Permettre aux femmes de s'exprimer tant par leur voix que par les tambours. Au rythme des ravanes, chaque percussion correspond à un battement de coeur, une libération, un vécu. Sarasvati Mallac, 29 ans, chanteuse, musicienne, auteure et compositrice est celle derrière les ateliers « Fam Tanbour » et « Lavwa Tanbour ».
Cette impression de renouer avec quelque chose de profond et d’ancien, qui prend racine dans le ventre lors de la prise de conscience des vibrations du tambour dans le corps. Des blessures qui guérissent, des blocages qui se délient... C'est en prenant conscience de tout cela que Sarasvati Mallac a décidé de mettre en place des ateliers autour de la percussion. Pour cela, rien de mieux qu'un instrument traditionnel pour transcrire les maux en mots : la ravane.
Sarasvati Mallac est membre du groupe Patyatann. Elle joue de l'erhu, de la ravane et du mridangam. « Depuis petite, j'évolue dans l’univers des mantras que j’apprends dans les temples. La musique a toujours été, pour moi, un outil pour prier, méditer et me connecter », confie-t-elle. En 2010, après une réflexion menée autour de la place de la femme sur la scène musicale mauricienne, elle apprend à jouer de la ravane avec Daniella Bastien. De cela prendra forme un groupe de femmes jouant à la ravane. Une expérience qui l'a conduite deux ans plus tard à la création du groupe Patyatann, un projet célébrant la diversité culturelle de l'île Maurice.
Sarasvati se voit aussi évoluer auprès d’autres artistes, et participe en 2020 au projet « Confluences ». La jeune femme étudie, en parallèle, la sound therapy et lance l'année dernière, les ateliers « Lavwa Tanbour » et « Fam Tanbour ».
Au gré de ses expériences musicales, Saravasti apprend de nombreuses techniques et astuces concernant l’échauffement du corps et de la voix, le travail du souffle, de la posture et de la concentration. « Tout ce qui permet de se sentir prêt et libre de s’exprimer avant un concert, un concours ou un recording. Je m'intéressais aussi de plus en plus à l’aspect thérapeutique de la musique ».
Lorsqu'elle débute sa collaboration avec le percussionniste Norbert Planel en 2018, elle développe une passion pour l'improvisation. « Quand j'improvise, je me sens pleinement ancrée dans l’instant présent, connectée et ressourcée. Nous avons débuté ainsi les premiers ateliers de lâcher prise à travers le son et le rythme ».
En 2019, Sarasvati raconte avoir animé une session à l'occasion d'un enterrement de vie de jeune fille. « J'en suis ressortie étonnée par l'énergie si puissante et régénératrice de cette session. Ce qui m’encourage à reprendre mes lectures sur le lien profond entre le tambour et la femme. L'idée de créer des ateliers d’expression musicale spécialement pour les femmes prend alors forme », explique-t-elle.
Outre l'atelier mixte « Lavwa Tanbour », l'atelier « Fam Tanbour » prend vie afin d'offrir l'opportunité aux femmes de se reconnecter à cet instrument traditionnel tout en partageant son histoire et ses vertus. « J'ai aussi à cœur de créer un espace pour qu’elles puissent s’exprimer librement, pleinement, tout en explorant leur plein potentiel féminin, entre créativité et intuition. Beaucoup me disent qu’elles s’autorisent davantage à s'exprimer dans un espace où les hommes ne sont pas présents. Elles osent essayer et le résultat est vraiment impressionnant », souligne Sarasvati, d'où son choix d'un atelier pour les femmes. Les partages sont à chaque fois uniques et musicalement magnifiques, alors que beaucoup n’ont jamais chanté ou joué de la ravane auparavant.
D'un point de vue artistique, Sarasvati travaille sur un nouvel album avec Patyatann et fera le plein d’ateliers pour des écoles et des entreprises. Son objectif : sensibiliser un maximum de personnes afin qu'elles s'autorisent à s’exprimer à travers la musique, de façon ludique, intuitive et créative.
Fam tanbour : s'exprimer à travers la ravane
Chaque vibration de la ravane résonne dans le cœur des femmes. « Une Fam Tanbour est tout simplement une femme qui s’autorise à vibrer dans sa vraie nature et à s’exprimer pleinement. Le choix du nom de cet atelier vient d’un livre, dont l’auteure a toujours été une grande inspiration pour moi : « La Femme Tambour », de Layne Redmond.
« Layne était une grande percussionniste américaine que je suivais pour apprendre à jouer d'autres frappes sur la ravane, car elle jouait aussi du framedrum. C’est par la suite que je découvre son livre, qui retrace toute une période de véritable rayonnement du féminin mais aussi l’histoire du tambour : un instrument qui était à l’origine joué principalement par des femmes ».
Dans ces ateliers, Sarasvati invite les participants à s’exprimer pleinement à travers deux outils : la voix et les tambours. Deux instruments très accessibles utilisés en Sound Therapy pour leur puissance vibratoire. « Prenant en compte que chaque partie de notre corps vibre à une fréquence spécifique, il est possible de venir stimuler ces fréquences au travers de ces instruments pour y rétablir une vibration saine ». Selon la musicienne, le tambour et la voix sont deux outils complémentaires : le tambour est l’instrument qui nous ancre dans notre réalité corporelle, et la voix, le moyen de retranscrire notre état d'esprit et de libérer les émotions. L’association des deux permet de cultiver un équilibre entre le corps et l’esprit.
L'atelier, validé par plusieurs thérapeutes, a également eu un résultat très positif sur les personnes plus vulnérables.
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