Sécheresse et distribution d’eau : situation préoccupante

Les premières averses estivales ne sont attendues que vers la fin de janvier ou au début de février. Pendant ce temps, le niveau d’eau continue de baisser dans nos réservoirs. La situation devient alarmante.

Seules les régions du Plateau central et les versants Est et Sud seront arrosés dans les jours à venir par des « précipitations occasionnelles ». On attend entre 2 et 5 millimètres de pluie, fait ressortir le département météorolo­gique. « Les pluies occasionnelles, qui sont attendues dans les jours à venir, ne pourront produire les résultats escomptés. Pour le remplissage de nos réservoirs, il faudra attendre les précipitations de fin janvier/début février. On note un léger retard de ces averses », souligne un prévisionniste de la station météo.

L’une des mesures adoptées par la CWA : des coupures d’eau dans toutes les régions du pays. « Nous avons besoin de gérer l’eau des réservoirs, et autres nappes phréatiques, afin d’assurer l’approvisionnement pour les semaines à venir », déclare-t-elle à Le Dimanche/L’Hebdo. Elle ajoute que le niveau d’eau dans nos réservoirs et nappes phréatiques (boreholes) continue de « baisser de façon drastique ». Les récentes préci­pitations étant « isolées », souligne-t-elle et elles n’ont pas apporté de gros changements dans le niveau d’eau. « C’est la raison pour laquelle une utilisation judicieuse de l’eau s’impose. Il est ainsi conseillé d’éviter tout gaspillage », recommande la responsable de communication de la CWA.

À vendredi, La Ferme était le réservoir le moins rempli. Bambous affiche un taux de 35 %, tandis que Mare-Longue est de 63,1 %. Le volume total dans les huit réservoirs du pays avoisine les 49,8 %.

Mais le niveau d’eau dans nos réservoirs est-il suffisant pour approvisionner les abonnés jusqu’aux prochaines précipitations ? Que se passera-t-il si les averses tant attendues fin janvier/début février arrivent plus tard ? Autant de questions que notre interlocutrice n’est pas en mesure de répondre. Elle a, en revanche, laissé entendre : « Il n’y aura pas de détérioration dans l’approvisionnement en eau jusqu’aux prochaines averses. La situation est sous contrôle. Nous sommes confiants que les pluies de fin janvier/début février vont améliorer la situation. Si tel n’est pas le cas, les autorités adopteront d’autres mesures. »

Les horaires de coupures dans les diverses régions du pays

Port-Louis

• Port-Louis et les régions avoisinantes bénéficieront de 6 heures d’approvisionnement (5h-8h et 17h-20h).

Le Nord

• Petit-Raffray, Péreybère, Cap-Malheureux, Calodyne : 12 heures d’approvisionnement par jour (3h-9h et 15h-21h).
• Goodlands, St-Antoine, Roche-Terre et Grand-Gaube : 9 heures d’approvisionnement par jour, (4h-8h30 et 16h-20h30).
• Grand-Baie, Pointe-aux-Canonniers, Mon-Choisy : 17 heures d’approvisionnement quotidiennement (de 4h-21h).
• Congomah : entre 12h et 15h d’approvisionnement par jour.
• Les Mariannes (Upper) : 3 heures d’approvisionnement par jour. Soit de 9h à midi, car des techniciens de la CWA mènent actuellement une opération de substitution de valve dans la région.

L’Est

• Camp-Marcelin, Bramsthan, Camp-Ithier, Sebastopol, Clavet : 18 heures d’approvisionnement par jour (3h-21h).
• Trou-d’Eau-Douce, Bel-Air, Beau-Champ, Ernest-Florent, Deux-Frères, Quatre-Sœurs, Petit-Sable, Grand-Sable : 12 heures d’approvisionnement par jour (3h-9h et 15h-21h).
• Olivia, Belle-Rive : 14 heures d’approvisionnement par jour (14h-21h et 2h-9h).
• Montagne-Blanche : 21 heures d’approvisionnement quotidiennement.
• Laventure (Shivala Road) : 6 heures par jour (9h-15h).

Le Sud

• Nouvelle-France et Union Park : 15 heures d’approvisionnement par jour.
• Chemin-Grenier, Bel-Ombre, Baie du Cap, Martinière, Contour Prune, St-Martin Chamouny : 10 heures d’approvisionnement par jour en raison de la faible production du réservoir de Mont-Blanc. Les horaires d’approvisionnement sont de 4h-9h et de 16h-21h.
• Tyack, Rivière-des-Anguilles, Souillac, Surinam, Batimarais, Château-Benares, Camp-Diable, Rivière-du-Poste, St-Aubin : 10 heures d’approvisionnement par jour (4h-9h et 16h-21h).
• Des citernes sont mises à la disposition des habitants de Tyack, Rivière-des-Anguilles, Souillac, Surinam, Batimarais, Château-Bénarès, Camp-Diable, Rivière-du-Poste et St-Aubin.
• Nouvelle-Découverte, L’Espérance, Bonne-Veine, Verdun, La Laura, L’Avenir : 10 heures d’approvisionnement au quotidien (10h-15h et 15h-20h).
• Les abonnés de Curepipe et autres régions avoisinantes bénéficieront d’eau potable quotidiennement en deux occasions : 3h-9h et 15 h-21h.
• Les régions Highlands, Moka, St-Pierre et Alma bénéficieront d’un approvisionnement de 16 heures par jour (3h-11h et 15h-23h).

Hotline de la CWA : Collendaveloo dénonce «une vaste escroquerie»

Le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo a provoqué une onde de choc dans une compagnie étatique. Après une descente, mardi, au siège du centre d’appel CSL (Call Services Ltd) – une subsidiaire de Mauritius Telecom – qui gère la hotline (170) de la Central Water Authority (CWA), il n’a pu éviter un coup de gueule. « C’est une vaste escroquerie ! J’ai été choqué par ce que j’ai vu », dit-il. Selon lui, le personnel de CSL ne répond pas uniquement aux appels des consommateurs de la CWA. « Ils travaillent pour d’autres clients également. Mes proches collaborateurs et moi passons beaucoup de temps à répondre à des appels de consommateurs, comme si nous faisions partie du personnel qui gère la Hotline », déplore-t-il. Le no 2 du gouvernement annonce « des actions » contre ce centre d’appel. Mauritius Telecom a initié une enquête pour faire la lumière sur les reproches d’Ivan Collendavelloo. En l’absence de fortes pluies, une hotline doit répondre efficacement au public affecté par les coupures dans la fourniture d’eau dans certaines régions.

Flambée des prix des légumes

Kreepalloo Sunghoon, porte-parole de la communauté des petits planteurs, prévoit une hausse de 10 % à 15 % dans le prix des légumes à partir de la semaine prochaine. Cette mesure, dit-il, fait suite à la sécheresse qui sévit. Les arbres et autres plantes « ont été affectés par le soleil, la chaleur et le manque d’eau ». Outre cette flambée des prix qui entrera en vigueur dans le courant de la semaine prochaine, notre interlocuteur prévoit une autre hausse du prix des légumes vers fin janvier.