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Scout un jour, Scout toujours !

C’est le cas de le dire pour Benjamin Boodhun. à six ans, il s’est enrôlé dans le scout club de son église et depuis il ne l’a plus jamais quitté. Rencontre avec ce scout guide de 64 ans.

Après 41 ans de carrière au Central Electricity Board (CEB), il s’apprête à prendre sa retraite bien méritée. « J’ai travaillé comme électricien pendant cinq ans sur l’établissement sucrier de Vacoas. Quand il a fermé ses portes, j’ai trouvé de l’emploi comme technical officer au Central Electricity Board », raconte-t-il.  

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Mais à quand une retraite du monde du scoutisme dans lequel il a évolué depuis plus de cinq décennies ? (Éclat de rire) « J’y pense un peu », dit–il amusé par la question. 

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Tout a commencé alors qu’il n’avait que six ans. C’est à l’église anglicane St Paul de La Caverne à Vacoas qu’il s’initiera au club du mouvement de jeunesse mondial créé par Lord Robert Baden-Powell. Il intègrera la section des louveteaux qui comprend les enfants âgés entre six et dix ans et demi. 

« C’était un nouveau monde et toute une nouvelle expérience qui s’ouvrait à moi. Mes frères et sœurs y étaient aussi », se remémore celui qui a fait sa scolarité primaire à la Visitation RCA et étudiera jusqu’à la School Certificate au Queen’s College (ndlr N.Saddul College ). Il continuera ses études en électricité au MITD. 

scoutsAvec l’âge, il a évolué dans d’autres sections supérieures. C’est avec beaucoup de nostalgie et de joie qu’il raconte ses débuts dans son club de scout. « Chaque année on apprenait de nouvelles choses. à l’époque il n’y avait pas de grandes distractions, donc pour moi ma distraction c’était les rencontres scoutes que je ne ratais pas ! » nous raconte ce père de quatre enfants et grand-père de deux petits-enfants. 

« Je me souviens très bien qu’on était tous excités à la fin de l’année pour aller camper. » Les camps étaient loin d’être une partie de plaisir. « Les scouts devaient eux-mêmes préparer leur nourriture, monter leurs tentes quand ils campaient en nature. » Des souvenirs de galères en camp, il en a plein. Mais il ne rate aucun camp autant que possible. 

Si aujourd’hui, Benjamin Boodhun est un homme extraverti et débrouillard, tout le crédit en revient à ses formateurs du club. « J’ai appris à aimer le travail d’équipe avec les autres, à savoir comment réagir en moment de panique, en gros on devient un leader. Prendre les devants devient facile. » Et ce n’est pas ses collègues de travail qui l’ont côtoyé qui diront le contraire. 

à mesure qu’il évoluait dans son club, Benjamin se voyait confier de plus grandes responsabilités au sein de son club et sera tour à tour chef de section puis chef de son club et chef du district pendant pas mal d’années. Puis il sera nommé commissaire de formation au niveau national. 

Pour les besoins de ce poste, il s’envolera même vers Madagascar pour recevoir des formations, afin qu’à son tour il puisse former des chefs compétents. Il a complété toutes ses formations dans le cadre du programme Wood Badge. Pendant deux mandats de quatre ans, il assurera la formation de plusieurs chefs de groupe.

scouts« Avec les années et l’expérience, j’arrive à reconnaître des jeunes qui ont fait partie du club scout. Leur comportement est différent des autres, leur langage et leur façon de faire, entre autres ».

En 2007, il sera le chef de la délégation mauricienne qui participera au jamboree international à l’occasion des 100 ans du mouvement en Angleterre.

Les billets et frais de participation étant coûteux, les scouts feront ce qu’ils font le mieux : se débrouiller ! Afin de récolter l’argent pour financer leur voyage, Benjamin, en compagnie des scouts, fera des petits travaux pour les gens les dimanches tels que nettoyer les cours, remplir les sacs de commissions ou ranger les caddies au supermarché. « Je n’hésite pas à les accompagner pour montrer l’exemple. » 

Ce jamboree est d’ailleurs l’un de ses meilleurs souvenirs. Il s’en souvient comme si c’était hier, émerveillé par le nombre de scouts présents. « C’était une formidable expérience ; environ 4000 jeunes y étaient, sans compter les encadreurs », dit-il avec une pointe de nostalgie. 

Sa vie de scout n’a pas été un chemin bordé de roses uniquement. « Il y a des fois où il fallait organiser des activités, c’est tout un gros travail qui prend du temps. » Il lui fallait toujours trouver l’équilibre nécessaire. Heureusement qu’il pouvait toujours compter sur le soutien de sa femme. « Elle n’était pas scout mais elle donnait de son temps aussi, elle m’accompagnait pour les sorties en nature et sociales ».
à 64 ans, Benjamin n’a pas perdu son esprit de scout et demeure un des doyens de ceux qui ont persévéré. Cela ne l’empêche pas de s’impliquer au maximum dans les activités. D’ailleurs, cette année encore, il organise avec son groupe des activités pour participer au jamboree international qui se déroulera en Amérique. 

Grâce aux valeurs apprises dans le scoutisme, Benjamin se dit une personne comblée : « J’ai l’occasion de rencontrer diverses personnes de différentes cultures et, à travers les activités que nous organisons pour la société, on apprend à être plus tolérant et embrasser la différence chez les autres ! ». 

D’ailleurs, en ce moment, Benjamin est très occupé car le club scout de l’église anglicane de St Paul fête ses 85 ans. Une messe d’action de grâces aura lieu dimanche à la municipalité de Vacoas Phoenix comportant la parade des scouts et des éléments de la police. 

En regardant dans le rétroviseur, Benjamin avoue que sans le scoutisme il ne serait pas le même. « être scout, c’est un mode de vie ! We learn by doing ».
 

 

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