Sécheresse : Rodrigues importera davantage d’eau potable embouteillée de Maurice

La colère gronde au sein de la population rodriguaise face au manque d’eau. Certains foyers ne seraient plus approvisionnés depuis quatre mois. Le gouvernement régional est appelé à trouver des solutions à cette situation.

« La situation est insupportable…» Cette enseignante habitant St-François n’est pas la seule à déplorer le manque d’eau qui se fait sentir depuis plusieurs mois à Rodrigues. Selon des recoupements, certaines maisons situées dans la zone 6 (Grande-Montagne) sont dépourvues d’eau potable depuis près de quatre mois.

D’ailleurs, depuis au moins une semaine, des images de bétail en état de décomposition, morts de soif, circulent sur la toile. Le gouvernement régional est montré du doigt par la population rodriguaise. D’autant que le dessalement était l’une des mesures phare du discours-programme 2022-23. Johnson Roussety, le chef commissaire et commissaire responsable du dossier Eau à Rodrigues, a été sollicité à six reprises. Il est resté injoignable au téléphone. 

Le Défi Quotidien s’est donc rabattu sur son adjoint, Franceau Grandcourt. « Nous avons pris l’engagement d’importer davantage d’eau potable embouteillée en provenance de Maurice. La cargaison arrivera incessamment », déclare-t-il. 

En attendant, les jours se suivent et se ressemblent à Rodrigues. Des Rodriguais avancent, sous le couvert de l’anonymat, qu’ils doivent retourner à l’ancienne. « Nous devons nous tourner vers des cours d’eau afin de pouvoir laver nos vêtements sales et faire la lessive. Dilo lamem vremem pena. Nou bizin al rod bann lasours », avance A.B, une habitante de Batatran. Elle confie que Batatran, tout comme les régions telles que Trois Soleil, Montagne Cabri, St François, Patate Théophile sont dépourvues d’eau depuis déjà quelques mois. 

« Nous percevions l’eau potable une fois par mois, parfois deux fois. Mais le dernier jour d’approvisionnement remonte au 15 août. Nous n’avons plus d’eau. Le comble, c’est que nous devons payer des camions-citernes afin d’être alimentés en eau. Nous sommes las de vivre dans de telles conditions », lâche pour sa part l’enseignante habitant St-François.