Santé : nouvelle pénurie de médicaments pédiatriques

Plusieurs grandes marques de médicaments pédiatriques sont en rupture de stock. Diverses raisons sont avancées pour expliquer cette situation. Parmi, le fait qu’un grand nombre d’enfants sont malades. Ce qui se traduit par une hausse de la demande pour ce type de produits.

Paracétamol, antibiotiques, sirop contre la toux ou le mal de gorge, médicaments contre les infections respiratoires... Ce sont autant de produits pharmaceutiques que les parents ont de plus en plus de mal à trouver dans les officines du privé depuis ces quelques mois. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation, selon les professionnels de santé que nous avons contactés.

« Tout le monde a été ‘enfermé’ en raison de la Covid-19, il est normal que les infections soient plus fréquentes maintenant que les masques sanitaires sont tombés », note le Dr Radhika Jagatsingh, pédiatre. Selon elle, il y a davantage de rencontres depuis l’allègement des restrictions sanitaires. Avec les infections virales qui circulent, c’est inévitable qu’il y a plus d’enfants et même des adultes qui sont malades. Cela d’autant plus que le port du masque sanitaire n’est plus obligatoire dans les lieux publics à l’exception des hôpitaux et divers services de santé.

Avec le nombre d’enfants souffrant de fièvre, de maux de gorge, de toux ou d’infections respiratoires, la demande pour les médicaments pédiatriques a ainsi doublé, voire triplé dans certains cas, affirme un importateur. Sous le couvert de l’anonymat, il explique que les produits qui sont les plus vendus sont le paracétamol, les antibiotiques, les sirops contre la toux ou le mal de gorge, les médicaments contre les infections respiratoires ou encore à base de cortisone. Cependant, ces produits ne sont pas faciles à trouver parfois. « Les parents se plaignent souvent de la non-disponibilité de certains médicaments et nous avons souvent des ordonnances qui sont retournées, car ils sont habitués au nom des produits et pas à la molécule. Ils se sentent ainsi perdus quand ils n’arrivent pas à trouver ce qu’ils recherchent ou ce qui est inscrit sur la prescription », explique la pédiatre Radhika Jagatsingh.

Afin d’aider les parents de ses patients, elle a pris l’habitude depuis quelque temps d’inscrire à la fois le nom du médicament et le nom du composé chimique afin qu’ils puissent chercher un alternatif. « Je pense que c’est nécessaire jusqu’à une stabilisation de la situation concernant l’approvisionnement des médicaments », dit-elle. Le Dr Jagatsingh plaide également pour l’éducation des parents afin qu’ils ne restent pas figés sur une marque de médicament et songent à accepter les produits génériques.

Le Dr Mansoor Takun a lui opté pour une autre solution. Il vérifie régulièrement les médicaments qui sont disponibles auprès des pharmacies proches de ses cabinets de consultation. Même si cela n’est pas évident pour lui, cela l’aide dans ses prescriptions. Il doit malgré tout faire face à différentes contraintes s’il n’y a pas d’alternatif. Selon lui, certains parents doivent visiter plusieurs pharmacies avant de trouver les médicaments dont ils ont besoin.