'usine sucrière ? Que faire face à des capitaines de l’industrie qui disent que les salaires sont trop élevés ?

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Le ministère de l’Agro-industrie et la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) pensent avoir trouvé la solution  : employer des travailleurs étrangers en nombre.

« Nous pensons depuis plus d’un an que nous devons recruter des travailleurs étrangers. Il est difficile pour les planteurs de trouver des gens pour la coupe », devait glisser le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, lors d’une rencontre avec la presse durant la semaine.

« La MCIA vient avec une solution et compte embaucher des travailleurs étrangers le plus vite possible », ajoute-t-il. Des remarques passées presque inaperçues.

Cette initiative est soutenue par les gros planteurs et les usiniers, mais farouchement opposée par les syndicats des travailleurs du sucre et les petits planteurs.

Dans son rapport du 10 mai dernier, le Joint Technical Committee, qui était composé d’instances gouvernementales et du secteur privé, rappelle qu’une « décision politique a déjà été adoptée par le gouvernement pour ce qui est de l’embauche de travailleurs étrangers » et que c’est un moyen pour résoudre le manque de main-d’œuvre.

Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters’ Association, soutient que c’est là « une solution Panadol ». Pour lui, « il ne faut pas perdre de vue que le problème de l’industrie est économique. Sur chaque tonne de sucre, un planteur perd de l’argent. C’est là le vrai souci ».

Une vingtaine d’années de cela, le gouvernement avait déjà fait venir des travailleurs indiens pour travailler dans les champs. « Après un an et demi, il a fallu les renvoyer chez eux, car cela ne marchait pas. La solution est de mécaniser, moderniser, informatiser », avance Kreepalloo Sunghoon.

Ashok Subron, président du Joint Negociating Panel (JNP), qui regroupe plusieurs gros syndicats du secteur, dénonce fermement l’initiative. « La loi ne permet pas l’emploi de travailleurs étrangers », précise-t-il. « Le vœu d’amener des travailleurs étrangers est celui des grands patrons. Ils veulent de la main-d’œuvre bon marché. Il est faux de dire que les gens ne veulent plus couper la canne. Si on leur propose un emploi à durée illimitée et pas des contrats saisonniers comme c’est le cas aujourd’hui, ils accepteront », déclare-t-il.

Si le gouvernement passe au concret, « à la veille des élections générales, ils auront affaire à nous ». Ashok Subron annonce déjà la couleur.

 

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