La femme nue est le sujet de prédilection de Sandhia Devi Somiah. L’artiste veut contribuer à l’émancipation féminine et briser le tabou. Elle compte une exposition en solo et plusieurs en groupe. Elle a voulu faire de sa passion, sa profession mais l’art est demeuré son passe-temps.
Le grand-père paternel de Sandhia Devi Somiah a été un des premiers enseignants de télégou à Maurice. Il est aussi doué pour la calligraphie. Auparavant, il était sollicité pour réaliser des enseignes pour les temples et les établissements scolaires. Aujourd’hui, il a 95 ans. Sandhia Devi Somiah, 26 ans, indique qu’elle a hérité de la passion de son grand-père. Sa soeur et ses cousines ont également la fibre artistique.
Sandhia a opté pour l’art pour le School Certificate (SC) et le Higher School Certificate (HSC). « J’ai voulu faire de ma passion, mon métier après les examens. Comme à Maurice, il est difficile d’exercer comme artiste-peintre, j’ai choisi d’être enseignante d’art », dit-elle. Cette habitante de Rivière-du-Rempart opte pour un diplôme au Mauritius Institute of Education (MIE). Elle le complète en 2014 et devient trainee dans un collège du nord. Elle effectue également un foundation course en Graphic Design. « Pendant mes cours, j’ai eu l’occasion de participer à plusieurs expositions en groupe », dit-elle.
Toujours en 2014, elle a l’opportunité de présenter sa première exposition en solo. Elle est motivée par ses chargés de cours. « Ce n’était pas évident de jongler entre les études et la préparation de l’exposition. Mais il était important de travailler sur ce projet. J’ai choisi d’exposer au Hennessy Park Hotel car le lieu se positionne comme une plateforme idéale pour les artistes », dit-elle.
Sandhia expose donc 20 à 25 tableaux. Le thème de l’exposition est Bellisimmi Fiori. « L’exposition était axée sur la femme et la fleur. Cette année-là, nous entendions souvent des violences que subissaient certaines femmes. La femme représente la beauté, la force et une source de vie. J’ai voulu la célébrer et la fleur me permettait de le faire ». Elle ajoute que son sujet de prédilection est la femme nue. « Nous mettons certes en avant les atouts de la femme, mais nous la valorisons dans son ensemble. »
La jeune femme fait ressortir qu’elle a la chance d’être née et d’avoir grandi dans une famille qui prône la liberté. « Je pouvais arborer une coupe à la garçonne, des piercings et des tatouages ».
En 2016, elle participe pour la première fois à la dixième édition du Salon d’été. En 2018, elle figure parmi les artistes retenue pour une nouvelle édition du Salon d’été et le Salon d’art contemporain organisé dans le cadre de la conférence de presse. Toutefois, elle met de côté son souhait d’être enseignante. « J’ai travaillé pendant trois mois dans un collège. J’ai aimé l’expérience, mais il n’est pas évident de trouver un emploi après les études tertiaires. J’ai donc tenté ma chance dans une compagnie d’assurances. Deux ans bientôt depuis que je prends plaisir à y travailler », confie notre interlocutrice.
Cette année, Sadhia Devi Somiah explore une nouvelle technique de peinture. Il s’agit du dripping. Elle veut aussi travailler sur une nouvelle exposition en solo.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !