Sateeaved Seebaluck : «Nous aurons des réunions avec les pays qui nous soutiendront»

Sateeaved Seebaluck explique comment la délégation mauricienne préparera les soumissions orales devant la Cour internationale de Justice sur le dossier des Chagos, du 3 au 6 septembre 2018. Des réunions avec les avocats, les représentants des Chagossiens et les pays amis figurent au programme des prochains jours.

Comment se passe la dernière journée avant le départ pour La Haye ? (NdlR : l’entretien a été réalisé mardi après-midi)
Nous sommes d’ores et déjà prêts. Une fois là-bas, nous aurons des réunions et des consultations avec nos avocats internationaux. Certaines choses devront être peaufinées à la dernière minute avec nos amis chagossiens. C’est pour cela que nous y allons plus tôt. Nous aurons aussi des réunions avec les pays qui nous soutiendront.

De quoi discuterez-vous avec ces pays ?
Chaque pays qui déposera sera libre de dire ce dont il voudra. Mais avec de tels dossiers, il peut s’agir de nuances subtiles. Nous voulons assurer qu’il n’y aura aucune contradiction dans ce que dira chacun. Nous n’avons nullement l’intention d’influencer ce qu’ils diront là-bas et nous partagerons des informations supplémentaires s’ils en ont besoin.

Quelle sera l’importance de l’Union africaine devant la Cour internationale de justice (CIJ) ?
Tout le monde a le même rôle, mais l’Union africaine, en tant que groupe avec les États membres des Nations-Unies, a été présente depuis le début. Elle a fait une première puis une seconde soumission. Et, désormais, il y aura la soumission orale. Le soutien de l’Union est très important pour nous.

La soumission orale consistera-t-elle à répéter ce que contiennent les soumissions écrites ?
En principe, les différentes parties impliquées vont étayer certains points qui ont été soumis par écrit. Mais, elles peuvent aussi apporter de nouveaux arguments. D’autres points peuvent être mis en exergue.

Les soumissions publiques seront-elles rendues publiques ?
Elles devraient l’être sur le site de la Cour internationale pendant ou après les soumissions orales.

Vous avez pu lire ce que tout le monde a déposé en écrit. Le contenu vous rend-t-il optimiste par rapport à l’avis que donnera la CIJ ?
Nous gardons les doigts croisés. Nous sommes prêts et nos arguments sont bons.

Quelle sera la marche à suivre si l’avis consultatif de la CIJ est favorable à Maurice ?
On ne peut spéculer à ce stade. Il faut attendre l’avis avant de décider de la marche à suivre. Cet avis comprendra toute une littérature qu’il faudra décortiquer. Nous devrons tout éplucher avec notre équipe d’avocats concernant toutes les implications.

La délégation de Maurice comprend Leseby Elysé, qui témoignera devant la CIJ sur la vie aux Chagos avant l’excision. Quelle sera son importance?
L’avis que nous avons demandé concerne l’achèvement d’un processus de décolonisation avec ses effets légaux sur le plan international et la possibilité que les Chagossiens retournent sur le lieu de leur naissance. Ils font partie de Maurice. Ces gens ont leur mot à dire. Il est important de leur donner la parole pour qu’ils puissent donner leur point de vue sur ces événements. Ils doivent pouvoir exprimer comment ils vivent cela.