Le « Same day counting » : est-ce réalisable quand on parle des législatives ? La question a été abordée dans l’émission « Au Cœur de l’Info » du lundi 27 mai sur le plateau de Radio Plus avec Mélanie Duval, Patrick Hilbert et leurs invités.
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Durant ces deux dernières semaines, le Commissaire électoral, Irfan Abdool Rahman, a été en consultation individuelle avec un certain nombre de partis et alliances politiques. Chacun s’est exprimé sur la question du dépouillement le même jour que le vote pour les élections générales. Mais est-ce réalisable ? Pour Ritesh Ramful, député du Parti travailliste, cette mesure permettra d’améliorer l’intégrité du processus électoral.
« Le ‘counting’ le même jour sera une continuité du processus et cela diminue le risque et la perception de ‘tampering’ », a indiqué Ritesh Ramful. Toutefois, lors des consultations avec le Commissaire électoral, les craintes autour de ce mécanisme ont été discutées et selon Ritesh Ramful, le Commissaire électoral a surtout souligné le manque d’effectif qu’il pourrait y avoir le jour des élections.
« En temps normal, lorsqu’il y a le ‘voting’ et le ‘counting’ durant deux jours différents, la Commission électorale nécessite un effectif d’environ 15 000 personnes. Et à ce jour, en faisant appel aux fonctionnaires, il n’y en a que 14 000 qui ont répondu favorablement. Si on fait le ‘counting’ le même jour, cela va nécessiter environ 22 000 personnes, soit 7 000 de plus », a fait comprendre Ritesh Ramful. Autre point soulevé par le Commissaire électoral est que les résultats seront annoncés très tard.
Le Parti travailliste a alors proposé de faire l’exercice du vote et du comptage des votes sur deux jours, mais à condition de ne pas déplacer les urnes. « C’est le point le plus important, car c’est lorsque les urnes sont transportées d’un centre à un autre qu’il y a des spéculations et que surgissent des doutes », a souligné Ritesh Ramful.
Pour Nita Juddoo d’En Avant Moris, l’idée de faire le comptage des votes le même jour a ses avantages, mais là où le bât blesse, selon elle, ce sont les manquements au niveau de la logistique. « Cela nécessitera de longues heures de travail et est-ce que les personnes mobilisées seront à leur maximum ? C’est autant de questions qu’il nous faut nous poser maintenant », a-t-elle lancé.
La question des ressources humaines reste effectivement le plus grand problème, selon Dev Sunnasy de Linion Moris, qui était également sur le plateau. « Cependant, la solution qu’on a proposée serait de mettre les urnes d’une école dans une seule salle. Cela permettra de diminuer le nombre de personnes nécessaires que si le comptage des votes devait se faire dans chaque salle », a-t-il avancé.
Intervenu au téléphone, Radhakrishna Sadien, syndicaliste, a, lui, fait ressortir qu’il y a actuellement 45 000 fonctionnaires dans le pays. « En enlevant les 13 000 policiers, 1 000 pompiers et presque 8 000 dans la Santé, et en comptant les gardiens, il ne reste qu’environ 21 000 fonctionnaires », a-t-il calculé. Il indique que les 14 000 qui ont montré leur intérêt pour travailler le jour des élections risquent de l’être moins si le comptage de vote se fait le même jour : « Certains ne voudront pas des nouvelles conditions, notamment les longues heures de travail ce jour-là. »
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