Les semaines se suivent et se ressemblent pour les pharmaciens du privé en raison d’un manque de plusieurs médicaments. Selon eux, plus d’une centaine de produits sont difficiles à trouver.
Son fils ayant contracté la grippe il y a quelques jours, Kevin a eu toutes les peines du monde pour obtenir les médicaments de référence prescrits par le pédiatre. Après avoir fait le tour de quatre pharmacies à Rose-Hill, il a dû se rabattre finalement sur des médicaments génériques, conseillés par le pharmacien dans une cinquième officine. Les produits que ce père de famille cherchait étaient en rupture de stock.
Cette situation est loin d’être anodine, avons-nous appris auprès de diverses pharmacies. C’est ce que confirment Chetan Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM), et Siddique Khodabocus, de l’Association des petits et moyens importateurs de médicaments. « Il n’y a que l’importation parallèle qui pourrait contribuer à résoudre le problème », affirme ce dernier.
Selon lui, en brisant le monopole sur l’importation des médicaments de première nécessité, les consommateurs ne devraient plus subir la rupture de médicaments qui est devenue un problème récurrent et qui s’est accentué depuis la pandémie de la COVID-19, fait ressortir Siddique Khodabocus.
Importation parallèle
Il explique que Maurice étant un petit marché, certains exportateurs privilégient les marchés où il y a une plus grande demande. « C’est la raison pour laquelle il faudrait faire davantage de place aux médicaments génériques selon un quota défini et ouvrir le marché à travers l’importation parallèle pour diversifier les sources d’approvisionnement », explique Siddique Khodabocus.
Chetan Dookun abonde dans le même sens et lance un appel au Pharmacy Board pour autoriser l’importation parallèle. « Ce serait un soulagement tant pour les pharmaciens que pour les consommateurs », selon le président de la PAM. Il ajoute que c’est le devoir des autorités de s’assurer que les patients disposent des médicaments dont ils ont besoin pour leurs traitements. Il déplore qu’en ce moment, « les pharmacies bénéficient de leurs produits par quota, ce qui représente un manque à gagner en cas de non disponibilité ».
Médicaments pédiatriques
Parmi les produits qui sont en rupture de stock, on trouve les antitussifs pour enfants ainsi que divers autres médicaments pédiatriques contre la fièvre, par exemple. De même, les médicaments antigrippaux pour adultes à base de paracétamol font défaut, déplore le pharmacien Arshad Saroar. Selon lui, cette situation pose problème aux pharmaciens et aux patients. « C’est navrant », dit-il.
Si dans certains cas, des alternatives ou des médicaments génériques existent, ce n’est pas toujours le cas pour d’autres produits, font remarquer Siddique Khodabocus et Arshad Saroar. Ces produits risquent également de faire défaut à un moment ou à un autre.
Le président de l’Association des petits et moyens importateurs de médicaments souligne également que même si les médicaments génériques sont aussi efficaces que les médicaments de référence, certains patients rechignent à les utiliser. Pour d’autres, ils parviennent mieux à gérer leur maladie en utilisant leurs médicaments habituels plutôt que des génériques.
Les intervenants sont incapables de dire combien de temps cette situation, qui échappe à leur contrôle, va durer. Ils espèrent qu’une solution sera rapidement trouvée pour remédier à cette situation. Selon eux, l’une des solutions est l’importation parallèle.
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