L’amendement apporté par le ministère du Commerce, avec le contrôle des revenus des pharmaciens qu’il veut exercer, formalise la vente de médicaments au détail. Les pharmaciens sollicitent une rencontre avec le ministre du Commerce.
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Bien que n’étant pas éthique, la vente au détail des médicaments est une pratique courante à Maurice depuis des lustres. C’est pour cela que Siddique Khodabocus considère que la démarche du ministère du Commerce va à l’encontre du rôle et du devoir de la Consumer Protection Unit (CPU) qui opère sous l’égide de ce ministère. Cela alors que le rôle de la CPU est de veiller à la protection des consommateurs dit-il.
Cet amendement a été apporté, car certains pharmaciens vendaient les produits au détail à un prix plus élevé. Ainsi avec les changements intervenus, ils ont l’obligation d’indiquer le prix au détail. Ce qui laisse les pharmaciens dubitatifs, car cela vient formaliser une pratique qui n’est « pas éthique »,fait comprendre le président des pharmaciens.
Pour lui, si d’un côté le Registration Fee introduit par le ministère de la Santé favorise la traçabilité des médicaments, celui du Commerce n’est pas logique. « En vendant les médicaments au détail, les produits peuvent ne pas contenir le nom, la date de fabrication et de péremption, numéro du lot (batch number) et toutes les informations relatives au médicament comme la posologie », explique-t-il. Car en vendant au détail la boîte de médicament devient un « broken unit ». D’où l’incompréhension des pharmaciens concernant la démarche du Commerce.
Pour le président de l’UPM, une unité représente une boîte qui contient le médicament et c’est dessus que le ministère du Commerce leur demande d’apposer le prix. « Maurice étant ce qu’elle est, les pharmaciens ont privilégié l’accès aux soins en allant vers la vente de comprimés au détail ».
Les pharmaciens le font afin d’accorder plus facilités aux clients. Même si cela implique des frais supplémentaires pour eux et leur prend plus de temps pour servir un client.
Selon Siddique Khodabocus, le prix au détail que les pharmaciens proposent à leurs clients n’est pas exagéré, car c’est le prix de la boîte divisé par le nombre de médicaments. Le prix est par la suite arrondi au besoin. Par exemple, si un prix est à Rs 1,27 il est arrondi à Rs 1,30. « Il n’y a pas d’exagération dans ce que nous faisons d’autant plus qu’à Maurice le mark up est parmi les plus bas en comparaison à d’autres pays », affirme-t-il.
La Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM) et l’Union des pharmaciens de Maurice (UPM) veulent rencontrer le ministre du Commerce Ashit Kumar Gungah, afin de savoir si la vente de comprimés au détail se poursuivra. Selon Siddique Khodabocus, les propositions soumises au Commerce n’ont pas été retenues.
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