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Sanjay Matadeen : «Le ministre des Finances optera pour une réallocation des dépenses afin de financer ce dernier Budget»

Concernant le financement du Budget 2024-25, quelles sont les sources de revenus pour le gouvernement ?
Les différents types de taxes que sont la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’impôt sur le revenu et d’autres cotisations, dont la Contribution sociale généralisée (CSG), figurent, entre autres, parmi les sources de revenus du gouvernement. La TVA demeure la première source de revenus pour l’État, suivi de la CSG dont la contribution est entre Rs 6 milliards à Rs 8 milliards par an dans le budget. 

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Nonobstant le fait que le ministre des Finances ait indiqué que le prochain Budget visera la résilience sociale, l’économie et l’environnement, nombreux sont ceux qui misent sur un budget populiste en cette année électorale. Le gouvernement a-t-il les moyens de financer un tel Budget ?
Un Budget n’est pas uniquement un exercice comptable. C’est un outil économique pour redresser les variantes macroéconomiques comme l’inflation, le chômage, la croissance ou encore la balance des paiements. L’un des problèmes principaux de Maurice est l’inflation. Quid du chômage, c’est contrastant, car plusieurs entreprises peinent à recruter alors qu’il y a des chômeurs dans le pays. En temps normal, le gouvernement aurait ciblé un surplus budgétaire. Pour répondre à la question, je pense que les priorités du ministre des Finances vont changer. Il optera pour une réallocation des dépenses afin de financer le dernier budget de la présente mandature. Il se peut qu’il n’y ait pas de nouveaux projets d’infrastructure dans le budget 2024-25. Je suppose que le gouvernement pourra également utiliser de l’argent des fonds, des réserves ou des allocations pour des projets qui n’ont pas été utilisés. 

Lors de son grand oral en 2023, Renganaden Padayachy disait que le déficit budgétaire serait à 2,9 % du PIB. Faut-il s’attendre à ce que le déficit budgétaire soit plus conséquent pour l’exercice à venir ?
Le contexte est que notre économie s’est remise des répercussions de la pandémie après une décroissance d’environ 15% en 2020.  Le déficit budgétaire était supérieur à 4 %. La tendance est à la baisse. Cependant, durant une année électorale, le déficit budgétaire ou plus précisément, les dépenses de l’État augmentent. Un Budget dépend de la politique du gouvernement et du ministère des Finances. Selon la théorie économique, le déficit budgétaire résulte principalement d’un désir de promouvoir la croissance et de réduire le chômage. Comme je l’ai susmentionné, notre problème est l’inflation. Pour la réduire, il faut cibler un surplus budgétaire et cela passe par une hausse des dépenses, l’augmentation des revenus et une réduction de la consommation. L’année électorale fait que la consommation est intouchable aux yeux du gouvernement face aux électeurs. De ce fait, je pense que le ministre des Finances voudra une stabilité du déficit budgétaire. 

Le gouvernement se tirera une balle dans les pieds en ciblant une baisse de la consommation en vue des élections ?
Il convient de servir du Budget comme un outil économique et non politique. Néanmoins, le prochain exercice sera utilisé à l’avantage du gouvernement. Il a rarement été un objectif économique d’essayer d’apporter un budget équilibré.

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