
Le chikungunya continue sa progression à Maurice. Les autorités sanitaires appellent à la vigilance face aux conditions climatiques propices à la prolifération des moustiques et à l’extension des foyers d’infection.
Publicité
Le nombre de cas de chikungunya est en hausse constante à Maurice, avec une moyenne quotidienne de 15 à 20 nouvelles infections, selon le Dr Fazil Khodabocus, directeur par intérim des services de santé.
Cette recrudescence est principalement attribuée aux récentes averses qui ont favorisé la prolifération des moustiques. De plus, en raison du changement climatique, la transition entre l’été et l’hiver tarde à s’installer. Ainsi, certaines régions restent chaudes et humides, des conditions idéales pour la multiplication des moustiques.
Du 15 mars au 13 mai, 322 cas locaux de chikungunya ont été recensés. À cela s’ajoutent 33 cas importés, portant le total à 355. Le nombre de cas actifs s’élevait à 73 au 13 mai. Concernant la dengue, 36 cas ont été rapportés à ce jour, mais aucun cas actif n’était enregistré à la même date.
La vigilance demeure essentielle dans le contexte climatique actuel, souligne le Dr Khodabocus. Il précise que les premiers foyers de chikungunya étaient localisés dans certaines régions de l’Ouest et du Nord. Toutefois, depuis le virus s’est propagé vers d’autres zones, notamment les Plaines-Wilhems et Port-Louis.
Le ministère de la Santé a renforcé les mesures de santé publique, en particulier à travers des campagnes de fumigation. « Pour chaque cas détecté, nous faisons en sorte d’isoler la maladie afin d’éviter sa propagation dans la localité ou d’autres régions », affirme le Dr Fazil Khodabocus. Il invite également la population à éliminer tout objet pouvant servir de gîte larvaire.
Les personnes souffrant de comorbidités, telles que le diabète ou les maladies cardiovasculaires, sont particulièrement vulnérables. Les femmes enceintes et les enfants en bas âge doivent aussi prendre des précautions. L’utilisation de répulsifs est fortement recommandée.
Bien que les virus de la dengue et du chikungunya soient transmis par le même type de moustique, aucun cas de double infection n’a été enregistré, même dans les régions touchées par les deux maladies. Le docteur rappelle que les complications varient selon le virus : la dengue peut être aggravée par l’infection à plusieurs sérotypes, tandis que le chikungunya peut provoquer des douleurs articulaires persistantes pendant des mois, voire des années.
Le Dr Shameem Jaumdally, virologue, note qu’il est rare qu’une personne soit infectée par les deux virus en même temps. « Cela peut survenir uniquement en cas de flambée importante des cas », précise-t-il. Selon les données épidémiologiques, la dengue est supposée plus transmissible que le chikungunya. Toutefois, dans les îles de l’océan Indien, le chikungunya a montré une capacité plus marquée à devenir épidémique. Aucune explication définitive n’a été établie, mais il avance une hypothèse : « Il est peut-être un peu plus facile pour le chikungunya d’infecter les moustiques que la dengue, ce qui expliquerait ces pics de cas plus fréquents ».
La grippe va s’intensifier avec l’arrivée de l’hiver
Douleurs musculaires, maux de tête, fièvre… tels sont les principaux symptômes de la grippe. Même si nous ne sommes qu’au début de l’hiver, une hausse des cas de grippe est déjà observable. D’après les chiffres des deux dernières semaines, 3 303 cas ont été recensés du 5 au 11 mai, contre 3 296 la semaine précédente, soit une légère augmentation. « Le nombre de cas est appelé à grimper dans les semaines à venir », prévient le médecin.
Le Dr Khodabocus encourage la population à profiter de la campagne de vaccination contre la grippe, actuellement disponible dans tous les hôpitaux régionaux. Il rappelle que le vaccin est particulièrement recommandé pour les enfants en bas âge (à partir de 6 mois), les personnes âgées, les femmes enceintes et celles souffrant de comorbidités. Ce vaccin protège contre les trois virus grippaux présentement en circulation : AH1N1, AH3N2 et B.
Parallèlement, d’autres virus comme la COVID-19, l’adénovirus, le virus respiratoire syncytial et le rhinovirus sont aussi actifs. Des cas de bronchite et de pneumonie ont d’ailleurs déjà nécessité des hospitalisations.
Face à cette situation, le médecin recommande le port du masque dans les endroits mal aérés, une bonne hygiène des mains, ainsi qu’une alimentation saine et équilibrée pour renforcer le système immunitaire.
La gastro-entérite sévit toujours
Du 5 au 11 mai, 1 492 cas de gastro-entérite ont été enregistrés, contre 1 326 au cours de la semaine précédente, explique le Dr Khodabocus. Cette situation est inhabituelle, et il recommande à la population de faire bouillir l’eau avant de la consommer, mais aussi de privilégier des aliments fraîchement préparés.
Il avise également le public de protéger les nourritures des insectes volants ou rampants. En outre, il faut faire attention aux produits qui peuvent facilement être avariés s’ils ne sont pas correctement entreposés, notamment au réfrigérateur pour les aliments les plus fragiles.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !