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Sanjay Dawoodarry : «La FCC a saisi Rs 9,9 Md de biens»

Le Acting DG de la FCC, Sanjay Dawoodarry et le président de la République, Dharam Gokhool.

La Financial Crimes Commission (FCC) a saisi des biens dont la valeur est estimée à Rs 9,9 milliards en 2025. C’est ce qu’a indiqué Tritudeo (Sanjay) Dawoodarry, Acting Director of FCC, dans son intervention le mardi 9 décembre, dans le cadre de la Journée internationale contre la corruption. Le directeur général par intérim de la FCC intervenait lors d’un atelier sur le thème « Fighting Corruption and Advancing Social Justice », au siège de la commission, au Reduit Triangle.

La cérémonie s’est déroulée en présence de la professeure Thuli Madonsela, figure emblématique de l’intégrité publique en Afrique du Sud. Le thème de cette année, « Koripsion ? Non mersi ! », insiste sur la responsabilité partagée de défendre l’intégrité et la justice. Johanne Hague, avocate et directrice de CMS Prism, a assuré la modération du forum.

S’adressant à l’invitée d’honneur, Sanjay Dawoodarry a rappelé que les principes de Madonsela montrent le sens de l’intégrité, notamment lors de ses enquêtes sur les délits de State Capture. Selon lui, l’intégrité et la responsabilité ne sont pas optionnelles.

Commentant les critiques à l’encontre de la FCC, Tritudeo Dawoodarry a balayé les affirmations selon lesquelles la commission ciblerait uniquement des « petits poissons ». « Nos enquêtes en cours ciblent des biens d’une valeur de Rs 32 milliards. À ce jour, la FCC a obtenu le gel de biens valant Rs 9,9 milliards. » Ces chiffres concernent l’année 2025, soit depuis la nouvelle direction mise en place au Réduit Triangle après les élections de novembre 2024. Selon lui, des biens et des sommes d’une telle ampleur ne peuvent provenir des « petits poissons ».

Il a également annoncé que la commission a restitué Rs 15 millions en argent liquide à ceux qui ont fait les frais de crimes financiers. Il a rassuré que la commission est guidée par la loi et n’est pas influencée par les biens, les personnes d’influence ou les menaces. « Nous travaillons sur nos manquements dans ces domaines et nous deviendrons efficaces », a-t-il déclaré.

Enquêtes et défis

Il a expliqué que l’indice de Transparency International Corruption Perception a maintenu Maurice à peu près à la même position durant ces dernières années. Il a reconnu certaines critiques concernant la durée des enquêtes, la libération conditionnelle des suspects et les cas high profile qui se terminent sans poursuites. Il a admis qu’il existe d’énormes difficultés, mais a affirmé que des progrès ont été réalisés, rappelant que les enquêtes nécessitent des preuves souvent difficiles à obtenir.

Plus de 2 500 enquêtes sont en cours, avec un personnel limité à la commission. Selon lui, des systèmes financiers complexes sont intentionnellement mis en place pour empêcher que la vérité émerge, incluant des sociétés fictives et des comptes bancaires offshore. « Nous devons agir avec précision », a-t-il ajouté.

Tritudeo Dawoodarry a également évoqué la libération conditionnelle des suspects. Il a expliqué que la FCC agit dans le cadre légal. « Notre système judiciaire fait que la liberté conditionnelle après les arrestations est la règle. C’est rare qu’il y ait des exceptions. » Il a précisé que la commission agit conformément à la Bail Act.

Il a mis l’accent sur le rôle de l’éducation et de la prévention. Il a indiqué que la commission a réalisé des Financial Crimes Prevention Reviews au sein de la Central Water Authority afin d’identifier les faiblesses internes. Il a aussi spécifié que la FCC travaille actuellement avec la police et le bureau du Premier ministre pour améliorer la formule entourant le Reward Money. Cette affaire avait conduit aux arrestations de l’ex-commissaire Anil Kumar Dip et de plusieurs hauts gradés, soupçonnés de détournement de fonds et d’abus de leur position.

Conviction

Tritudeo Dawoodarry explique que les démarches de la FCC sont au cœur du progrès national, promouvant réforme, action décisive et culture de responsabilité, en collaboration avec les forces de l’ordre, les régulateurs, les partenaires internationaux et la société civile. Il a salué le travail des enquêteurs, des analystes, des procureurs et des équipes de la FCC. Ceux-ci ont cumulé plus de 25 000 heures supplémentaires durant ces dix derniers mois. Ils sont guidés par la conviction. 

Il a également insisté sur la lutte contre le trafic de drogue, un fléau qui détruit les familles et les institutions. « Grâce au National Coordination Committee, comprenant la FCC, la MRA, la police, le bureau du DPP et les parties prenantes, les informations sont partagées. La saisie des biens liés aux trafiquants de drogue frappe au cœur des réseaux criminels. Et cette lutte contre la criminalité financière exige des partenariats durables et une action coordonnée », a-t-il précisé.

Cette journée dépasse le simple échange d’idées : « La corruption vole les plus pauvres, trahit les vulnérables et compromet l’avenir du pays. Nous la combattons non parce que c’est facile, mais parce que l’avenir de nos enfants en dépend », dit le patron de la FCC. Il a invité tous les acteurs à s’engager pleinement pour renforcer l’intégrité, la justice et la crédibilité de Maurice sur la scène internationale.
 

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