En cette nouvelle année, les prix des médicaments restent une source d’inquiétude, surtout dans la conjoncture internationale et la dépréciation de la roupie. Dans le secteur pharmaceutique, on fait toutefois comprendre qu’il y aurait des solutions.
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Le portemonnaie risque-t-il de s’alléger davantage ? Dans le secteur pharmaceutique, une certaine fébrilité se fait sentir face à la conjoncture internationale qui, explique-t-on, pourrait ne pas être favorable en 2022. L’on anticipe notamment une nouvelle hausse des prix des médicaments.
Selon un membre de la Pharmacy Association of Mauritius, la pandémie étant toujours d’actualité, les difficultés devraient perdurer. Surtout dans l’éventualité d’une hausse des cas de contamination à la Covid-19 et si de nouveaux variants font surface. « Nous nous attendons à moins de perturbations sur la chaîne d’approvisionnement. Cependant, les prix des médicaments évolueront en fonction de la dépréciation de la roupie mauricienne face aux principales monnaies étrangères », avance-t-on.
Siddick Khodabaccus, président de l’Union des pharmaciens, est plus direct. « Nous risquons d’avoir une hausse des prix qui n’est pas de notre contrôle », affirme-t-il. En cause, l’augmentation continue du coût du fret et les problèmes de logistique. Les difficultés rencontrées par les pays producteurs s’agissant des matières premières se font sentir à Maurice, ajoute-t-il.
Toujours est-il, fait ressortir Faiz Hossenbocus, CEO de LoveLife Pharmacy, qu’aucun secteur n’est épargné par l’augmentation des prix. « Rien n’est certain avec la Covid-19. Nous devons nous habituer à vivre avec ce virus et ses incertitudes », souligne-t-il.
Comment remédier à la situation, ou du moins soulager les consommateurs ? Selon la Competition Commission of Mauritius, l’importation parallèle de médicaments serait une possible alternative. Faisant valoir que l’importation parallèle agit en complément des stratégies de contrôle des prix.
Mieux, l’importation parallèle des produits pharmaceutiques permettrait, selon des opérateurs du secteur, de pallier des pénuries de certains médicaments. Celles-ci ont notamment été entraînées par des perturbations sur la chaîne d’approvisionnement dans le sillage de la pandémie.
Or des opérateurs se sont vu refuser l’autorisation de mettre en circulation des produits pharmaceutiques importés. Selon un douanier, des lobbies liés aux droits de propriété intellectuelle (IPR) posent problème. « Ce genre de blocages est quotidien. Les produits bloqués sont détruits par la suite », explique-t-il. La Small & Medium Phamarceutical Importers Association a fait une requête auprès du ministère concerné pour que ce problème soit pris en compte.
Fabrication de médicaments
Autre solution : la fabrication de médicaments dans le sillage du développement du secteur pharmaceutique à Maurice, tel que proposé par le gouvernement. Selon Yannis Fayd’herbe, Managing Director de MCFI Ltd, le développement de nouveaux secteurs est important, voire critique pour l’économie locale, alors que « certains secteurs traditionnels sont à un cycle de maturité et auront des difficultés à avoir plus de croissance que les secteurs émergents ». Cela peut passer par la fabrication de médicaments sur le sol mauricien.
Reste que cela nécessite une expertise appropriée, fait remarquer Siddick Khodabaccus. Le marché local étant restreint, le président de l’Union des pharmaciens est d’avis que le gouvernement devrait mener une promotion agressive afin d’attirer les investisseurs étrangers. « Il faudra faire des études de marché pour déterminer comment Maurice pourra être utilisé en tant que plateforme. L’idée doit être globale et non centré sur Maurice », suggère-t-il. Citant l’exemple de l’Arab Health Dubai, il estime que Maurice peut organiser ce genre d’événement pour la région.
Quid des séquelles éventuelles du scandale Molnupiravir sur le secteur pharmaceutique ? Siddick Khodabaccus est catégorique : cela n’aura pas d’incidence sur l’évolution du secteur. Maurice, affirme-t-il, dispose d’atouts comme la stabilité qui peuvent jouer en notre faveur pour attirer des investissements étrangers.
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