Economie

Secteur de la construction: L’euphorie passagère cède à une survie quotidienne

Petits et grands entrepreneurs du secteur de la construction vivent au jour le jour. Le constat dressé auprès des différentes parties prenantes est alarmant au vue de longues années de disette. Après une décroissance de 8,5 % en 2014, Statistics Mauritius prévoit une contraction de 2,6 % cette année dans  le secteur de la construction. Contre-performance attribuée au faible taux d’investissement et aux délais accumulés pour les projets d’infrastructures. Après le regain d’optimisme à la suite d’annonces de grands chantiers publics, les industriels de la construction ne voient toujours rien de concret en termes d’appels d’offres pour des projets d’infrastructures, sauf pour des études de consulting. « On vit au jour le jour. On voit que tout cela reste des effets d’annonces. On perd confiance. Il y avait une force d’inertie, mais là c’est une coupure complète. Au minimum, les projets prennent au moins une année pour se concrétiser. Les entreprises ne font que la survie. Globalement, on ne peut parler de gros licenciements quoique déjà certaines aient mis la clé sous le paillasson en raison de manque de ressources pour préserver des emplois. Cela nous pénalise dans la mesure où nous perdons des expertises. Personnellement, je vois mal la reprise pour mi-2016. Je pense que cela va être vers fin 2016 », confie Jocelyn Labour, président de la Mechanical and Electrical Engineering Contractors’ Association (MEECA). Par ailleurs, les prix de la construction n’ont cessé de grimper ces dernières quatre années, ralentissant ainsi les projets résidentiels. Dans le même temps, ils affectent les plus petits entrepreneurs. L’indice des prix pour la construction a augmenté consécutivement, de 2001 à 2014, respectivement par 4,1 %, 3,5 %, 2,4 % et 1,4 %. Les récentes hausses des prix du ciment ainsi que d’autres matériaux freinent  l’ardeur de ceux désirant investir dans des bâtiments résidentiels. « Mes clients sont essentiellement des particuliers qui cherchent souvent à construire leurs maisons ou d’apporter des rénovations ou de nouveaux aménagements. Plusieurs ont préféré repousser le démarrage des travaux ou les ont stoppés, n’ayant pas les moyens », explique un entrepreneur des basses Plaines-Wilhems. Son personnel, majoritairement des journaliers, l’appelle ainsi quotidiennement pour s’enquérir d’une opportunité pour « roul lakuisyn ». La situation est beaucoup plus inquiétante du côté des grandes entreprises, où des travailleurs se retrouvent dans une situation plus précaire. Reaz Chuttoo, représentant syndical des employés du secteur privé, évoque une situation d’incertitude plus prononcée. « Les entreprises ne recrutent pas alors que d’autres trouvent maintenant une aubaine pour dégraisser leur personnel. Quand les statistiques nous parlent de création d’emplois, il ne s’agit pas de nouveaux postes dans les secteurs durables, mais davantage saisonniers », dit-il. Il est d’ailleurs sollicité par plus d’une centaine d’employés, dont le sort est menacé par ce dur attentisme.
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