[Satiriquement Vôtre] L’activiste jette l’éponge

« Mo zen, mo pa enn gran politisien, mo finn esayy perse, gete si zanfan site kapav. Mo panse mo finn mal fer ». Voilà les paroles pleines de regrets d’un Darren l’activiste qui, après un premier (et dernier) coup de massue politique, semble avoir trouvé la sortie d’urgence dans cette arène qu’il croyait pouvoir conquérir.

L’espoir était là, pourtant. Darren, fier membre du Reform Party, s’était imaginé en sauveur des jeunes de cité, porteur du flambeau de l’avenir. Sauf qu’il ne savait pas que le flambeau, c’est lourd et ça brûle. Son aventure dans la politique a pris un tournant abrupt après une remarque cinglante de Roshi Bhadain. Ce dernier le reprochait d’être du côté de la presse et non avec les membres du parti. Ah oui, la politique, c’est un sport de contact, mais Darren ne s’attendait sûrement pas à un tacle à la gorge dès son premier tour de piste.

Darren, habitué à crier dans la rue avec enthousiasme, s’est rapidement retrouvé face à une réalité bien différente. L’activisme, c’est simple : tu lèves la voix, tu fais des vagues, tu deviens viral sur Facebook. Mais la politique, c’est une autre paire de manches. Là, tu ne fais pas des vagues, tu t’en prends une en pleine figure. Il pensait être l’étoile montante, mais il a vite compris que dans ce monde-là, être une étoile, c’est bien souvent synonyme de brûlure au troisième degré.

« Mo finn degoute avek politik ! » lâche-t-il, comme si le simple fait de prononcer ces mots pouvait exorciser l’amertume. On le comprend. Lui, plein de bonne volonté, pensait pouvoir changer le monde en quelques discours et serrages de mains, mais la réalité lui a vite rappelé que la politique, c’est avant tout une guerre d’egos surdimensionnés, où celui qui crie le plus fort remporte la médaille (et non, pas celle en chocolat).

Finalement, Darren a compris que la politique, ce n’est pas fait pour les solitaires. C’est un sport d’équipe où on court en groupe, même si c’est pour courir droit dans un ravin. Alors oui, il a jeté l’éponge. Mais au moins, cette fois, c’était lui qui décidait de la jeter.