Live News

Samantha, 7 ans, souffre de «body shaming» : sa mère crie la souffrance de sa fille sur les réseaux sociaux

La petite fille se fait également tirer les cheveux.

Ne pouvant plus voir la tristesse dans les yeux de sa fille suite aux remarques désobligeantes de ses camarades de l’école ou encore des inconnus, Sonia B. a décidé de lancer un cri du cœur sur les réseaux sociaux. Cette jeune mère a décidé de se battre contre le « body shaming ». Son message a touché plus d’un sur Facebook. 

Difficile pour une maman d’accepter que sa fille, âgée seulement de sept ans, soit victime de bullying, de discrimination et de body shaming. Pourtant, c’est un calvaire au quotidien que vit la petite Samantha ( nom fictif) . Que ce soit à l’école ou dans les lieux publics, elle est souvent ridiculisée. À cet âge, elle est même victime de commentaires désagréables et de propos haineux. Tout cela à cause de ses cheveux « frisés ». 
Sa maman, Sonia B., mère de trois enfants, explique que depuis la naissance, Samantha a des cheveux frisés. Elle ajoute que depuis qu’elle était toute petite, elle subissait des commentaires malveillants de certaines personnes. « On me disait de lui raser la tête pour que ses cheveux poussent mieux ou encore de lui faire des nattes pour que ses cheveux ne soient pas en désordre. Enfin, plusieurs commentaires de ce genre qui étaient difficiles à entendre. Mais à cet âge je ne voulais pas lui faire mal en lui coiffant tous les jours, juste parce que ses cheveux dérangeaient certaines personnes », fait ressortir cette mère. 

Publicité

Si à l’école maternelle, tout s’est plutôt bien passé pour Samantha, cependant Sonia trouve malheureux qu’au niveau du primaire les enfants sont très durs envers sa fille. « Elle est en Grade 1 et souvent elle vient à la maison en pleurs, en me disant que les plus grands se sont moqués d’elle. Alors elle déduit qu’elle est moche, qu’elle a de vilains cheveux. De plus, elle lâche qu’elle ne veut pas de ces cheveux-là. » Samantha raconte aussi à sa mère que les enfants lui tirent les cheveux. « Je ne veux pas que ma fille perde sa joie de vivre ou se renferme et commence à dire qu’elle est moche », déclare cette mère toute remontée.

Toutefois, Sonia dit qu’elle essaie de rassurer sa fille, mais que ce n’est pas toujours facile. « Comme j’ai moi aussi des cheveux frisés, j’essaie de lui montrer les photos de moi plus jeune, en lui expliquant que j’ai toujours aimé mes cheveux. Je lui montre aussi des documentaires, des films, des magazines ou des acteurs et autres personnalités ont des cheveux frisés », explique la mère.  Cependant, le dernier incident remonte à dimanche dernier, nous relate Sonia. « Nous étions à la plage et tout le monde sait qu’avec l’eau salée les cheveux, surtout frisés, ont tendance à redoubler de volume. Une fois de plus, deux filles aux cheveux droits sont passés et se sont moqués d’elle. En tant que maman, j’ai eu très mal pour elle et j’ai pu comprendre ce qu’elle pouvait ressentir lorsqu’elle entendait de telles remarques. »

Sonia n’a pas eu d’autres choix que de crier sa révolte sur les réseaux sociaux. « J’ai surtout voulu adresser un message aux parents pour qu’ils puissent rappeler à leurs enfants que nous sommes tous différents, uniques et qu’il est important de respecter les autres enfants », explique cette mère. 

Ayant partagé sa publication des centaines de fois, Sonia a reçu de nombreux messages de soutien. Il nous revient qu’une personnalité de la scène politique voudrait même rencontrer la fillette pour lui en parler.  Par la suite, sa mère a pris la peine de lire les beaux messages de soutien à sa petite Saraïh. Au plus grand plaisir de Sonia, le sourire est revenu sur les lèvres de sa fille qui en fut toute contente. La petite est tout aussi joyeuse de savoir qu’elle fera sujet d’un article sur le journal. 

Le souhait le plus cher de sa mère est de voir un changement dans la société.

Samcoomar Heeramun, Psychothérapeute : « Savoir communiquer »

D’emblée, le psychothérapeute Samcoomar Heeramun explique que les enfants peuvent être très méchants envers leurs camarades. « Les enfants assistent souvent au « body shaming ». Ils ne sont pas toujours à blâmer, ce sont ce à quoi ils sont exposés », explique ce dernier. Il ajoute que la confiance en soi est un atout majeur pour bien grandir. « La confiance n’est pas acquise. Les parents doivent faire comprendre à leurs enfants qu’ils sont uniques. Les adultes doivent adopter une approche qui permettent aux enfants de développer leur estime de soi. » 

Ainsi, le psychothérapeute conseille aux parents d’être à l’écoute de leurs enfants et de porter une attention particulière à leurs comportements. « En tant que parents, il est important de savoir identifier le mal-être des enfants et d’intervenir quand il le faut. La communication est importante, car il ne manquera pas de vous faire part de sa journée, de ses craintes et de ses peines. Ainsi, quand cela ne va pas bien pour lui, il pourra vous en parler en toute confiance. »


Pallavi Jagessur, Life Coach : « Il faut apprendre les enfants à s’accepter »

Pour Pallavi Jagessur, Life Coach, il est important d’éduquer les enfants dès leur plus jeune âge à la maison et aussi les préparer à faire face à cette situation. « Nous sommes aujourd’hui des adultes, mais nous avons tous connus des périodes similaires. Nous savons déjà que nos enfants seront soit des victimes soit des acteurs de ce phénomène. Il faut donc pouvoir leur en parler. » 

Cette dernière estime qu’il est important de faire comprendre aux enfants que « nous sommes tous différents et qu’il est important de pouvoir s’accepter et respecter ses camarades ». Le plus important, selon elle, est d’éviter de passer des remarques aux enfants, car cela aura un effet néfaste. « Les parents ont donc un rôle important dans l’éducation de leurs enfants. Ils sont aussi des modèles. Si eux-mêmes sont complexés par leur physique, ils finiront par transmettre leurs complexes à leurs enfants. Il faut éviter des commentaires du genre : ‘Être gros, ce n’est pas joli’ ou dire à votre enfant de faire un régime à l’âge de 5 ans. Dans les deux cas, les enfants seront soit complexés à cause de leur physique, soit ils ne manqueront pas de se moquer de leurs camarades en reprenant les propos de leurs parents », fait ressortir Pallavi Jagessur.

Qu’est-ce-que le Body Shaming ? 

Si le Body Shaming, plus connu sur les réseaux sociaux sous forme de commentaires haineux à l’attention de certaines personnes pour se moquer de leur physique ou d’une partie de leur corps, cependant il était jusqu’ici moins connu parmi les enfants. 

Cependant, parmi les enfants, de petites remarques désobligeantes font aussi partie de leur quotidien. Cela commence souvent par un jeu, mais par la suite cela a des conséquentes graves sur la victime, surtout durant l’adolescence où le physique compte beaucoup. Ce qui explique pourquoi de nombreux jeunes finissent par se renfermer. Ainsi, le Body Shaming fait naître plusieurs complexes, souvent liés au poids, au visage, aux cheveux. C’est un phénomène inquiétant chez les adultes également. La plupart d’entre eux veulent se faire photoshopper pour correspondre à une plus belle personne selon leur idéal. Pour ces derniers, l’humiliation est tellement insoutenable, qu’elle peut souvent déborder sur des drames humains.

 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !