Elle est traumatisée et refuse de se rendre en classe depuis lundi. Cette enfant, qui fréquente une école primaire de la capitale, affirme être constamment humiliée par son enseignant. Ses parents ont porté plainte à la police.
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Ses avant-bras sont balafrés. Témoins tangibles de la souffrance psychologique qu’endure cette écolière de 12 ans, porteuse d’un handicap au pied droit depuis la naissance, celui-ci étant plus court que le pied gauche. Le lundi 18 septembre, confie sa mère avec peine et colère, elle a tenté de mettre fin à ses jours. Pour la seconde fois.
En début d’année, sa fille, qui fréquente une école primaire de la capitale, avait tenté de s’ouvrir les veines, selon la mère de famille. La jeune fille, qui est suivie par un psychologue du privé, dit être victime de harcèlement de la part de ses camarades de classe, et surtout de son enseignant, depuis environ deux ans.
‘Monsieur’ pann bat mwa li. Me kan mo pans seki linn dir mwa la, mo santi mwa blese»
Les parents de l’écolière ont fait une déposition contre l’enseignant à la police des Line Barracks, à Port-Louis, en début de semaine. Ils veulent à tout prix que leur enfant soit transférée dans un autre établissement et exigent que l’enseignant soit sanctionné pour ses propos.
Que s’est-il passé ce lundi-là ? « Kan monn vinn lakaz lindi apre ki mo sorti travay monn trouve ki mo tifi inn koup li kot so lebra. Tout porte à croire qu’elle aurait tenté de mettre fin à ses jours en essayant de se sectionner une veine à l’aide d’un objet tranchant », relate la mère de famille.
Elle dit avoir immédiatement interrogé sa fille. Celle-ci lui a alors raconté l’incident qui a été la goutte de trop pour elle. « Mo tifi dir mwa koumsa ‘Monsieur’ inn dir li al lor tablo pou fer enn devwar. Kan li pann konn devwar-la, ‘Monsieur’-la inn riy li ek inn fer tou zanfan riy li. Ma fille s’est sentie humiliée en face de ses camarades de classe. Li pann kapav tini », ajoute-t-elle. Avant de préciser que depuis ce jour-là, son enfant refuse de se rendre en classe : « Ma fille a peur. »
Ce que confirme l’écolière, à qui nous avons parlé en présence de sa mère. « ‘Monsieur’ pann bat mwa li. Me kan mo pans seki linn dir mwa la, mo santi mwa blese. J’ai peur d’aller à l’école. Mo gagn per. On a souvent tendance à me taquiner à cause de mon handicap physique. ‘Monsieur’ inn deza dir mwa koumsa ‘bann andikape pa pou avanse’ », confie l’écolière à Le Dimanche/L’Hebdo.
Kan monn vinn lakaz lindi apre ki mo sorti travay monn trouve ki mo tifi inn koup li kot so lebra»
Tout commence en 2021. La petite était alors en Grade 5. Elle venait tout juste de changer d’enseignant. À sa mère, elle a confié que son enseignant lui lançait souvent des remarques désobligeantes. « Ma fille est victime de harcèlement de la part de son enseignant depuis l’année dernière. Au début, je croyais que le problème venait d’elle. J’ai sollicité un psychologue du privé afin d’avoir la conscience claire », raconte la mère de famille.
Selon elle, le psychologue lui a clairement expliqué que le problème ne venait pas de sa fille, mais plutôt de l’école, et notamment de son enseignant. Le Dimanche/L’Hebdo dispose d’une copie du rapport du psychologue stipulant clairement que l’écolière est « victime » de ses camarades de classe et qu’elle a également développé une frayeur envers son enseignant.
« It was also noted that her classmates would harass her verbally and would name her ‘la patte canard’ (…) At present, child is afraid to go to school and has developed a fear for her teacher », stipule le rapport du psychologue en date du 15 octobre 2022.
La mère de famille affirme avoir rencontré la directrice de l’école à plusieurs reprises. « Elle m’a donnée l’assurance que les choses rentreraient dans l’ordre », précise-t-elle. Toutefois, la situation est demeurée la même, déplore-t-elle.
« Ma fille est en train de souffrir. Mo zanfan pa parfe. Me li pa pou kapav vinn dir mem zafer a sak fwa. Mo tifi pann gagn okenn problem ar so bann lezot profeser lekol. Zis ar sanala li gagn enn ta problem. Nous sommes las de cette situation. Lekol pa oule donn transfer, zot pe dir akoz mo zanfan pe fer Grade 6. Je veux à tout prix transférer mon enfant, car je ne veux plus qu’elle soit victime de ‘bullying’ à l’école », martèle la mère.
Cette dernière décrit sa fille comme une enfant joyeuse qui aime la danse. « Mais depuis qu’elle est victime d’intimidation à l’école, ma fille se renferme sur elle-même », se désole-t-elle.
L’école : « Nous allons nous enquérir de la situation lundi »
La direction de l’école, à travers sa cellule de communication, a été sollicitée vendredi soir. « Nous allons nous enquérir de la situation lundi. Nous devons impérativement solliciter la version de l’enseignant avant de trancher », fait-on comprendre. La direction de l’école a, par ailleurs, rappelé qu’un protocole bien établi a été élaboré pour les enfants victimes de harcèlement.
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