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Secteur énergétique : l’état des moteurs des IPP inquiète le gouvernement

Patrick Assirvaden, ministre de l’Énergie, pourrait entreprendre prochainement des visites dans les centrales des IPP pour évaluer directement l’état de leurs équipements.

Le pays traverse une situation énergétique critique, marquée par des pics de consommation records et une hausse des températures. Et l’état des moteurs des producteurs privés qui fournissent de l’électricité suscite des préoccupations. 

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Le ministère de l’Énergie et des Services publics a pointé du doigt l’état préoccupant des moteurs et des équipements des centrales de Fort George et de Nicolay, qui appartiennent au Central Electricity Board (CEB). Il se tourne désormais vers les Independent Power Producers (IPP). Ces derniers, dont les équipements auraient dépassé les vingt-cinq ans d’utilisation, sont également sous le radar des autorités. 

Selon une source autorisée du ministère, les premiers éléments d’information concernant les moteurs des IPP sont inquiétants. La plupart des équipements, qui ont environ vingt-cinq ans de service, n’auraient jamais été remplacés. Les IPP auraient changé uniquement les batteries au fil des années. « Ces moteurs approchent vraisemblablement de la fin de leur cycle de vie. » 

Le ministre de l’Énergie, Patrick Assirvaden, pourrait visiter les centrales des IPP dans les jours à venir, afin de constater par lui-même l’état des équipements. Une récente demande d’un IPP de se retirer temporairement du réseau pour procéder à des travaux de maintenance illustre la fragilité actuelle du système énergétique. Cette situation, combinée à des pics de consommation records, place le pays dans une position délicate. 

Dans ce contexte tendu, le ministère et les autorités préparent activement les négociations pour le renouvellement des contrats des IPP. Une condition clé qui pourrait être imposée cette fois-ci : que les investissements nécessaires pour remplacer les moteurs et équipements vieillissants soient intégralement pris en charge par les IPP eux-mêmes. Ce qui marque un changement majeur par rapport aux contrats initiaux signés en 2000, quand les coûts des investissements avaient été répercutés sur le CEB. 

Ce renversement de posture s’inscrit dans une volonté de renforcer la durabilité financière et opérationnelle du secteur énergétique mauricien. En 2022/2023, le CEB a versé pas moins de Rs 8,1 milliards, malgré une réduction notable de l’électricité achetée. Ces chiffres, combinés à l’obsolescence des tarifs qui incluent encore des coûts d’emprunts remboursés depuis longtemps, motivent les autorités à exiger une refonte complète des modalités contractuelles. 

Ces négociations interviennent parce que le ministère de l’Énergie souhaite également encourager une réduction progressive de l’utilisation du charbon au profit des énergies renouvelables. Le National Biomass Framework, présenté en 2023, constitue une pierre angulaire de cette stratégie. Avec une production annuelle de 3,8 millions de tonnes de canne à sucre d’ici à 2030, la bagasse pourrait fournir jusqu’à 538 GWh d’électricité. En y ajoutant 235 GWh attendus des biomasses ligneuses, la biomasse pourrait représenter près de 23 % du mix énergétique national.

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