Economie

Secteur privé: les Turcs invités à se joindre à la stratégie africaine

La Turquie et Maurice ont des spécificités communes par rapport à leur situation économique et géographique.
Le secteur privé souhaite embarquer des industriels turcs sur sa stratégie d’expansion en Afrique. Se positionnant comme la porte d’entrée vers le continent, plus particulièrement le Ghana, le Sénégal, la Zambie et Madagascar, Maurice est disposé à y accompagner les intérêts turcs. C’est le message qu’a fait passer Raju Jaddoo, secrétaire général de la Chambre de Commerce et d’Industrie, lors d’une réunion du conseil des chambres de commerce conjointes Maurice/Turquie, le jeudi 17 décembre, à son siège social, à Port-Louis. Il a expliqué aux partenaires turcs les stratégies publique et privée pour une expansion économique en Afrique à travers le Mauritius Africa Fund, le véhicule pour la mise en œuvre de ce programme. Il a ainsi dit qu’au moins 26 entreprises mauriciennes s’y sont déjà implantées. « L’expansion accrue se fait à la base d’une entente entre États où des accords spéciaux ont été signés, notamment avec le Ghana et le Sénégal. C’est une démarche proposée par la Banque mondiale qui favorise ce genre d’approche. Avec le Ghana, nous estimons que les engagements pris par le gouvernement doivent être présentés et adoptés au parlement ghanéen afin d’assurer davantage de prévisibilité et de certitudes. Nos investissements sont à long terme, sur 20 ans à plus. Donc, nous devons être sûrs qu’il n’y aura pas de chamboulements en cas de changement éventuel de gouvernement », a-t-il précisé. La coopération bilatérale avec la Turquie s’est d’ailleurs consolidée ces dernières années avec des échanges élargis, notamment depuis l’accord de libre-échange signé en 2011 et un protocole de coopération avec le ‘Foreign Economic Relations Board of Turkey’. La distance géographique entre Maurice et la Turquie ne dérange en aucun cas les spécificités communes de ces deux pays, a ajouté Assad Bhuglah, directeur du ‘Trade Policy’ de la Division du commerce international du ministère des Affaires étrangères. « Ce qu’il y a de commun entre les deux pays est leur positionnement stratégique dans la région où ils se trouvent respectivement. Cette situation leur confère à chacun un rôle important à jouer à l’avenir. Ce sera certainement un scénario gagnant-gagnant si les deux pays continuent à collaborer. On ne le prétend pas, mais l’histoire révèle remarquablement bien pourquoi Maurice est considéré comme l’étoile et la clé de l’océan Indien. Il y va de même pour la Turquie qui est la porte d’entrée sur plusieurs pays émergents de l’Asie centrale, riches en ressources naturelles et de surcroît turcophones. Il n’y a pas que les 38 millions de Turcs mais bien au-delà », a-t-il souligné. Il a aussi rappelé que Maurice ainsi que la Turquie figurent parmi les 25 pays qui négocient un accord sur le Commerce des Services dans le cadre de l’accord général sur le commerce des services, une des annexes de l’Accord de Marrakech instituant l’Organisation mondiale du commerce. Ces pays espèrent à débloquer une situation trop longtemps restée dans une impasse. La vingtaine d’industriels turcs a profité du vol inaugural de Turkish Airlines à Maurice, mardi dernier, pour prospecter sur le sol mauricien. Plusieurs domaines seront examinés : hôtellerie, immobilier, éducation et formation, production alimentaire, voyages, santé, entre autres. À l’issue de la réunion du Conseil, ils ont rencontré Anwar Husnoo, ministre par intérim des Affaires étrangères.
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