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Santé publique : les COVID-19 Wards débordés

Les malades affluent en grand nombre vers les hôpitaux, alors que le personnel tente de tout gérer.

Depuis la fermeture des centres de traitement (hôtels), les patients sont redirigés vers l’isolement à domicile ou dans les unités spécialisées des hôpitaux. Avec ce flux additionnel et le nombre de décès enregistrés chaque jour, des ajustements sont apportés.

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Admissions et décès au quotidien. Du lundi 25 octobre au dimanche 31 octobre, 689 cas de contamination ont été enregistrés. De ce nombre, 50 personnes ont été admises à l’hôpital ENT. Sans compter les admissions dans les cinq hôpitaux régionaux et à l’hôpital Brown-Séquard. Les représentants des membres du personnel soignant affirment que les patients ne cessent d’affluer vers les unités de soins spécialisés, les « COVID-19 Wards ». 

Toutefois, c’est leur métier de tenir le coup et de soigner les malades, expliquent médecins et infirmiers. Pour sa part, le ministère de la Santé est déjà prêt en cas de saturation des salles de traitement de la COVID-19.

« La saturation des hôpitaux n’est pas aussi inquiétante que celle des membres du personnel ». C’est la réflexion de l’ancien directeur de Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur. Selon lui, il faudrait étoffer le personnel, car avec la fatigue, « les risques d’erreurs deviennent plus importants ». « La tendance indique que nous nous dirigeons vers une hausse du taux de contamination. Il faut un plan. Je me demande si les salles d’admission possèdent des mini-unités de soins intensifs et suffisamment de gens pour y travailler », dira le Dr Gujadhur.

Heures supplémentaires 

Depuis mi-juillet, les hôtels, convertis en centres de traitement, reprennent leurs activités initiales. À partir du 1er octobre, il n’y a plus eu de centres de ce genre. Des salles ont été aménagées dans six hôpitaux du pays : Victoria, Sir Seewoosagur Ramgoolam, Dr A. G. Jeetoo, Jawaharlal Nehru, Bruno Cheong et Brown-Séquard. Chaque hôpital compte deux salles, une pour les femmes et une autre pour les hommes. Chaque salle compte environ 30 lits.

Le Dr Vinesh Sewsurn, président de la Mauritius Health Officers Association (MHOA), brosse un tableau de la situation. Il explique que, depuis mars 2021, le nombre de cas n’a pas cessé d’augmenter et a commencé à prendre une pente ascendante importante vers août. Cette situation a des répercussions sur les membres du personnel soignant. Beaucoup d’entre eux sont testés positifs et placés en isolement. En sus, il faut du personnel en permanence dans les salles « COVID-19 ». Les responsables des hôpitaux doivent alors réagencer les effectifs. « Par manque de personnel et avec le nombre croissant de patients COVID-19, en sus des admissions pour d’autres maladies, les membres du personnel, tous grades confondus, font des heures supplémentaires régulièrement. Nous opérons dans un système ‘busy’ », affirme le Dr Sewsurn. Cependant, il soutient qu’il est « de leur devoir de prendre soin des malades ».

Contacté, un médecin de l’hôpital Victoria affirme qu’elle est saturée. Quand nous lui parlions, elle venait d’enchaîner 24 heures de service. Selon elle, il y a eu beaucoup d’admissions en une semaine. Ram Nowzadick, président de la Mauritius Nursing Association, la rejoint dans ses propos, mais affirme que « c’est la cessation des opérations des centres de traitement qui est à l’origine de cette situation ».

Ehsan Juman : « Mettons l’orgueil de côté… »

Le député Ehsan Juman, qui alerte le public sur les décès et le fonctionnement des hôpitaux depuis le début de la semaine dernière, affirme qu’il faut « épauler les membres du personnel soignant ». Il a adressé une lettre au Premier ministre, lui demandant « d’étoffer le personnel des hôpitaux et, si possible, d’embaucher infirmiers et médecins qui sont déjà à la retraite ». Selon lui, les cliniques privées peuvent être mises à contribution.

« Il faut rehausser la vigilance, car il y a un relâchement dans la société. Cela nous conduit droit vers un éclatement du nombre de cas. Les hôpitaux seront saturés et les gens mourront par dizaines chaque jour si cela continue. Je demande au gouvernement de revoir la scolarité des enfants, car la situation est à risque », affirme le député travailliste. D’ajouter qu’il faut que le gouvernement mette sur pied un comité parlementaire regroupant ceux qui veulent aider le pays, « peu importe la couleur politique ». « Mettons l’orgueil de côté, il faut sauver le pays », estime Ehsan Juman.

 

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