Les conditions de travail des pharmaciens s’amélioreront-elles cette année ? C’est en tout cas ce que souhaite Siddique Khodaboccus, président de l’Union of Pharmacists. Il rencontrera les instances concernées à cette fin. « Outre la disparité des salaires entre pharmaciens du service public et ceux du privé, les conditions de travail des pharmaciens sont en dessous de leurs qualifications », soutient-il.
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D’où son engagement à œuvrer pour un salaire plus juste. Il avait déjà émis l’idée que les pharmaciens soient rémunérés pour services rendus (NdlR : Dispensing Fees en vigueur dans plusieurs pays) , comme c’est le cas pour les médecins percevant des honoraires pour chaque consultation. « Les pharmaciens offrent un service professionnel aux clients et prodiguent des conseils. Ils doivent être rémunérés pour cela », insiste-t-il. Il compte rencontrer le ministre du Travail et celui de la Santé pour leur exposer son point de vue.
Sur les conditions de travail, il rappelle que les pharmaciens doivent assurer une présence permanente, parfois de 7 heures à 19 heures. « Ce n’est pas normal qu’un pharmacien travaille douze heures d’affilée et dépasse les 45 heures de travail hebdomadaires pour un salaire de Rs 20 000 à Rs 25 000. » Siddique Khodaboccus suggère l’adoption d’un Remuneration Order pour les pharmaciens, notamment pour régler les problèmes de congés et les absences pour maladie.
« De tous les professionnels, les pharmaciens sont les plus mal lotis », dit une pharmacienne propriétaire d’une officine. Elle dénonce toutefois des abus. « Certains viennent travailler ou s’absentent quand ils le veulent. Quand on affirme qu’il faut revoir leur salaire à la hausse, je ris. Comment travailler dans de telles conditions ? »
«Marché saturé»
Elle concède toutefois que certains propriétaires d’officines qui ne sont pas pharmaciens « exploitent » leurs employés qui ont, eux, fait des études dans le domaine. Ces derniers, poursuit-elle, « travaillent au-delà des 45 heures par semaine. En l’absence de grille salariale, c’est la loi de la jungle ».
Un pharmacien, témoignant sous le couvert de l’anonymat, constate que certains pharmaciens acceptent des conditions de travail aussi difficiles pour ne pas rester au chômage : « Le marché est pratiquement saturé. Si on n’est pas exigeant au niveau du salaire, on est sûr d’être embauché. » Il suggère lui aussi qu’on rémunère un pharmacien en fonction du service prodigué. Mais cette mesure sera-t-elle comprise par la clientèle ? « Certains poireautent des heures dans les cabinets de professionnels de santé. Pourquoi refuser de payer des honoraires à un pharmacien ? »
Sollicitée, l’Association des propriétaires de pharmacies n’a pas souhaité commenter les conditions de travail des pharmaciens.
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