Sarvesh Dosooye : «Certaines vidéos peuvent entraîner des dérapages»

Selon le psychologue Sarvesh Dosooye, ces contenus, souvent biaisés, peuvent manipuler les émotions et altérer la réalité. Leur impact, parfois déstabilisant, pose un risque majeur pour l'issue des élections et la confiance en la politique. D’après lui, chaque clip est soigneusement conçu dans un but précis. « Que ce soit pour divertir, irriter ou changer la perception d’un parti ou d’un candidat, chaque contenu est minutieusement choisi », explique-t-il. Cependant, cette sélection n'est pas toujours neutre. « Ces vidéos ne sont pas toujours objectives. Il est fréquent que des extraits soient sortis de leur contexte, altérant ainsi leur sens », souligne-t-il.

Il met en garde contre l’influence que ces vidéos peuvent avoir sur la perception des électeurs. « Tant que vous les consommez pour vous divertir, il n’y a pas de problème. Cependant, lorsque vous les prenez comme source principale d’information, cela devient dangereux. Une opinion doit être fondée sur des faits fiables. C’est ici que le ‘Critical Thinking’ devient crucial », affirme le psychologue. Ce dernier invite les électeurs à analyser les vidéos avec un esprit critique, afin de ne pas tomber dans le piège de la désinformation.

Une influence sur les élections

Le psychologue admet que l’impact de ces vidéos peut aller jusqu’à influencer le résultat des élections. « Si l’on considère qu’un seul vote peut faire basculer une élection, alors oui, ces vidéos peuvent jouer un rôle décisif », avance-t-il. L’effet cumulatif de la répétition est également un facteur déterminant. « Un mensonge répété suffisamment de fois peut finir par paraître vrai à certains, surtout lorsque les vidéos circulent massivement », explique-t-il. Cette répétition d’informations erronées peut modifier la perception de la réalité pour une partie de l’électorat, influençant ainsi leurs choix.

Réactions émotionnelles et risques de dérapages

Les vidéos politiques peuvent également provoquer des réactions émotionnelles chez les électeurs, un phénomène qui, selon Sarvesh Dosooye, peut être exploité pour manipuler les opinions. « Certaines personnes peuvent être profondément touchées par la manière dont un message est présenté », explique-t-il. Ce qui peut rendre certains individus plus vulnérables à la désinformation et à des réactions impulsives. « Cela peut même mener à des dérapages. Par exemple, quelqu’un qui croit fermement à une fausse information peut réagir de manière impulsive et causer des troubles », ajoute-t-il. C’est pourquoi il est essentiel de rester vigilant, en particulier en période électorale.

Perte de confiance en la politique

Ces vidéos ne modifient pas seulement les opinions électorales, elles peuvent aussi altérer la perception des institutions politiques. Sarvesh Dosooye note que de nombreux électeurs, en particulier les jeunes, expriment un sentiment de dégoût envers la politique à cause de la manière dont elle est représentée dans ces vidéos. « La bassesse ne cesse de se redéfinir chaque année, ce qui nourrit un cynisme croissant », dit-il. Pour lui, ces clips, au lieu de fournir des réponses, soulèvent souvent davantage de questions. « Parfois, l'objectif semble plus être de semer la confusion que d’informer véritablement », ajoute-t-il. Ce phénomène pourrait aggraver le désintérêt pour la politique, conduisant certains à se désengager non seulement de la sphère politique, mais aussi des questions nationales.

Comment réagir ?

Face à ce flot de contenus souvent biaisés, le psychologue rappelle que les électeurs ont les moyens de se protéger. Selon lui, « il est important de vérifier la source des vidéos avant de s’y fier ». Il recommande notamment de vérifier le profil de la personne ou de l’entité qui a posté la vidéo. « Souvent, il s’agit de faux profils créés récemment. Cela devrait éveiller des soupçons quant à l’authenticité et à l’objectivité du contenu », prévient-il. En somme, un regard critique et des vérifications simples peuvent aider les électeurs à éviter les pièges de la désinformation et à voter en toute connaissance de cause.