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Sarojini Naidoo, maitresse de cérémonie : «Ma voie est celle de la passion et de la communication»

Sarojini Naidoo dit avoir hérité son inclination pour la créativité de son père qui était sculpteur.

Les soirées karaoké quittent leur caractère uniquement festif pour se muer en compétition avec cadeaux à la clé et organisée dans le cadre d’un restaurant huppé. Celle organisée par Sarojini Naidoo, directrice de Triangulum Ltd, le vendredi 19 mai 2023 à Bagatelle poursuit le double objectif d’évènement culturel et d’activité compétitive.

La quadragénaire fait le bilan au lendemain de cette soirée karaoké qu’elle voulait différente. « Je suis très satisfaite par la première activité de ma société créée cette année. Certes, il y a toujours ‘room for improvement’ avec quelques détails à régler, mais on va y arriver », dit-elle.  Pour Sarojini Naidoo, le pari de se jeter à l’eau était important pour sa société, mais également pour elle, une communicatrice dans l’âme, comme elle se définit. Pourtant, elle a mis du temps à se ‘chercher’, sa licence en psychologie, obtenue par correspondance d’une université sud-africaine, de même que sa formation en Fashion et Design en France, en faisant foi. « Mais, je me suis rendue à l’évidence : je suis plus versée dans la communication, le leadership, l’engagement social, tout ce qui permet à mon sens créatif de s’exprimer », explique-t-elle. 

Inclination à la créativité

Originaire de Quartier militaire et l’ainée d’une fratrie de quatre enfants, elle dit avoir hérité son inclination pour la créativité de son père qui était sculpteur. Après le collège et sa formation en stylisme, elle a travaillé dans le département technologie de la CMT avant de suivre son époux à Madagascar, où le couple restera pendant huit années. « Moi-même j’ai un peu travaillé dans le textile à temps partiel pendant que je faisais des études à distance en Afrique du Sud. J’ai aussi commencé à créer des robes de mariée », indique-t-elle. De retour à Maurice, elle continue à confectionner de robes de mariée, mais peu de temps après, elle se recycle dans la pâtisserie de son cru. « Je ne trouvais pas les gâteaux que mes enfants voulaient, j’ai alors commencé à en créer notamment à partir de la pâte à sucre. J’ai ouvert une pâtisserie à Quatre-Bornes puis j’ai pris une stalle sur l’esplanade du Caudan. Mais, là aussi j’ai laissé tomber, ce n’était pas ma voie ni ma passion », fait-elle ressortir. Ce sera donc dans un autre registre qu’elle s’exercera : celui de maitresse de cérémonie. Pour y arriver, elle s’inscrit à l’Ace Speakers Toastmasters Club, en 2013, où elle rejoint plusieurs dizaines d’autres passionn(é)es qui animent évènements et fêtes.

L’initiation

« J’ai appris les bases de cette responsabilité qui est pour la vie. Il fallait apprendre comment retenir l’attention du public, comment l’amuser, mais aussi être vigilante aux détails tels que respecter l’horaire fixé pour le déroulement d’un évènement. Il s’agit de coordonner tous les aspects nécessaires pour faire d’un évènement une réussite », précise-t-elle. Pour l’initiation, elle se fera la main durant les évènements familiaux, dont les mariages, anniversaires et fêtes à thèmes. Mais, petit à petit, elle maitrisera si bien les ficelles du métier qu’elle finira par décrocher le titre de champion de la Division B qui réunit l’ile Maurice et Madagascar, et sera finaliste au District 74 International Contest.

Cette année, l’organisation du Karaoke Night Challenge lui a permis de montrer la somme des diverses expériences qu’elle a accumulées depuis qu’elle a commencé à travailler. « À Bagatelle, c’était une facette de Triangulum Ltd où je suis davantage dans des causes que je défends, l’autre facette est, elle, consacrée aux commandes, mais j’y mets la même passion et ardeurs dans les deux », nuance-t-elle. Comme elle ne court pas exclusivement après les profits, elle fait régulièrement du bénévolat dans des maisons de retraite, car, dit-elle, elle adore passer du temps avec des personnes âgées, qui sont les piliers de notre société et avec qui on a tant de choses à apprendre. 

Soucieuse de maintenir la dynamique créée après la soirée karaoké, Triangulum Ltd projette d’organiser en juillet prochain un évènement qui ambitionne de valoriser la femme mauricienne. « C’est une autre cause qui me tient à cœur. Il faut juste créer des situations pour que certaines femmes sortent de l’ombre et montrent leurs potentiels », dit-elle.

Kunal Maghoo, grand gagnant de la soirée

Kunal Maghoo, qui a obtenu le premier prix, est passionné  par la chanson et l'art de la scène depuis son enfance.
Kunal Maghoo, qui a obtenu le premier prix, est passionné par la chanson et l'art de la scène depuis son enfance.

Kunal Maghoo, âgé de 25 ans, a remporté la soirée en interprétant la chanson titre du film « Kal Ho Na Ho ». Sa performance a touché le cœur du public et du jury. Passionné par la chanson et l'art de la scène depuis son enfance, il est un grand fan de chanteurs tels que Sonu Nigam, Shreya Ghoshal, Udit Narayan et KK. Il est convaincu que la musique est un moyen de prendre confiance en soi et de s'améliorer en tant qu’être humain.

La seconde place est allée à Beena Boodhoo, autre accro de la musique de Bollywood et chanteuse karaoké de longue date, tout comme Prithivirajsingh Deonanan, qui est arrivé en 3e position.
La présence de l’accordéoniste virtuose Sogum Sookha a apporté une touche toute spéciale à la soirée avec un morceau de Mukesh des années 60.

Sharvan Boyjoonauth, chanteur classique et jury :  « J’ai pris très au sérieux ce concours de karaoké »

Le chanteur carnatique Sharvan Boyjoonauth a évalué les participants sur les notes ‘techniques’.
Le chanteur carnatique Sharvan Boyjoonauth a évalué les participants sur les notes ‘techniques’.

C’est le maître du chant carnatique mauricien, Sharvan Boyjoonauth qui a eu la responsabilité de jauger ‘techniquement’ les 11 finalistes de tout âge et qui ont voulu s’illustrer chacun dans son registre préféré. « C’est une première pour moi qui a l’habitude d’être jury dans des concours de chant classique. Mais comme partout, j’ai pris très au sérieux ce concours de karaoké parce que les participants s’y étaient préparés », explique-t-il

Le chanteur était chargé d'évaluer les participants selon des critères techniques, tandis que le public les notait en se basant sur d'autres aspects. « Certains finalistes ont mis la barre haute avec des morceaux difficiles, d’autres ne s’étaient pas préparés suffisamment, alors qu’une minorité n’avait pas le niveau. J’avais à vérifier les voix, les gammes, le jeu au micro, entre autres. J’ai mis de la rigueur dans mes notes même si ça a été un jeu, car, il fallait tout faire pour éviter des accusations de favoritisme », indique-t-il.

 

 

 

 

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