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Sateeaved Seebaluck : «Sertin inn servi sitiasion dirzans kom exkiz»

Les fonctionnaires n’ont aucune instruction à prendre d’un ministre. C’est ce qu’a tenu à faire ressortir l’ancien secrétaire au Cabinet et chef de la fonction publique, Sateeaved Seebaluck, alors qu’il commentait le rapport du Public Accounts Committee (PAC) rendu public le mercredi 16 mars 2022. Il est intervenu via visioconférence dans l’émission « Au cœur de l’info » de Radio Plus le vendredi 18 mars présentée par Ashna Nuckcheddy et Jugdish Joypaul. 

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Absence de documents

Sateeaved Seebaluck a réagi sur le fait que certains fonctionnaires ont été interrogés par le PAC sur le non-respect des procédures lors des acquisitions faites sous l’Emergency Procurement alors que le pays était dans une situation d’état d’urgence sanitaire. Il concède que c’était inédit. Il admet aussi qu’il fallait déclencher l’Emergency Procurement. 

« Mais il y a des procédures à respecter. Cette situation ne justifie pas qu’on fasse comme on veut. Mo panse zot inn servi sa kom exkiz », a-t-il dit. Il a souligné que le Procurement Policy Office avait émis des directives pour aider le gouvernement à faire des acquisitions rapidement. 

Constat 

L’ancien chef de la fonction publique estime que c’est « grave » que le PAC n’ait pas pu interroger certaines personnes en charge des dossiers qui étaient à l’étude. Il trouve « étrange » que le comité n’ait pas pris note d’une déclaration du Premier ministre l’autorisant à convoquer tout officier qu’il souhaite pour obtenir des éclaircissements. Sateeaved Seebaluck a aussi trouvé les recommandations du PAC « trop générales ». 

Relâchement 

Sateeaved Seebaluck est d’avis qu’il y a « un gros relâchement » de manière générale au sein de la fonction publique. « Ce n’est pas par manque de compétence mais par manque de direction et de repères. Certains veulent travailler, mais ils ne savent pas comment faire. D’autres voulaient uniquement un travail dans la fonction publique », déplore-t-il. 

Estimant qu’il y a un manque de formation, l’ancien secrétaire au Cabinet est d’avis que le Civil Service College est appelé à jouer un rôle important en ce sens. Il recommande aussi le vote du Public Service Bill qui tarderait à se faire. « Gouvernnma ale, gouvernnma vini, Bill res laem. »

Instruction verbale 

Il soutient que les fonctionnaires n’ont aucune instruction à prendre d’un ministre. Il explique que ce dernier, d’après la Constitution, est seulement habilité à donner des directives générales, mais il n’a pas le droit de s’ingérer dans le « day-to-day management ». « Si un fonctionnaire le fait, c’est soit par ignorance, soit sous pression ou encore parce qu’il agit de connivence », dit-il. 

Sateeaved Seebaluck fait aussi comprendre qu’il n’est pas d’accord avec l’excuse avancée par certains fonctionnaires qui disent faire l’objet de menaces de transfert ou de sanctions. « Si tous les officiers refusent, combien de sanctions un ministre pourra-t-il prendre ? » se demande-t-il.  

Débat parlementaire 

« Je ne vois pas ce que des débats parlementaires sur le rapport du PAC pourront rapporter », estime l’ancien secrétaire au Cabinet. Le plus important, selon lui, est la mise à exécution des recommandations du rapport de l’Audit et celui du PAC. Certains cas, dit-il, n’auraient même pas dû être traités à nouveau par ce comité, ayant déjà été étudiés par le bureau de l’Audit. 

Mesure de contrôle

L’ancien secrétaire au Cabinet est d’avis que les contrôles internes au sein des ministères et des départements doivent être renforcés en évaluant notamment l’efficacité des systèmes en place et en faisant des recommandations pour les améliorer. « Si cela était fait en amont, l’Audit n’aurait pas eu tout ce travail à faire », considère-t-il. Il estime que le PPO devrait mieux expliquer les directives qu’il émet aux officiers concernés afin de dissiper toute mauvaise interprétation.

Achat d’équipements médicaux - Reza Uteem : « Il y a eu une violation des procédures » 

Reza Uteem, président du PAC, était présent sur le plateau. Il s’est notamment appesanti sur les difficultés rencontrées par le comité. Selon lui, parmi les responsables des ministères interrogés, certains n’étaient pas en poste au moment des faits. Il y en a qui sont partis à la retraite. 

L’absence de documents entourant l’exercice d’acquisition d’équipements médicaux pendant la pandémie a aussi été décriée. « Tout avait été fait verbalement. Les documents que nous avons pu obtenir datent de la signature du contrat seulement, mais rien avant cette étape-là. C’est une violation des procédures », a conclu Reza Uteem.

 

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