Les médecins, dentistes et infirmiers devront bientôt se conformer à de nouveaux règlements. En effet, des « Clinical Guidelines » seront élaborées pour remplacer le « Code of Practice ». Elles ont pour but d’harmoniser les procédures et les traitements, que ce soit dans le secteur public ou privé.
Le Medical Council, le Dental Council et le Nursing Council ont été conviés à élaborer des « Clinical Guidelines » spécifiques à leur domaine, que leurs membres devront suivre scrupuleusement. C’est ce qui a été décidé lors de la réunion entre les responsables de ces différents conseils et le ministre de la Santé, le jeudi 10 août dernier.
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Ces « Clinical Guidelines » prendront le relais des « Code of Practice » et ont pour but d’harmoniser les procédures et les traitements, que ce soit dans le secteur public ou privé. Ces changements interviennent à la suite des récentes modifications apportées aux règlements des professions concernées, dans le cadre du Finance (Miscellaneous Provisions) Bill (No. XI of 2023), adopté en juillet dernier.
Ainsi, les différents conseils se trouvent face à une tâche ardue : rédiger les « Clinical Guidelines » de manière à ce qu’elles deviennent le protocole standard applicable pour les professionnels de santé dans leurs domaines respectifs, en vue d’uniformiser les procédures et les traitements, quels que soient les milieux, publics ou privés. Cependant, leur mise en œuvre ne serait pas immédiate, soutiennent les professionnels de santé concernés.
« Dans le domaine des infirmiers, il existe environ 140 procédures. Nous devons élaborer des ‘Guidelines’ standardisées de A à Z pour chacune d’elles », a expliqué Dhunrajsing Persand, le Registrar du Nursing Council (NC). Cette démarche vise à établir des références fiables, tant pour les infirmiers exerçant dans le secteur public que privé. Avant d’atteindre cet objectif, des réunions impliquant toutes les parties prenantes devront avoir lieu, afin que chacun puisse contribuer et que l’accord soit obtenu concernant les nouvelles dispositions à mettre en place, a-t-il souligné.
Force de loi
Le NC a également l’intention de se référer aux pratiques étrangères et de les adapter au contexte mauricien, comme l’a expliqué Dhunrajsing Persand. L’objectif est que chaque infirmier puisse offrir les mêmes soins de qualité aux patients, et ce, quelle que soit sa spécialité : médicale, chirurgicale, gynécologique ou pédiatrique. « Nous avons un travail considérable devant nous, qui prendra du temps. Nous allons procéder étape par étape. Toutes les procédures seront regroupées dans un document que nous rendrons public », a affirmé notre interlocuteur.
Le Dr Yaarthi Devi Soopal-Lutchmun, présidente du Medical Council (MC), a fait ressortir que c’est la première fois que de telles « Guidelines » seront établies et mises en pratique. Cela pourrait servir en cas d’allégations de négligence médicale, selon elle. « Tous les médecins devront se conformer à ces règlements, qui auront force de loi une fois qu’ils seront mis en œuvre. Tous devront exercer selon les normes établies pour le traitement des diverses maladies », a-t-elle déclaré. La présidente du MC a également mis en avant qu’il y aura des « Clinical Guidelines » pour chaque maladie, ce qui représente une première à Maurice.
Malgré le travail considérable à accomplir pour mettre en place ces directives, la présidente du MC a noté qu’il y a encore beaucoup à faire avant leur application effective. « La préparation même des ‘Guidelines’ représente une tâche majeure en soi. Nous devons initier des comités et déterminer qui travaillera sur quoi, étant donné les différentes disciplines, spécialités et affectations. Des équipes devront être formées pour travailler sur chaque aspect », a-t-elle ajouté. « Le ministère de la Santé a déjà commencé à sensibiliser ses médecins à la préparation des ‘Guidelines’, mais cela n’avait pas force de loi. Nous devons maintenant collaborer avec le ministère et ses médecins pour évaluer ce qui a déjà été mis en place et dresser un état des lieux du travail restant à accomplir », a-t-elle expliqué.
Selon le Dr Yaarthi Devi Soopal-Lutchmun et Dhunrajsing Persand, avec ces nouvelles directives, il sera plus facile de prendre des sanctions à l’encontre d’un professionnel de santé, car les procédures clairement énoncées seront examinées en détail et les erreurs seront plus facilement détectées. Ces nouvelles directives seront aussi dans l’intérêt tant des professionnels de santé que des patients, selon eux.
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