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Sanjay Dawoodharry, chef enquêteur de l’Icac : «L’enquête sur l’affaire Franklin n’est pas bloquée»

Sanjay Dawoodharry.

L’Independent Commission against Corruption est au cœur des critiques, notamment celles du leader de l’opposition. Le chef enquêteur de l’Icac, Sanjay Dawoodharry, était l’invité de Jane Lutchmaya dans l’émission ‘Au Cœur de l’Info’ sur Radio Plus, le mercredi 26 avril. Xavier-Luc Duval, Me Penny Hack, Rajen Bablee et le député Shakeel Mohamed sont intervenus par téléphone.

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Selon Xavier-Luc Duval, le nombre de condamnations suite à des enquêtes de l’Independent Commission Against Corruption (Icac) sont de deux ou trois par an contre 35 en 2016. « S’il n’y a pas de condamnation, c’est de l’inefficacité. Nous sommes au plus bas des indices internationaux. Il faut fermer l’Icac et mettre sur pied une agence qui s’occupera également de la corruption dans le secteur privé », explique le leader de l’opposition. 

Sanjay Dawoodharry rétorque que des biens valant Rs 2,1 Md ont été saisis. Il ajoute que « la lenteur du système judiciaire explique le faible taux de condamnations ». L’affaire Franklin a aussi été abordée. Interrogé quant à la lenteur de l’enquête qui a démarré en 2016, le chef enquêteur explique qu’il s’agit d’un « problème de procédure et ce n’est pas une tentative de ‘cover up. Je rassure la population que l’enquête sur l’affaire Franklin, et notamment l’interrogatoire de Ramnarain, ne sont pas bloqués. Le renvoi de son interrogatoire a été demandé par son avocat qui n’est pas à Maurice. L’Icac a commencé l’enquête sur l’affaire Franklin dès 2016. Nous avons besoin d’une Predicate Offence pour agir, c’est la loi. Pourquoi sept ans ? L’Icac n’intervient pas dans les enquêtes sur le trafic de drogue. Il faut qu’une institution nous informe qu’il est impliqué dans le trafic de drogue pour qu’on enquête sur l’aspect du blanchiment d’argent. Mais la surveillance a continué et lorsque nous avons eu l’information, nous avons réagi rapidement. Sans la condamnation à La Réunion, il n’y aurait pas eu d’enquête sur le blanchiment d’argent », commente Sanjay Dawoodharry. 

Selon Penny Hack, l’efficacité de l’Icac se base sur plusieurs critères, dont le nombre de condamnations et d’enquêtes. « Il y a une perception de zéro impartialité. Le système est en faillite et l’Icac fait partie de ce système. Je propose la création d’un département de la police en charge de la corruption et du blanchiment d’argent », affirme l’avocat. 

Pour Rajen Bablee, directeur exécutif de Transparency Mauritius, le fait que les membres du Conseil d’administration et des directeurs de l’Icac soient nommés par le Premier ministre donne une mauvaise perception. « Il y a plus de condamnation pour des cas de « petite corruption », car ils sont plus faciles à prouver. Dans les grands cas, les suspects ont les moyens d’avoir de bons avocats et de gagner du temps. La lutte contre la corruption est l’affaire de tout le monde et il faut une volonté politique forte », déclare-t-il.

Shakeel Mohamed n’est pas d’accord avec le fait qu’il fallait une Predicate Offence pour agir dans l’affaire Franklin. « L’Icac pouvait faire une enquête sur Franklin et ses prête-noms. Elle démontre que malgré la bonne volonté de ses équipes, les résultats sont zéro. Il y a une mauvaise perception. On s’entraide entre institutions pour se protéger, c’est ma perception », dira le député travailliste.

 

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