Paracétamol, médicaments pour gérer l’hypertension artérielle ou l’asthme ainsi que des sirops contre la toux ou suppositoires pour faire baisser la fièvre sont difficile à trouver, selon certains patients. Il n’y a pas de véritable pénurie, arguent des importateurs.
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Philippe affirme qu’il a dû visiter plusieurs pharmacies des hautes Plaines-Wilhems pour trouver des médicaments pour son jeune enfant qui était fiévreux. Kevin est inquiet parce qu’il n’arrive pas à trouver les cachets qu’il utilise habituellement pour contrôler son hypertension artérielle. Yassin a, lui, demandé conseil à son pharmacien pour savoir si le médicament qu’il utilise pour traiter son problème cardiaque peut encore être consommé alors qu’il est arrivé à expiration.
Il ne se passe pas une semaine sans que patients et pharmaciens font état d’une « pénurie » de certains médicaments. Plusieurs raisons sont alors avancées pour tenter d’expliquer cette situation. Parmi, la difficulté de certains importateurs locaux à s’approvisionner auprès de leurs fournisseurs habituels. Ces derniers auraient eux-mêmes du mal à assurer une bonne production en raison du manque de matières premières.
La libéralisation de l’importation parallèle des produits pharmaceutiques est alors évoquée et est présentée comme la seule alternative pour régler le problème. C’est ce que pense Siddique Khodabocus, président de l’association des petits et moyens importateurs de produits pharmaceutiques. Il envisage d’alerter l’opinion publique pour faire part de cette situation.
La situation est compliquée pour les officines, ajoute le pharmacien Arshad Saroar. Si dans certains cas, des médicaments génériques peuvent être proposés aux patients, dans d’autres, il n’y a pas d’alternatif. Il faut alors proposer un autre protocole de traitement, soutient-il.
Comme l’avait suggéré l’ancien ministre de la Santé Anil Gayan, les pays de la région de l’océan Indien devraient s’unir afin de placer leur commande de médicaments en commun. Ce, afin de bénéficier de faveurs des pays exportateurs à travers l’importation d’un plus gros volume de produits. « Maurice étant un petit marché, les fabricants peuvent délaisser le pays et viser les gros marchés », estime-t-il.
Les pharmacies éprouvent d’énormes difficultés, car elles n’arrivent pas à augmenter leur chiffre d’affaires. Cela, dû au fait qu’elles ne vendent pas suffisamment de produits en raison de la « pénurie ». Même si l’importation parallèle semble être un moyen pour contrecarrer cette situation, il voit mal comment cela pourra être implémenté. En effet, ceux qui détiennent une licence pour importer des produits de marque ne vont pas céder leur part de marché aussi facilement. C’est également au ministère de la Santé de trancher sur le sujet.
Un des gros fournisseurs de produits pharmaceutiques, qui n’a pas souhaité être cité, affirme n’avoir aucun problème pour que d’autres grossistes importent les mêmes produits. Mais il est d’avis que ce n’est pas la solution, car les médicaments doivent être de même qualité et respecter les mêmes critères de fabrication.
« Il n’y a pas de grosse rupture de médicaments », affirme un autre importateur sous le couvert de l’anonymat. Selon lui, certains veulent faire pression sur les autorités afin de pouvoir bénéficier de l’importation parallèle.
De nombreux cas d’infections virales notées chez les enfants
Fièvre, maux de tête ou encore infection de la gorge sont récurrents chez certains enfants depuis ces dernières semaines. Une situation qui interpelle les professionnels de la santé. Ces derniers appellent à la vigilance.
Plusieurs cas d’enfants présentant des symptômes presque similaires à la grippe sont notés dans les salles de consultation du privé. Cette situation interpelle les professionnels de la santé, car elle est atypique, avec des petits qui tombent de nouveau malade au bout de quelques semaines. C’est ce que notent les pédiatres Mansoor Takun et Vinita Poorun et le Dr Soobiraj Sok Appadu, responsable du New ENT Hospital.
« Il y a de nombreux enfants qui se présentent avec de la fièvre, un écoulement du nez, de la toux et quelquefois une bronchite. Dans certains cas, cela peut s’apparenter à de la grippe ou de la Covid-19. Mais les tests révèlent souvent qu’ils sont négatifs au coronavirus », note le Dr Poorun. Elle souligne cependant que 50 % des enfants qui présentent des symptômes de la Covid-19 ne sont pas forcément positifs. Mais le fait que les enfants tombent subitement malade et font des rechutes est inquiétant, dit-elle.
Le Dr Soobiraj Sok Appadu fait remarquer que les tests rapides peuvent donner lieu à de faux négatifs et qu’il faut un test PCR pour déterminer si une personne est effectivement positive ou négative à la Covid-19. Si un enfant est positif au coronavirus, il aura aussi de la diarrhée, des vomissements et la gorge sèche, en sus de la fièvre, un écoulement du nez et de la toux qui sont les symptômes typiques de la grippe, indique-t-il. Il attribue cette hausse de cas d’enfants malades au changement de saison, avec une circulation accrue de virus, mais aussi au relâchement des mesures barrières.
Ce qui interpelle également c’est que les enfants tombent de nouveau malade au bout de quelques semaines, ajoute le Dr Takun. Ces cas d’infection chez les enfants sont assez récurrents, selon lui. Un enfant peut être malade deux à trois fois en l’espace de quelques mois. Ce qui est une des conséquences du confinement et des mesures sanitaires avec le peu d’exposition aux virus. « Leur système immunitaire est devenu plus fragile, donc plus propice à attraper des infections virales. D’où les cas d’infections à répétition. Mais c’est rare d’avoir une surinfection bactérienne », explique-t-il.
Avec 4 207 nouveaux cas d’infections respiratoires aiguës et de grippe qui ont été enregistrés du 17 au 23 octobre, la vigilance doit rester de mise, fait remarquer le Dr Fazil Khodabocus, médecin de santé publique. Le nombre était de 4 357 au cours de la semaine précédente (10 au 16 octobre). Outre une grande circulation d’infections virales, il y a aussi le virus de la Covid-19 qui est toujours présent, souligne-t-il.
876 cas de gastro-entérite
Il y a une recrudescence de cas de gastro-entérite depuis ces dernières semaines, observe le Dr Fazil Khodabocus. En deux semaines, 1 751 cas ont été enregistrés, soit 875 cas au cours de la semaine du 10 au 16 octobre et 876 durant la semaine du 17 au 23 octobre. Cette situation est due à la chaleur et la consommation d’aliments pas suffisamment cuits, préparés dans de mauvaises conditions hygiéniques ou mal conservés. Il lance un appel à plus de vigilance à ce niveau-là.
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