Sanjeev Teeluckdharry : avocat et politicien peu conventionnel

Le conventionnel n’est manifestement pas le fort de Sanjeev Teeluckdharry. Ses combats et ses prises de position illustrent bien son désir de vouloir se démarquer du mainstream. Ce natif d’un village du Nord a, en 16 ans de carrière, su se faire remarquer pour de bonnes et aussi de mauvaises raisons. 

Il a prêté serment comme avocat le 11 janvier 2001. Ses partisans et proches considèrent son implication dans l’affaire du meurtre de l’Irlandaise, Michaela Harte, comme son plus grand triomphe. « Cette affaire a démontré tout l’engouement qu’il dégage et sa capacité à se battre dans une affaire », explique son colistier, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn. 

Les deux hommes ont brigué, avec le Parliamentary Private Secretary  Sharvanand Ramkaun, les élections générales de décembre 2014 dans la circonscription de Pamplemousses-Triolet. C’est au tout dernier moment que Sanjeev Teeluckdharry, alors âgé de 39 ans, s’est vu offrir l’investiture par l’Alliance Lepep en remplacement de Raj Busgeeth. Le ministre du Travail soutient que le Deputy Speaker démissionnaire avait mené une campagne sincère et avait touché plusieurs électeurs « grâce à son humilité ». 

Mais Sanjeev Teeluckdharry est tout autant capable de faire parler de lui pour de mauvaises raisons. Ses prises de position ont, en plusieurs occasions, été décriées par ses collègues du barreau. On ne manque notamment pas de faire référence aux propos controversés qu’il avait tenus à l’encontre du Directeur des poursuites publiques, Me Satyajit Boolell. 

Le député de la circonscription no 5 avait, en 2016, déploré la « mauvaise foi » du DPP qui avait décidé de poursuivre l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury. Ce qui avait mené ce dernier à écoper d’une peine de trois mois de prison mais qui, au final, a été commuée en 90 heures de service communautaire. Cette déclaration avait par la suite poussé le DPP à adresser une lettre à Me Raymond d’Unienville, le président du Bar Council,  dénonçant le comportement de Sanjeev Teeluckdharry. 

Il en avait choqué plus d’un lorsqu’il avait été révélé qu’il s’était plaint auprès du Speaker de l’Assemblée nationale du montant de ses per diem qui n’étaient, selon lui, pas suffisants. Ses prestations comme Deputy Speaker n’ont pas non plus été de tout repos. Il a été régulièrement pris pour cible pour avoir été convoqué par la commission d’enquête sur la drogue. Mais les pros-Teeluckdharry sont optimistes. « Il est jeune. Il peut se refaire une santé politique. Il en est capable », soutient un proche.