Le salaire proposé par les hôtels dont l’effectif est supérieur à 10 employés aurait grimpé de 35 % ces trois dernières années. Pour autant, l’hôtellerie serait le secteur le moins bien rémunéré, selon un sondage de Korn Ferry.
Plusieurs secteurs à Maurice font face à un problème de main-d’œuvre. Le secteur de l’hôtellerie n’est pas épargné par cette problématique. Un an de cela, les opérateurs avançaient qu’environ 10 000 postes devaient être comblés. Le CEO de l’AHRIM, Jocelyn Kwok, affirmait lors d’un récent débat tenu par Rogers Hospitality que « les salaires ont augmenté de 35 % dans les hôtels employant plus de 10 personnes ». Il concédait que les départs massifs de l’industrie restaient un vrai challenge. Les membres de l’AHRIM dont les hôtels employant plus de 10 personnes avaient révisé les salaires de base à la hausse de 35 % entre 2020 et 2023 dans l’optique de retenir les talents.
L’augmentation des salaires n’aurait néanmoins pas permis de résoudre entièrement le problème. À en croire, Sydney Pierre, Chief Sales & Marketing Officer de Marriott International, cela aurait dans un sens davantage pimenté le défi. En effet, le salaire supérieur proposé ne permettrait pas de combler le fossé, mais inciterait les employés en place à prendre de l’emploi au sein d’un établissement hôtelier différent, laissant leur poste vacant. « Le problème de la main-d’œuvre est un défi global qui ne touche pas uniquement Maurice. Il faudrait une solution qui implique plusieurs axes comme la formation ou la méritocratie », soutient Sydney Pierre.
Plusieurs hôtels ont publié des revenus et bénéfices en hausse. Peuvent-ils pour autant rivaliser avec les groupes internationaux qui attirent les talents mauriciens ? Sydney Pierre affirme que ce n’est pas aussi évident que cela. « Il faudra un travail de longue haleine pour adresser la problématique de la main-d’œuvre de manière efficace », ajoute le Chief Sales & Marketing Officer de Marriott International.
Facteurs hors salaire
Selon un sondage effectué par Korn Ferry, en termes de salaire de base (13 mois de salaire de base brut) et de total des liquidités (somme du salaire de base et de la rémunération variable à court terme), c’est le secteur des loisirs et de l’hôtellerie qui est le moins bien rémunéré en 2022 et cette année à Maurice.
Cependant, le salaire ne serait pas le seul facteur qui pousserait certains Mauriciens à s’envoler vers d’autres cieux. Nadine Catherine-Delpy, CEO de The Task Consulting, explique que les jeunes sont tentés par l’exposition et l’expérience internationale. « Les salaires proposés sur les bateaux de croisières sont en baisse depuis la crise. L’idée de voyager et de découvrir le monde est pour beaucoup un facteur persuasif. Il faut également faire ressortir qu’il est plus facile de gravir les échelons une fois cette expérience effectuée à l’étranger », argumente-t-elle.
Pour Nadine Catherine-Delpy, le nombre d’heures effectuées par un employé d’hôtel à Maurice est défavorable. Elle affirme qu’en leur accordant deux jours « off » par semaine, davantage de jeunes s’intéresseront à ce secteur. À ce propos, Jocelyn Kwok a fait comprendre qu’il y a plus de flexibilité dans les conditions de travail. Il affirme que les tâches ont également été simplifiées et enrichies.
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