En politique, mieux vaut mesurer ses mots, surtout quand ils risquent de vous coller à la peau comme une mauvaise blague. Les grandes déclarations sont comme des feux d’artifice : elles attirent l’attention, mais laissent souvent derrière elles un nuage de fumée difficile à dissiper. Shakeel Mohamed, lui, a allumé une mèche qu’il aurait peut-être mieux fait de garder éteinte. Il est même devenu un cas d’école du fameux adage : « Trop promettre, mal tenir. »
Rappelez-vous sa sortie flamboyante : « Mo pa pou fer parti enn gouvernnman ki pa inplemant sa ki nou pe dir, don abolision poste vice-président ! » Un coup d’éclat radiophonique digne des plus grands cascadeurs, tant le défi qu’il s’imposait relevait de l’acrobatie.
Publicité
Mais le problème en politique, c’est que le public est un juge cruel. Lorsqu’un projet disparaît aussi vite qu’il a été annoncé (merci Navin Ramgoolam), les internautes, eux, ne disparaissent pas. Un mème satirique par-ci, une pique par-là, ils ont rappelé à Shakeel Mohamed que promettre l’abolition d’un poste de vice-président de la République pour ensuite voter tranquillement pour son titulaire est un retournement d’une finesse qui frôle le burlesque.
Peut-être pensait-il qu’on oublierait ses grandes envolées. Mais la politique moderne est une scène où la mémoire collective est plus vive que jamais. Les archives numériques, elles, ne pardonnent pas. Et le voilà maintenant devenu la figure emblématique de ce qu’il ne faut pas faire : viser la lune avec des paroles enflammées et finir par applaudir des étoiles filantes qu’on avait juré d’éteindre.
La morale ? Quand on s’engage à tout démolir, il faut être prêt à tout reconstruire... ou à tout justifier.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !