Secteur financier - FSC : la nomination d’un CEO se fait toujours attendre

Qui succèdera au Dr Roshan Boodhoo en tant que Chief Executive de la Financial Services Commission (FSC) ? Nommé sous l’ancien gouvernement, il avait soumis sa démission le 14 novembre dernier. La nomination de son remplaçant semble une tâche ardue.

La FSC est administrée et gérée par un conseil d’administration composé d’un président, d’un vice-président et de sept administrateurs indépendants non exécutifs. Il reviendra au conseil de nommer un Chief Executive – avec l’aval de la ministre des Services financiers - qui sera responsable de l’exécution de la politique du conseil, du contrôle et de la gestion des affaires courantes de l’institution.
Selon une source, des recommandations ont déjà été faites au conseil d’administration, présidé par le Dr Rama Sithanen. Le nom d’Iqbal Rajahbalee circulait comme potentiel candidat au poste de Chief Executive de la FSC, mais cela ne serait plus d’actualité.

Au sein de l’industrie, on affirme attendre la nomination du nouveau Chief Executive. Shamima Mallam-Hassam, présidente de Mauritius Finance, concède que l’existence du comité d’administration de l’institution diffère d’une éventuelle présence d’un Chief Executive qui aurait un œil sur l’activité quotidienne. « Il y a eu des améliorations, mais on constate qu’il y a des démarches qui prennent du temps, dont les applications pour les licences spéciales. Un Chief Executive permettra de remettre en place la façon d’opérer. On est tous en attente d’avoir un nouveau Chief Executive qui va donner la direction », dit-elle.

Un opérateur fait comprendre que des investisseurs se posent des questions sur les décisions qui sont en suspens. Ils se demandent notamment pourquoi la FSC n’a toujours pas de Chief Executive après trois mois. Il faut dire que les changements se sont enchaînés depuis que Harvesh Seegolam a quitté le poste de Chief Executive de la FSC pour celui de gouverneur de la Banque de Maurice en mars 2020. Dhanesswurnath Thakoor et le Dr Roshan Boodhoo ont par la suite occupé le siège à la FSC. Prakash Seewoosunkur a, pour sa part, mené le rôle d’Officer-in-charge durant les périodes de transition.

Cependant, les différents changements qui sont intervenus à la tête de la FSC pourraient être interprétés comme un signe d’instabilité. Pour Shamima Mallam-Hassam, la confiance que les gens peuvent avoir dans une telle institution est primordiale. « C’est le moment d’avoir quelqu’un qui va donner un nouveau souffle et inspirer une certaine confiance. Il est important de mettre en place la feuille de route par rapport à la prochaine évaluation du Groupe d’action financière (GAFI) », ajoute-t-elle.

Un autre opérateur évoque le National Risk Assessment qui n’a pas été publié depuis l’an dernier. Ceci dit, l’opérateur souligne que ce ne sera pas un travail de tout repos pour le prochain Chief Executive de la FSC.
« La prochaine évaluation tiendra compte de l’efficacité des mesures qui ont été prises par rapport aux 40 recommandations du GAFI. C’est dire la tâche qui attend le secteur ! » dit-il.       

Conscient de l’inquiétude des opérateurs, le ministère des Services financiers tempère. « Il n’y avait pas de quorum pour le comité lorsque j’ai pris mes fonctions en décembre. Le nécessaire a été fait dès la première semaine. Le comité est fonctionnel et il y a un Officer-in-charge à la FSC. L’institution est censée

fonctionner », soutient le Dr Jyoti Jeetun, ministre des Services financiers. Il revient que le ministère de tutelle est en communication avec l’Officer-in-charge afin qu’il n’y ait pas de blocages au niveau des activités.

Par ailleurs, les opérateurs disent espérer que le prochain Chief Executive de la FSC dispose surtout d’une bonne compréhension du secteur et des lois associées.