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Santé publique : une planification rigoureuse et la responsabilité collective  nécessaires

Plusieurs dysfonctionnements ont été relevés dans des hôpitaux cette année.

Le système de santé publique révèle des lacunes alarmantes, allant du manque de médicaments à l’hygiène défaillante. Le Dr Bhooshun Ramtohul souligne la nécessité d’une planification rigoureuse pour remédier à ces problèmes et appelle à une responsabilité partagée à tous les niveaux.
 
Le manque récurrent de médicaments, les dossiers des patients qui sont égarés, les longues files d’attente et le manque de personnel, entre autres, n’étaient finalement que le sommet de l’iceberg du mal qui ronge le service de santé publique. La découverte de produits alimentaires expirés, les punaises et autres insectes qui pullulent dans certains hôpitaux, ainsi que les pigeons dans la cuisine de l’hôpital Victoria ont mis en lumière d’autres manquements.

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Failles

Ainsi, derrière les belles façades de certains établissements hospitaliers et la modernisation de divers services, se cachent un laisser-aller et une absence évidente de supervision. Cependant, l’administration des hôpitaux ne saurait être tenue responsable de tous les maux. Certains patients et membres du public utilisent mal des biens de l’État mis à leur disposition. Les toilettes et les salles de bains des établissements par exemple. Certains patients se sont plaints des draps sales. Pour sa part, une infirmière de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo fait observer que certains patients repartent chez eux avec les taies d’oreillers et l’oreiller mis à disposition lors de leur séjour.

Mais pour le Dr Bhooshun Ramtohul, président de l’association des consultants en charge, aucun manquement, aucune insuffisance et aucune insalubrité ne peut être toléré dans le service de santé public. Selon lui, s’il y a un manquement, une personne doit être responsable de cette situation. Il explique que s’il manque des médicaments dans les pharmacies des hôpitaux, c’est qu’il y a une mauvaise planification.

L’insuffisance pas tolérée

Bien que des manquements puissent survenir de temps à autre, ils ne doivent pas être récurrents, insiste-t-il. « Si chacun assume sa part de responsabilité, il ne devrait jamais y avoir de manquements, que ce soit au niveau de l’hygiène, de l’approvisionnement des médicaments ou de n’importe quel service », indique-t-il.

Le Dr B. Ramtohul fait remarquer également que les manquements ne devraient pas être artificiels non plus afin de profiter à certains. Il cite l’exemple de l’approvisionnement des médicaments directement sur le marché local par les hôpitaux. Selon lui, s’il y a des connivences à ce niveau, c’est irresponsable de la part de ceux qui s’adonnent à cette pratique. Il met l’accent sur la responsabilité de tout un chacun, afin d’assurer le bon fonctionnement du système. 

Manque de planification

Pour lui, il ne devrait jamais manquer de personnel, s’il y a une bonne planification au niveau des ressources humaines. « Quand on note qu’il y a un manque de personnel dans un département, il est impératif d’avertir le management, afin que des mesures puissent être prises à cet effet. » Le Dr B. Ramtohul s’interroge sur le rôle des Director Health Services.

Le ministère de la Santé mise actuellement sur la décentralisation des services avec des spécialistes dans les centres de santé. C’est afin de décongestionner les hôpitaux régionaux. Mais pour lui, c’est encore un manque de planification pour que le système puisse fonctionner convenablement. « On veut faire beaucoup de choses, mais on ne planifie pas suffisamment en ce qui concerne le personnel qui doit être déployé », dit-il. Selon lui, la décentralisation engendre un vide.

Responsabilité collégiale 

« Il est bon d’apporter des améliorations et de proposer un service de santé de proximité, mais une bonne planification reste le maître mot, afin que le système puisse fonctionner adéquatement. » Cette planification commence par le recrutement et la formation du personnel avant de proposer de nouveaux services. Car le manque de personnel à divers niveaux pèse lourd sur ceux qui doivent faire des heures supplémentaires. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la qualité du service offert, fait-il remarquer. Pour lui, la pression que doivent subir ceux qui travaillent favorise l’absentéisme du personnel.

En ce qui concerne l’hygiène dans les hôpitaux, il explique que le Regional Health Service Administrator a un grand rôle à jouer pour s’assurer de la salubrité des divers établissements de santé. Les Ward Manager doivent, eux aussi, veiller à la propreté, au niveau des salles. 

Le public doit faire un bon usage des biens, des équipements, des toilettes et des infrastructures mis à leur disposition. Pour lui, bien qu’il y ait du personnel d’entretien, faire en sorte de respecter le matériel est mieux. Il plaide pour une meilleure supervision du service de nettoyage des toilettes et des salles de bain.

Meilleure gestion 

L’hygiène dans certains hôpitaux régionaux est pointée du doigt. Toutefois, le Dr Wassim Ballam, président de la Public Health Doctors Union, estime qu’il n’y a pas de gros problèmes à ce niveau. Les établissements sont globalement faciles à entretenir. Concernant le manque de médicaments, le Dr W. Ballam est d’avis qu’il faudrait mettre en place des comités pour étudier la question et trouver des solutions.

Pour lui, les récentes pénuries de médicaments pour le traitement de la grippe seraient dues à une hausse du nombre de cas cette année. Il est d’avis qu’il est possible d’en commander un peu plus lors des prochains approvisionnements afin d’éviter tout manquement. Il fait aussi remarquer que parfois l’importateur n’a rien à voir avec la pénurie et que le problème est du côté des fournisseurs.
 

 

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