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Santé publique : hausse alarmante du taux de mortalité infantile

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Une circulaire émanant du ministère de la Santé fait état d’une hausse alarmante du taux de mortalité infantile dans les hôpitaux publics. Des directives précises ont ainsi été données pour un meilleur suivi des cas. Les cas difficiles doivent, pour leur part, être référés au consultant en charge.

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Le taux de mortalité infantile connaît une hausse depuis ces dernières années. De 11,6 en 2016, il est passé à 13,8 en 2018 selon les chiffres de Statistics Mauritius. La tendance semble toujours être à la hausse cette année à en croire la circulaire du ministère de la Santé adressée à tous les hôpitaux publics il y a quelques jours avec pour en-tête « Increase cases of death of newborns ». Cette situation est considérée comme « alarming » et référence est faite à un cas en particulier survenu à l’hôpital Victoria.

La circulaire fait ainsi mention de plusieurs directives que les services concernés devront respecter sous peine d’être sanctionnés. Parmi il y a le « proper monitoring and recording in real time of fetal heart and progress of labor in the Partogram ». Ajouté à cela, « obstetrics cases which are high risk or those with bad obstetrics history should be discussed with Consultant in charge ».

Grossesse précoce, alcoolisme, tabagisme...

Mortalité infantile

Si certains préfèrent relativiser sur les chiffres, car ils donnent un aperçu de la situation globale sans prendre en considération le nombre de naissances par établissement, d’autres admettent qu’il y a un problème.
Une pédiatre qui exerce dans le service public explique, sous le couvert de l’anonymat, que les causes de mortalité infantile sont nombreuses. Parmi, il y a la grossesse précoce, des femmes enceintes qui ne suivent pas correctement leurs traitements ou encore la consommation d’alcool et du tabac pendant la grossesse. Il y a aussi certaines maladies qui surviennent pendant la grossesse comme le diabète gestationnel et l’hypertension.

Un avis que partage également un gynécologue qui exerce lui aussi dans le service public. Mais il souligne que des complications peuvent survenir durant la grossesse ou au moment de l’accouchement. Le diabète de grossesse et l’hypertension sont des facteurs de risque pour des naissances prématurées. Ce qui peut aussi engendrer une mortalité infantile, dit-il. Pour la pédiatre, avoir une Neonatal Intensive Care Unit (NICU) dans chaque établissement hospitalier est un atout pour prévenir les cas de mortalité infantile.

Une source du côté du ministère de la Santé fait aussi ressortir que les chiffres doivent être décortiqués pour mieux comprendre cette « tendance à la hausse » du taux de mortalité.

Selon notre interlocuteur, il arrive que certains cas, initialement traités dans les cliniques privées, soient référés au service public. Et en cas de décès, cela est comptabilisé dans les chiffres de l’établissement du public et non dans celui du privé. C’est ce que note une infirmière exerçant à l’hôpital Victoria.

Pour elle, le nombre de naissances par hôpital doit également être pris en considération et ainsi comparer le taux de mortalité par établissement. Cela en réaction au cas particulier auquel fait référence la circulaire du ministère.

Le gynécologue que nous avons contacté est aussi d’avis que les spécialistes qui sont de garde devraient rester à l’hôpital au lieu d’être chez eux. Ce qui ferait un gain de temps considérable lors d’un accouchement difficile. Selon lui, le privilège accordé aux spécialistes du service public afin qu’ils puissent aussi exercer dans le privé doit être aboli. Ils pourront ainsi mieux faire le suivi des patients à l’hôpital, estime-t-il.

Les chiffres
Selon le Health Statistics Report de 2017, c’est le district des Plaines Wilhems qui a enregistré le plus grand nombre de mortalité infantile avec 39 cas recensés. Il est suivi par Pamplemousses avec 23 cas et Rivière du Rempart 18. Viennent ensuite Port-Louis et Grand-Port avec 17 cas.

 

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