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Sans terre, sans foyer : le calvaire de Chagossiens naturalisés britanniques

Les Chagossiens au Royaume-Uni sont confrontés à de nombreux défis.

Maxwell Evenor, descendant de Chagossiens devenu sujet britannique, s’est confié à Le Dimanche/L’Hebdo. Il souligne les nombreux défis auxquels sont confrontés les Chagossiens récemment naturalisés citoyens britanniques vivant au Royaume-Uni. 

Ils espéraient une vie meilleure sur le sol britannique. Et c’est avec des rêves et des attentes plein la tête que des descendants de Chagossiens, naturalisés citoyens britanniques, ont quitté Maurice. Aujourd’hui, ils sont nombreux à se retrouver sans-abri en terre étrangère. Maxwell Evenor, descendant de Chagossiens devenu sujet britannique et installé en Angleterre depuis 15 ans, regrette le manque de soutien envers la communauté chagossienne.

Si certains, partis depuis novembre 2023, vivent chez des proches ou louent une maison ou une shared house, la régularisation de leur situation prend du temps. Cette procédure implique notamment l’obtention de leur numéro d’identité nationale (NI), certificat de moralité, compte bancaire, emploi, ou encore la demande de l’universal credit, une allocation d’environ 300 livres sterling destinée aux chômeurs.

Or, explique Maxwell Evenor, pour obtenir l’universal credit, les Chagossiens naturalisés doivent d’abord réussir le Habitual Residency Test, qui leur permet d’obtenir un logement. Ce qui implique d’avoir résidé en Angleterre pendant au moins un mois. « Cependant, cette exigence se heurte à des obstacles tels que l’itinérance, les barrières linguistiques et le manque de connaissance du système britannique, sans oublier l’absence de soutien spécifique pour les Chagossiens afin de les aider à naviguer à travers ce processus complexe », précise-t-il.

Maxwell Evenor rappelle que les familles avec enfants bénéficient d’un hébergement d’urgence, car elles sont considérées comme prioritaires. Les personnes vulnérables ayant des problèmes de santé sont évaluées pour des besoins spécifiques. En revanche, indique-t-il, les adultes sans enfant sont classés comme non prioritaires et aucune mesure n’est mise en place pour les aider. Les familles avec enfants sont souvent déplacées d’un hébergement d’urgence à un autre, parfois loin de leurs liens familiaux, ce qui aggrave leur situation et les place dans des conditions difficiles sans le soutien nécessaire.

Retard générationnel

« Aucune association locale n’offre actuellement d’aide, bien que certains groupes chagossiens organisent des dons de nourriture et apportent un soutien avec leurs ressources limitées, le tout sur une base volontaire », poursuit Maxwell Evenor. « Les descendants chagossiens subissent un retard générationnel en raison des mauvais traitements infligés par tous les gouvernements concernés. Les Chagossiens ne sont jamais entendus, leur culture n’est pas préservée et leur langue a presque disparu, ce qui les conduit à perdre leur identité », déplore-t-il.

Et Maxwell Evenor de dénoncer : « La communauté internationale doit juger sur la base des faits : les Chagossiens sont un peuple autochtone expulsé de force de leur terre. Des politiques incessantes visent à effacer leur identité et à leur retirer leurs droits fondamentaux, comme le droit de vivre sur leur terre et de pratiquer leur culture et leur langue. » 

Manifestation à Crawley

Une manifestation a lieu en ce moment devant la mairie de Crawley, où des Chagossiens dorment sous une tente. « Le conseil municipal leur a signifié un avis de quitter les lieux d’ici mardi 17 heures (heure du Royaume-Uni). Aucun plan n’est actuellement disponible ou même en discussion pour aider les Chagossiens en difficulté au Royaume-Uni. Il n’y a ni plan financier, ni plan de logement pour les Chagossiens », regrette Daniel Aglae.

 

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